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Anciennes Prédications > Archives

Si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort.

(Jean 11:21)

 

Prédication de M. le Pasteur Christian Mazel à l’Oratoire du Louvre
Dimanche 20 février 1977

Chants :
Psaume 42/1, 2, 3
Cantique 289/1, 2, 3
Cantique 142/1, 2, 3

«Si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort. »
Jean 11:21

 

                Marthe dit cette parole à jésus, présence visible de Dieu en l’An 30. Nous la disons aussi à l’heure des épreuves. « Si Dieu avait été là » cet ami n’aurait pas eu le cancer, cet accident ne serait pas arrivé, cet enfant n’aurait pas été étranglé, cette mère et ses enfants ne se seraient pas tordus les mains en priant pour celui qui était déporté dans les camps de concentration, cet enfant n’aurait pas à reconstituer le martyr de sa mère assassinée.

L’expression populaire : « Qu’ai-je fait au Bon Dieu ? (pour qu’il m’abandonne ? pour que m’arrive ce malheur ?) est l’expression d’un reproche pathétique, amical autant que désespéré.

Elle est le Résumé de Millénaires de reproches dans ce curieux paradoxe, par lequel on affirme l’existence de Dieu et en même temps, on le nie.

C’est le paradoxe de l’homme qui convoque Dieu à son tribunal pour non-assistance à personne en danger, et, dans le même temps, lui conteste toute réalité pour le secourir.

« Si tu avais été ici … »

La première question qui vient à l’esprit est celle-ci : Dieu serait-il parfois ou souvent absent ? Avons-nous affaire à un Dieu intermittent ? A un météore aux apparitions sporadiques dans notre ciel ? Dieu s’apparente-il au Monstre du Lock Ness aperçu par certains, mais récalcitrant à toute observation suivie ?

Toute la Bible nous dit ce que résume Jésus : « Pas un passereau ne tombe sans votre Père, « Les cheveux de notre tête… ».

Dieu est là, Dieu est là pour le passereau, Dieu est là pour toi, Dieu est là en toi.

Comme Jésus, nous chantons le vieux Psaume : « Où irais-je où tu ne serais pas ? »

La mentalité primitive lie un Dieu à un rocher, au sommet d’une montagne, à une statue, à un geste de sorcier et de magicien. D’une façon touchante la Bible nous dévoile l’universalité de Dieu.

Déjà les psaumes et les prophètes proclament :

Dieu est partout dans l’Univers, ou il n’est pas Dieu.

Dieu est le compagnon de tous les jours ou sa présence est inutile. Et le Christ ressuscité dans l’Evangile de Matthieu quitte les siens sur cette promesse : « Je suis avec vous tous les jours…. ».

« Si tu avais été ici … »

C’est ici que se pose la deuxième question : la présence de Dieu signifie-t-elle : réussite, protection, paix, santé ?

Comme vérification, prenons à témoin les hommes de Dieu : ont-ils connu une vie facile, « sans histoire » ?

Devant nous se présentent l’Apôtre Paul avec ses épreuves multiples, Job avec cette avalanche de calamités, les Huguenots qui ont dû abandonner famille, terre, atelier, sécurité. Nos amis Hollandais nous rappellent par leur fidélité, après quatre siècles, la fidélité de ces hommes, de ces femmes, de ces enfants, qui font passer Dieu d’abord. Le Dieu de l’Evangile n’est-il pas un Dieu mis en question et humilié, pauvre avec les pauvres, réfugié avec les persécutés, martyrisé avec tous les torturés, abandonné et maudit avec les maudits ? (les crucifiés sont les Juifs du temps de Jésus, des maudits).

« Si tu avais été ici … »

Nous sommes conduits à cette troisième interrogation : Dieu est-il là où l’on situe sa Puissance ? ou est-il là où, invisible, on l’appelle ?

Est-il avec les Inquisiteurs ou avec les victimes ? avec César ou avec un isolé martyrisé en Palestine, avec la Mort ou avec le mort ? Pierre VALD, SAVONAROLE, St FRANCOIS D’Assise et bien des ermites des moines, des hommes de Dieu ont voulu renoncer à toute forme de puissance : l’argent, le pouvoir politique, la considération sociale, l’arrivisme. Ils se sont dépouillés pour trouver le Dieu Pauvre dans la pauvreté, le Dieu de plénitude là où il n’y a que le vide.

