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Anciennes Prédications > Archives

« Le pardon et ses limites »

(Ésaïe 58, Matthieu 18:15-35)

 

Sermon prêché au Temple de l’Oratoire du Louvre
par le Pasteur P. Vergara
Le 25 février 1945

Lectures :  Ésaïe 58, Matthieu 18:15-35

« Si mon frère a péché contre moi, combien de foi lui pardonnerai-je ? »
Matthieu 18:21-22

 

Ceci, mes frères, est un langage symbolique, il porte la marque du poète ou du prophète dont la manière de penser et de s’exprimer n’est pas celle du moraliste ou du législateur. On peut être à peu près certain de se tromper sur la pensée véritable d’un poète ou d’un prophète si l’on interprète littéralement leurs paroles. Ils évitent toujours de donner à leur pensée une forme trop étroitement définie. Non point de cette pensée soit floue dans leur esprit où corresponde à des convictions insuffisamment ressenties ou mûries pour être traduite en termes précis, loin de là, le langage dont ils usent est en réalité le seul dont ils puissent user, à cause de la nature même des vérités dont ils parlent, vérités tellement grandes qu’elles participent de l’infini et qu’un langage trop précis rétrécirait. En outre, ces vérités ne sont pas celles qui peuvent être saisies par la raison, mais uniquement par les éléments affectifs de notre nature, par le cœur, le sentiment, l’imagination.

Il ne faut donc point attendre d’un poète ou d’un prophète (et la marche de leur esprit et le même) qu’ils nous donnent des maximes ou des lois morales rigides, qu’ils émettent des opinions étroitement définies. Les choses dont ils parlent sont éternelles tandis que les maximes de la morale, et plus encore les opinions intellectuelles, sont temporaires. Vous ne trouverez pas une seule parole du Christ, par exemple, qui présente la moindre ressemblance avec la maxime d’un moraliste. Il n’a jamais rien dit qui doive être pris au sens littéral. Sur la manière dont Jésus doit être compris nous trouverons un parfait exemple dans la conversation avec Pierre au sujet du pardon des offenses.

On comprend aisément pourquoi j’ai choisi pour notre méditation de ce matin la question du pardon. Après les colossales offenses dont nous avons été les victimes — et le mot offense est un mot bien faible pour désigner les souffrances subies — la conscience chrétienne est profondément, t troublée, hésitante, elle ne voit pas toujours très bien quand, comment et dans quelles limites doit s’exercer l’esprit de pardon que notre Maître nous a prescrit.

Je voudrais donc rappeler l’enseignement de Jésus sur cette question et aussi marquer les limites qu’il a lui-même fixées.

L’Apôtre Pierre, donc, pour en revenir à notre texte, désirait recevoir de son Maître une définition précise, littérale, concernant le devoir du pardon, sa pratique et ses limites. Il espérait, sans doute, entendre quelque chose d’aussi clair et nettement fixé que ce que les docteurs de la Synagogue avaient rédigé dans leurs lois. « Pardonnerai-je jusqu’à sept fois ? » demande-t-il. ET Jésus de répondre : « Non pas jusqu’à sept fois, mais jusqu’à soixante-dix fois sept fois ». Qu’est-ce que cela signifie ? Cela veut-il dire qu’une fois atteint le quatre-cent-quatre-vingt-dixième pardon, nous pouvons nous arrêter et fermer notre cœur ? Il est évident qu’une semblable interprétation de la pensée du Maître serait absurde ? Chacun comprendra que sa réponse est de l’ordre du symbole, quelle transporte toute la matière du domaine de la raison dans celui du sentiment, du domaine des maximes fixes, des articles du code, au domaine illimité des vérités de l’esprit. La réponse de Jésus à son disciple se ramène substantiellement à ceci : « Il n’y a pas de limite au pardon entre un homme et un autre homme qui l’a offensé ».

Pierre pensait que le pardon personnel, pour des offenses personnelles pouvaient cesser au-delà d’un certain nombre d’offences remises, et il pensait être extraordinairement généreux en fixant à sept le chiffre limite de ce que l’on peut supporter. C’est la manière dont les hommes envisagent ordinairement cette question. Nous pensons qu’il vient un moment où, après des offenses répétées, nous sommes fondés à retirer notre pardon, à nous arrêter et à dire « maintenant je ne peux pas, je ne doit pas aller plus loi » car nous nous en faisons même un devoir moral. C’est un point de vue plausible ; mais comme, en dernière analyse, un arbre est toujours jugé par ses fruits, ce sont les fruits produits par cette attitude qui vont nous dire si Pierre avait raison, et si nous avons raison ou non de nous y tenir.

