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« Jésus déroula le rouleau »

(Luc 4:17)

 

Culte de la réformation et de la remise des bibles aux catéchumènes
le dimanche 28 octobre 1979
par le Pasteur Christian Mazel à l’Oratoire du Louvre

Cantiques :
Psaume 68/1 + 3
Cantiques 193/1 + 2 + 3
Cantiques 229/1 + 2 + 4

Lectures Bibliques :
Luc 4/16 – 22
Jérémie 36
Esaïe 55

 

Chaque fois que tu ouvres une page de la Bible, le Christ te révèle comment aujourd’hui Dieu te parle, se montre à toi, t’apporte sa présence et ta libération. Je voudrais que chacun ici reçoive confirmation de cette promesse de Dieu.

Celui qui a inspiré le texte est Celui qui le lit avec toi. Le doigt de Dieu est celui qui suit les mots, pour reprendre l’expression dont se sert l’Ancien Testament quand il décrit comment Dieu inspira le Décalogue à Moïse.

En ce jour de fête, célébrons une des délivrances de la Bible : celle du 31 octobre 1517. Un moine augustin, jeune professeur de théologie, affiche sur la porte de l’Eglise de Wittenberg, des affirmations (95) qu’il se propose de défendre en public.

Le pape Léon X à Rome fait beaucoup de bruit pour vendre des « Indulgences ». Fils de Laurent le Magnifique, ce pape est cardinal dès l’âge de 14 ans. Elu pape à 38 ans pour se faire introniser il doit se faire rapidement ordonner prêtre et évêque. Il dilapide dans ses fastes les trésors de ses prédécesseurs, et dans les guerres coûteuses qu’il soutient en Italie. Pour remplir les caisses vides, il utilise des prédicateurs habiles pour vendre des Indulgences.

De quoi s’agit-il ?

Pour recevoir le pardon de ses fautes, le fidèle doit passer par 1) la repentance, 2) la confession et 3) la satisfaction. La satisfaction consiste en peines imposées par le confesseur ; prières, jeûne, privation de nourriture, aumône, pèlerinages, fondation pieuse, participation à une croisade. En se procurant des indulgences, les fidèles catholiques romains peuvent être dispensés de la satisfaction. En achetant avec de l’argent des indulgences, ils sont au bénéfice des « ?uvres surérogatoires », c’est-à-dire dépassant la mesure de ce qui est demandé de chaque homme. Ces ?uvres constituent « le trésor des mérites » du Christ et des Saints. On peut acheter des indulgences pour soi ou d’autres personnes vivantes ou mortes. Les abus les plus criants sont justement criés par des moines comme Tetzel qui persuadent. « Quand l’argent résonne dans ma caisse, l’âme s’envole du Purgatoire ».

Ce qu’il y a de nouveau dans l’opposition du frère augustin Martin LUTHER, c’est sa volonté de prouver les erreurs papales par la Bible. Après tant d’autres, pour Luther la Bible est le fondement de la Vérité. Cette déclaration va secouer le monde chrétien ; elle vient à son heure dans des conditions favorables. L’imprimerie diffuse largement la pensée, la Renaissance culturelle ouvre une ère nouvelle, Dieu marque ce temps. Pourquoi ce livre de la Bible et pas d’autres ? Parce que le Christ, lui, « déroule toujours pour nous ce livre ».

« Jésus déroula le rouleau. »

Connaissez-vous la Bible ? Amis présents, jeunes ou non, universitaires ou non, pauvres ou non. La Bible est composée de 66 livres, une bibliothèque : poèmes, chants de mariage, récits, règlements, histoire, lettres personnelles, cantiques. C’est sur une période de 1 000 ans (10 siècles) que la Bible se rassemble. Ce livre prodigieux est traduit en entier en 1 200 langues. Des portions existent en plusieurs milliers de dialectes et idiomes. Aucun livre n’a cette diffusion. Ce qui fait l’autorité de la Bible, c’est qu’elle s’accorde pleinement avec l’autorité de la conscience. La Bible ne s’impose pas à nous, comme le code pénal ou comme le bon vouloir d’un tyran. La Bible nous propose certaines vérités en faisant appel à notre assentiment. En lisant la Bible, Calvin parle du « témoignage intérieur du Saint Esprit ». Nous découvrons que ce qu’elle dit est vrai. Nous sentons à travers ces pages, un appel, un amour surhumain qui nous entoure, quelque chose de divin, comme une atmosphère où nous respirons plus librement.