Notre ami Henri FRIEDEL a décrit une brochure « Le cri du creux ».

Dieu est inscrit dans notre mode, non en relief mais comme le « creux » d’un moule, par « la voie négative ». Le Dieu dans le creux des injustices sociales et naturelles, dans les ignorances de l’intelligence, dans « ce qui n’existe pas », selon la formule de l’Apôtre Paul.

Dieu n’est pas objet dont on fait le tour. Dieu se passe, Dieu se produit, Dieu a lieu par des intrusions, des retournements inattendus, des joies absurdes, des signes, d’évènements.

Les premiers chrétiens parlaient de « traces » laissées par un voyageur en chemin : empreintes de pas, du bâton ou du piolet, herbes foulées, branches cassées, petits débris de laine sur les épines du buisson. Dieu est décelable, discernable, visible par ce qui est déplacé et ce qui manque.

J’aime la définition du sel qu’un jour m’a donné un enfant de l’Ecole du Dimanche : « C’est ce qui fait que quand il n’y en a pas, ce n’est pas bon ». Ce monde n’est pas bon sans le sel de l’Evangile de Jésus-Christ. Jésus n’a pas essayé de conseiller Hérode, Pilate, César ni les responsables ecclésiastiques : Ca-phe, Anne, les grands Prêtres, Sanhédrins d’hier et manœuvriers d’aujourd’hui.

Le sel est un autre goût donné à la vie pour les hommes battus de verges, les écrasés, les humiliés, les piétinés, les crucifiés.

Un pasteur de l’Oratoire commençait son cours de catéchisme par une réflexion en trois paliers :

  • A midi ! J’ai faim !

Cela prouve deux choses. D’abord j’ai un estomac qui réclame sa nourriture. Ensuite cette nourriture existe. Notre raison ne pourrait pas admettre que nous ayons faim de quelque chose qui n’existerait pas.

L’expérience prouve que notre raison a raison.

  • Mais l’homme a faim d’autre chose encore.

Si nous emmenons un chien au cinéma, il dormira. Si notre arrière-arrière-arrière-grand’père revenait sur la terre et pouvait y assister, il n’en dormirait pas de la nuit. Il voudrait savoir comment cela fonctionne. Il aurait faim de comprendre.

Cela prouve deux choses.

L’homme a une intelligence (différente chez l’animal). Ensuite il y a une nourriture pour apaiser (au moins en partie) cette intelligence. Cette nourriture est la science qui contient de la vérité, comme le pain contient la vie.

  • Mais l’homme a faim d’autre chose encore.

Parmi les plus intelligents et les plus instruits il y a les plus crapuleux. Des hommes intelligents font de leur vie un désastre, des  Eglises, un désastre, de la société, un désastre. La vérité ne suffit pas à se bien conduire.

Devant la souffrance et la mort, le savant et le docteur ne souffriront pas moins. Parfois au contraire, ils souffriront davantage. Or, savoir se conduite dans la vie, faire face aux souffrances et à la mort sont les choses les plus importantes. Elles réclament une orientation, de la force, une présence.

Cela prouve deux choses. J’ai une âme, un esprit mystérieux et attentif. Je suis une âme ouverte à l’espérance, « comme un cerf brame après tes ruisseaux ». Et quelqu’un est là qui frappe à la porte.

« Tu ne me chercherais pas sis tu ne m’avais déjà trouvé ».

Dieu n’est pas absent.

Dieu, pour nous, actuellement, l’absence de Dieu.

« Si tu avait été ici … ».

Pourtant, Marthe quand elle dit cela sait que Lazare ressuscitera, mais elle sait d’un savoir, sans croire, sans foi.

Pour elle et pour nous, il ne s’agit pas de savoir si Dieu ressuscitera Lazare, mais si Dieu est pour elle, présent et pour nous présent.

Cher Ami,

C’est toi que Jésus interroge. On ne vit pas de savoir, de sciences et de dogmes religieux, mais de foi, de confiance et d’obéissance.

Le Christ te dit : « Je suis Ta résurrection et Ta vie »

  • Crois-tu cela ?

 

(Merci à Mme Monique Ngontamack pour la numérisation de ce texte)

 

 

pasteur Christian Mazel

pasteur Christian Mazel

 


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