Le premier résultat, le premier fruit, du refus du pardon au-delà d’une certaine limite, c’est l’endurcissement du cœur. Quand nous cessons de pardonner, et plus encore quand nous nous faisons un devoir de ne pas dépasser une mesure fixe, l’esprit de pardon ne tarde pas de décroître en nous et finalement à s’éteindre tout à fait.

Et qu’est-ce que l’esprit de pardon, après tout, si ce n’est l’esprit de pitié et d’amour ? Quand nous avons perdu cela, nous avons perdu ce qui fait la couronne de notre humanité, nous sommes perdus pour l’humanité et perdus pour Dieu. Nous cessons d’être accessible à la sympathie, aux douleurs et aux joies de nos frères. Et nous cessons aussi de pouvoir prier avec sincérité et abandon, de tout notre cœur, en esprit et en vérité. Comment, en effet, pourrions-nous dire à Dieu « Pardonne-nous comme nous pardonnons »… si nous ne pardonnons pas ? Nous cessons de savoir ce que c’est que l’amour et par conséquent ce qu’est Dieu, puisque Dieu est amour. Nous sommes désormais enfermés dans une vie dure, froide, brutalement réaliste, puisque nous nous flattons de ne pas faire d’excès de sentiments (ou de sentimentalisme comme nous disons alors pour nous justifier), puisque nous nous vantons de ne pas être trompés par les buées de l’imagination, par les entraînements du cœur, puisque notre arithmétique du pardon nous préserve de glisser sur la pente de l’attendrissement. Plus encore, lorsque le pardon, la compassion et l’amour sont morts dans nos cœurs, nous n’avons plus rien alors pour nous préserver de l’envahissement des maux auxquels ils s’opposent dans les cœurs où ils sont restés vivants ; dès que nous avons dit « maintenant je ne pardonnerai plus », le pas à franchir jusqu’à la vengeance est facile, et passer ensuite de la vengeance à la haine est plus facile encore, car on ne se venge bien que si l’on hait.

Quand les tombes du pardon, de la compassion et de l’amour sont sous nos pieds, il ne faut qu’une circonstance fortuite pour que nous y dansions la danse sauvage et frénétique de la vengeance passée en actes.

Pour préserver les siens de ces toxines de l’âme, Jésus prescrit que le pardon soit porté, non point à sept fois, mais soixante-dix fois sept fois, c’est à dire à l’infini ; voilà le principe posé par Jésus. Et ce principe lui aussi, doit être jugé à ses fruits.

Certes le pardon n’est pas toujours facile. Parfois même, dans certaines circonstances, c’est ce qu’il peut avoir de plus difficile et représenter un triomphe véritablement héroïque de l’esprit sur l’instinct naturel ; Peut-il y avoir quelque chose de plus difficile aujourd’hui, par exemple, que de renoncer à exercer des représailles sur un être vil qui, hier, à l’heure du danger vous a dénoncé à l’ennemi, exposé à la torture et à la mort ? Si nous ne sommes pas naturellement inclinés au pardon — et à plus forte raison si nous ne sommes pas Chrétiens — nous trouverons d’excellentes raisons pour ne pas pardonner. Nous prétendrons que c’est un crime qui nous dépasse, que nous ne sommes pas seuls en cause, qu’il y va de la santé publique. Peut-être, et la question est très difficile. Mais un prédicateur de l’Évangile se doit de ne pas l’altérer ni de falsifier. Or, il ne fait pas de doute que l’enseignement de Jésus sur ce point est formel : d’homme à homme le pardon est un devoir illimité pour le Chrétien. Sans doute est-il au-dessus des forces de beaucoup d’être Chrétien. Jésus n’a jamais prétendu être suivi par une foule nombreuse, le chemin qu’il nous désigne est un chemin étroit qui ne sera jamais très encombré.

Mais, plus difficile est le devoir, plus magnifique sont les fruits produits par son accomplissement. Rien ne fortifie l’âme comme la pratique d’un pardon difficile et répété. Nous prenons ainsi l’habitude de triompher de nous-même et nous trouvons une joie indicible dans ce triomphe ; Puis ; peu à peu ces victoires deviennent plus aisées et nous y trouvons une plénitude de joie, de force, de sérénité qu’aucune vengeance ne saurait nous apporter.

