En 1927 a eu lieu une cérémonie
franco-américaine à l'Oratoire
Cela fait maintenant neuf ans qu'a pris fin l'effioyable tuerie
de la Première Guerre Mondiale. Et, en cette matinée
dominicale du 18 septembre 1927, l'Oratoire est en partie rempli
par les membres de l'Américan Legion venus à Paris
pour y tenir congrès. Lyrique, la revue du "Christianisme
au Vyëme siècle ", qui rendait compte de l'évènement,
ne peut s'empêcher de "traduire le sentiment d'étonnement
que l'on éprouve de voir un sanctuaire chrétien transformé,
pour un instant, en Temple de Mars "!
Rien de belliqueux, pourtant, dans cette cérémonie
au cours de laquelle fut dévoilée la plaque de marbre
noir apposée sur le premier pilastre de l'église,
face au mémorial où sont inscrits les noms des membres
de l'Oratoire morts pour la France. Geste hautement symbolique destiné
à exprimer la gratitude de deux peuples pour le sacrifice
de leurs enfants. Toujours présente dans notre Temple, la
plaque inaugurée ce jour-là est ainsi libellée:
"À la gloire de Dieu et en souvenir reconnaissant des
officiers et soldats de l'armée expéditionnaire américaine
qui
sont morts pour la cause des alliés sur le sol de France
".
La "Feuille Rose" du mois d'octobre 1927 rapporte que
le culte religieux de ce dimanche historique était présidé
par le pasteur John Viénot. Celui-ci avait reçu, quelques
semaines auparavant, le prix du meilleur livre historique décerné
par l'Académie française (Prix Thérouanne)
pour son "Histoire de la Réforme en France ". "Un
ouvrage définitif sur l'histoire de nos Eglises ", ose
la Feuille Rose qui ajoute: "À une heure où le
Protestantisme est violemment attaqué dans ses principes
comme dans la personne de ses Réformateurs, (cette) haute
distinction (...) est particulièrement opportune ".
À la cérémonie franco-américaine, J.
Viénot était entouré des deux autres pasteurs
de l'Oratoire, A.N. Bertrand et W. Monod; mais il y avait également
un second Monod (V. Monod) parmi les aumôniers ou anciens
aumôniers des deux pays qui participèrent à
cette émouvante manifestation. Il y a à peine plus
de quatre-vingts ans.