Seigneur, à Toi je peux bien le dire:
il y a des jours où le brouillard me submerge,
des jours hermétiques, sans avenir,
des jours où tu disparais
et derrière le brouillard
je ne vois que le brouillard
encore à l'infini, pour l'éternité...
Ces jours-là Seigneur,
j'en ai un peu honte après coup,
honte d'avoir cru que Tu désertais,
que mon sort T'était indifférent,
que Tu ne me voyais même pas,
derrière mon rideau de brouillard...
Mais je crois, oui je crois
que Tu étais au rendez-vous sur la colline,
présence invisible dans le brouillard de ce Vendredi-là
Alors me revient le souvenir du cri
le grand cri de Jésus déchirant la nuit
et quelque chose monte en moi
que je voudrais aussi crier
O Seigneur, accueille mon cri aujourd'hui,
ce cri que j'ai si longtemps étouffé
parce qu'il ne fallait pas,
parce que je ne voulais rien montrer
parce que personne n'entendait
Accueille ce cri que je ne contrôle plus
Qu'il déchire enfin ma nuit
et parvienne jusqu'à Toi
Car je crois, oui je crois
que Tu étais au rendez-vous sur la colline,
présence invisible
dans le brouillard ce Vendredi-là
Alors me revient le souvenir des ténèbres,
les ténèbres épaisses sur toute la terre,
et je m'y sens englouti avec le Christ...
des ténèbres à n'en plus finir....
Mais non, “de la sixième à la neuvième heure”
O Seigneur donne-moi de croire
ce que racontent les évangélistes
...que les ténèbres sont épaisses sur toute la terre
mais qu'elles ne sont pas éternelles,
qu'elles durent jusqu'à la neuvième heure
et pas au-delà...
Je crois, oui je veux croire
que Tu étais au rendez-vous sur la colline,
présence invisible
dans le brouillard de ce Vendredi-là
Alors Seigneur,
moi aussi je remets mon esprit entre Tes mains.
Lytta Basset