Un autre fruit de l’habitude du pardon c’est que nous donnons la vie dans nos cœurs à la compassion, à la générosité et à l’amour et quelles s’opposent à l’envahissement de la haine, de l’envie, de la jalousie, de la colère et de toutes les passions semblables qui nous enlaidissent moralement, nous agitent, nous tourmentent. Un homme accoutumé au pardon est accompagné de sérénité et de beauté ; il peut regarder du côté du ciel avec confiance, quelles qu’aient pu être par ailleurs ses erreurs et ses fautes ; parce qu’il a beaucoup pardonné ; Dieu lui pardonnera aussi beaucoup.

Le cœur qui pardonne apprend à aimer et répand autour de lui un esprit d’amour. L’amour grandit d’être pratiqué et le pardon est une des forme pratiques de l’amour. Quand nos cœurs sont remplis d’amour, alors nous commençons à voir Dieu et à le connaître. Pourquoi Jésus voyait-il et connaissait-il Dieu ? Ce n’est pas pour des raisons mystérieuses qui sont à jamais au-dessus de notre portée, c’est parce qu’il a assez aimé pour pouvoir dire : « Père pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font ». Soyons persuadés que nous nous approcherons plus près du Christ et du cœur de Dieu en pardonnant, qu’en faisant des multitudes de génuflexions et de prières.

On entend souvent dire que voir et connaître Dieu est une expérience rare et difficile. Combien pourraient confesser qu’ils vont à l’Église depuis leur enfance et qu’ils n’ont jamais été favorisés d’une telle expérience. Mais peut-être cette expérience-là n’est-elle pas si difficile, peut-être suffit-il, pour la faire, de suivre la route du pardon qui est la route de l’amour descendu de la région des rêves et des aspirations vagues pour être mis en œuvre pratiquement ? Après avoir inutilement frappé à tant de portes, peut-être pourraient-ils essayer la porte de la miséricorde. « Heureux le miséricordieux, ils obtiendrons miséricorde », ils obtiendrons une place dans le cour de Dieu.

Peut-être ne saurons-nous pas ce que c’est que d’aimer les hommes tant que nous n’aurons pas appris à pardonner. Quand nous avons réellement, sans réserve, et de tout notre cœur, pardonné une offense, quand il n’y a plus trace en nous de ressentiment et de rancune, nous sommes alors transportés dans une sphère heureuse qui nous prédispose à aimer tous les hommes, même ceux qui naguère ne nous paraissent pas intéressants. Étant nous-même bons et aimants nous voyons la bonté et l’amour chez les autres, même chez ceux où il est difficile de les voir, notre puissance de sympathie est infiniment accrue parce qu’en pardonnant nous avons pénétré dans le domaine de l’infini et de l’éternel.

Alors nous mettons un esprit d’amour autour de nous, et cet esprit se reflète sur notre propre personne, il apparaît sur nos traits, dans nos gestes, nos manières, notre voix. Alors, comme autour de Jésus en qui l’esprit de pardon culmina, les pauvres, les humbles, les enfants, les réprouvés, se plaisent à nos côtés, et les durs eux-mêmes sont attendris par la présence de l’amour et du pardon.

Voilà la supériorité du point de vue de Jésus sur celui de Pierre.

Et cet idéal de Jésus sur le pardon porte également sur l’idée que nous pouvons nous faire du pardon divin. Nous comprenons que Dieu ne peut pas, en Jésus, nous demander le pardon illimité s’il devait être lui-même limité dans le sien, s’il devait y avoir dans nos fautes un maximum au-delà duquel la grâce de Dieu nous serait refusée. Nous comprenons alors que la seule limite au pardon de Dieu c’est nous qui la fixons, quand nous sommes limités nous-mêmes dans notre générosité envers ceux qui nous ont offensés.

