La question soumise au Synode
2007, est celle-ci : « Comment annonçons-nous lEvangile
? » La question est cruciale car elle oblige chacun à
se confronter avec soi-même, en évaluant ses propres
convictions ainsi que la source de son espérance.
Les mots possèdent une force intérieure qui résiste
à tous les contresens dont ils se chargent. Parmi les catastrophes
qui frappent lhumanité, celles que lon dit
« naturelles » qui trahissent aussi la furie humaine
de maîtriser cette nature, prennent parfois des allures
dapocalypse.
Ce mot, plus que catastrophe, sapplique aux violences
extrêmes de la guerre tout autant quaux désastres
sublunaires. Cest ainsi que sexprimait Alain Rey dans
une chronique évoquant les rivages saccagés lors
des « vagues de port » que lon appelle en japonais
tsu-nami.
En effet, tous les spectacles de fin du monde sont souvent désignés
comme « apocalyptiques ». Cest à partir
de là que lusage profane et moderne du mot «
apocalypse » ne retient que le drame cruel de la catastrophe
humaine dans ses avatars multiples et variés.
Pourtant, sans nier les douloureuses réalités
quotidiennes dun monde en constante re- création,
le livre du visionnaire appelé Jean, transmet une prophétie
qui garde une grande force eschatologique (cest-à-dire
létude des fins dernières et du monde).
Lapocalypse proclame pourtant aussi une prophétie
qui ne contient, ni mort, ni désastre, ni fin du monde.
Cette « révélation », ce dévoilement
rendu sensible par des visions transmises au lecteur de lEcriture
est un secret levé, même si les images symboliques
sont souvent hermétiques
Dieu est affirmé comme celui qui était, qui est
et qui vient. A lEglise il affirme avoir mis devant elle
une porte ouverte que nul ne peut fermer. Lévangile
nous lannonçons en marchant à la lumière
de Jésus, le messager du Père qui nous élève
à la dignité de fils et de filles tous héritiers
dune promesse de vie véritable. Il importe de marcher
vers cette lumière pas à pas, cela se verra.
Werner Burki
pasteur à l'Oratoire du Louvre