« J’aime en toi tous ceux qui ont bu à tes sources, reposé sous tes abris, posé sur toi leur tête pour le dernier sommeil.

La Bible est fourmillante de paroles de vie, comme le ciel d’étoiles. Et pareilles aux étoiles, ces paroles sont des mondes. » (Charles Wagner).

« On ne peut pénétrer les Saintes Lettres ni par l’étude, ni par l’intelligence. Il n’y a pas de maître (interprète) des paroles divines sinon l’auteur de la Parole. » (Martin Luther)

C’est le Christ qui (selon le mot de Luther) est « le Maître de la Bible.» Il l’enseigne, l’explique. Tout cela ne nous prend pas de force. Il y a à chercher. On n’apprend pas en un jour.

Vous savez comment, au IVe siècle, Augustin avait fui l’Afrique du Nord pour échapper à sa mère, aux prières et aux larmes de sa mère Monique, une sainte femme. A Milan, dans un jardin, une voix (d’un enfant, on ne sait) répète : « Prends et lis ». Augustin, en fuite dans la vallée du Pô, comme Jacob à Béthel, sent Dieu descendre en lui comme par une échelle descendent et montent des anges. Cette Parole qu’Augustin lit, que tu lis, pénètre en lui et en nous. La prière jaillit alors.

« Prends et lis. »

Jésus déroula le rouleau.»

J’ai lu récemment une très jolie histoire. Il y a quelques années, un garçon écossais jetait une bouteille à la mer en Ecosse. Elle contenait un papier disant sa solitude, ses épreuves et son appel. Il reçut une réponse d’une jeune norvégienne qui avait trouvé le message sur le rivage de la Norvège. Après une correspondance échangée, ils n’eurent plus besoin de s’écrire. Ils se marièrent.

La Bible, c’est comme cette bouteille à la mer, jetée par les témoins de Dieu. Qui les comprendra ? Que de vagues ont porté le message jusqu’à ce rivage d’aujourd’hui ! Les écrits de Jérémie furent brûlés par le roi Jojakin. Le plus souvent, ce furent les lecteurs eux-mêmes de la Bible qui furent brûlés : place de Grève, Hôtel de Bille, Place Maubert, carrefours de Paris. Que de lecteurs de la Bible ont été soulevés par les vagues des tempêtes populaires, pour être pendus, brûlés vivants, désarticulés !

Cette Bible était suspendue par une chaîne de fer à la ceinture des torturés. Des conciles en avaient interdit la lecture. Cette Bible a été cachée dans des parquets et les plafonds des fermes et des granges, dans des tabourets. Des psautiers ont été enfouis dans des chignons d’huguenotes. Que de vagues, de tempêtes nous apporte ce message !

Et le Christ dressé sur la Croix répète encore la Bible, les psaumes 22 et 69 : »Pourquoi m’as-tu abandonné ? », « J’ai soif ». Même les mains clouées, le Christ n’a cessé de dérouler le Livre, le grand Livre ouvert jusque sur le chemin d’Emmaüs.

« Jésus déroula le rouleau. »

J’aimerais, pour terminer, donner encore avec ce Livre une promesse. Ce livre a passé de main en main depuis vingt siècles (soixante générations de croyants). Quand même vous seriez dans le plus grand secret, quand même la vie vous semblerait l’affrontement du voyageur sur la banquise polaire en butte au blizzard, à la haine, à la méchanceté, serrez la Bible contre vous. Vous trouverez une compagnie d’êtres aimés. Répétez-vous les versets. Répétez chaque jour les versets de confiance et de victoire. Tel verset nous rappelle telle circonstance, tels êtres. Tel verset vous rappelle la première Communion, votre mariage, un événement de famille. Lire la Bible, c’est retrouver le cercle familial, l’Ecole du dimanche, le culte, le pasteur. Au-delà de tous ceux qui l’ont traduite, recopiée à longueur de vie dans les monastères, composée, commentée, lire la Bible, c’est se rendre au rendez-vous du Christ.

La Bible est bien un rendez-vous quotidien, secret, réel. Chaque « aujourd’hui », l’Amour de Dieu est vrai pour toi. Dans la Bible, Dieu dans sa Parole accomplit ce qui est dit aujourd’hui pour toi qui la lis.

(Merci à Mme Monique Ngontamack pour la numérisation de ce texte)

 

 

pasteur Christian Mazel

pasteur Christian Mazel

 


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