Cependant le pardon illimité que le Christ nous prescrit est soumis à des conditions ; s’il doit être illimitée il n’a pas à être inconditionnel. Et la condition c’est la repentance du coup able. L’Évangéliste Luc ajoute au texte que nous méditons cette nécessaire et expresse condition : « Si ton frère, dit Jésus, a péché contre toi, reprends-le, et s’il se repent, pardonne-lui, et s’il a péché contre toi sept fois en un jour et que sept fois il se retourne vers toi et te dise, je me repens, pardonne-lui ». Telles sont les nécessaires limites d’un pardon illimité. Il est évident en effet, que le pardon est inutile s’il ne rencontre chez l’offenseur aucune disposition à la repentance. Aussi longtemps qu’il garde sa dureté du cœur, le pardon ne peut lui faire que du mal et l’encourager a en faire plus encore. La parabole que Jésus ajoute comme complément aux paroles que nous méditons nous apporte sur ce sujet toutes les clartés désirables. Le maître a remis à son serviteur une dette immense, mais le cœur du serviteur est endurci et la magnifique générosité dont il vient de bénéficier ne le rend que plus cynique et plus impitoyable envers les autres. Le pardon tombant dans u cœur sans amour ni repentir lui a fait du mal et non du bien, l’a endurci davantage. Et s’est avec justice que le maître de la parabole indigné retire son pardon et livre le serviteur au châtiment jusqu’à ce qu’il s’ouvre à la repentance.

Enfin, il est un aspect du pardon qu’il est impossible à notre époque, de passer sous silence sans malhonnêteté : je veux parler du pardon à accorder — ou à refuser — au cruel adversaire qui a couvert le monde entier de ruines, de larmes et de sang. C’est un point qui trouble profondément la conscience chrétienne. Partisans de la charité et partisans de la justice confèrent leurs thèses. Mais où est le devoir pour le chrétien ?

Observons d’abord simplement que le pardon dont nous venons de vous entretenir n’a rien à voir avec ce que nous pourrions appeler le pardon judiciaire, ou social, ou national. Notre Maître ne nous en parle pas. Mais dans le silence de l’Évangile le moins que nous puissions dire c’est que nous n’avons pas la qualité pour pardonner des maux que nous n’avons pas personnellement subis. Nous n’avons pas à nous substituer aux victimes et à faire les généreux à peu de frais. Il n’est pas toujours possible, et quand cela est possible, il n’est pas toujours sage ni juste de passer avec indulgence sur des crimes commis contre la société ou contre l’humanité.

Il est des amnisties qui faussent la conscience de la société.

Tant qu’il s’agit de torts que nous avons personnellement subis, le devoir du Chrétien est clair, c’est le pardon, le pardon jusqu’à soixante-dix fois sept fois, le pardon illimité, mais lorsqu’il s’agit de la violation des lois morales universelles nous n’avons pas à intervenir pour en suspendre les conséquences. Nous n’avons pas à nos substituer à Dieu dans la conduite du monde et à lui donner des leçons de justice. Dieu à posé à la base de la constitution de l’univers des lois morales qui ne sont pas bravées sans danger. Die ne permet à aucun peuple de prospérer par la violence et par le crime, et tôt ou tard il châtie ceux qui s’engagent sur une route qu’il a interdite. Et Dieu les châtie non parce qu’il les hait, mais parce qu’il les aime et veut leur repentance et leur redressement. « Il arrive des moments dans la vie d’un peuple où en avoir pitié serait ne pas avoir pitié du monde entier », écrivait le Pasteur Roberty dans sa dernière prédication, parole qui nous éclaire plus aujourd’hui qu’il y a vingt ans lorsqu’elle fût écrite.

Il y a des punitions que dieu inflige et qui ne sont que la stricte moisson de ce qui a été semé ; cette règle de l’immanente justice est aussi certaine et irrévocable que la mort. Il n’y a qu’un seul moyen, de ne pas tomber sous le coup des lois morales universelles et éternelles, c’est d’être à leur côté et non contre elles.

Dans cette grave question il est une chose, en tout cas, qu’un Chrétien doit s’interdire : c’est de s’associer de quelque manière que ce soit, à un châtiment de vengeance et de haine. Le châtiment, pour produire ses fruits, doit être inspiré par l’amour et non pas par la haine ; alors, et alors seulement, il est capable de produire la honte et la repentance, puis la vie nouvelle, alors seulement les peuples peuvent espérer voir le peuple qui avait rompu les liens fraternelles, et déserté les rangs de l’humanité, se mettre en route vers un meilleur destin, alors seulement les paroles éternelles peuvent à nouveau retenir : « Apportez la plus belle robe et l’en revêtez, mettez-lui un anneau au doigt… ». Alors la réconciliation peu s’opérer dans la bénédiction divine.

(Merci à M. Ulrich Meyer pour la numérisation de ce texte)

 

 

pasteur Paul Vergara

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