Gaspard de Coligny
( 1519 1572 )
Né en 1519 , à
Chatillon-sur-Loing, il est le fils de Gaspard de Coligny dit le
maréchal de Châtillon et de Louise de Montmorency.
Ses frères Odet dit le cardinal de Châtillon et François,
seigneur dAndelot, se convertiront également au calvinisme.
Attaché au service dHenri II, il devient amiral de
France en 1552.
Nommé gouverneur de Picardie, il défend Saint-Quentin,
assiégé par les Espagnols en 1557 et leur barre la
route de Paris, mais il doit se rendre après une belle résistance.
Durant sa captivité dans les Flandres, François
dAndelot lui fournit les « livres de Genève »
et après de longues méditations, il deviendra protestant
en 1559.
En tant quamiral, Coligny a favorisé les projets
de création de colonies sur les côtes du Brésil
et sur les territoires du Saint-Laurent, mais les quelques tentatives
détablissement nont pas reçu le soutien
de la Cour et nont pas été poursuivies.
Il devient le chef du parti protestant à partir de 1561,
prépare le colloque de Poissy, prend part aux batailles de
Dreux (1562) et de Saint-Denis (1567).
Après la mort du prince Louis de Condé à
Jarnac en 1569, il devient général en chef de larmée
protestante : vainqueur à Arnay-le-Duc en 1570, il revient
à la Cour de Catherine de Médicis après la
paix de Saint-Germain en 1570.
Il a une grande influence sur Charles IX, lui conseille dintervenir
aux Pays-Bas, mais Catherine de Médicis et les chefs catholiques
conduits par les Guises sopposent à cette intervention.
Ils organisent un attentat contre Coligny qui sera blessé
le 22 août 1572 (rue des Fossés St-Germain entre le
Louvre et St-Germain lAuxerrois), puis assassiné et
défénestré, rue de Béthisy (dans lhôtel
de Rohan-Chabot, disparu comme la rue de Béthisy, lors du
percement de la rue de Rivoli, au niveau du 136. Une plaque a été
apposée de manière erronée au 144).
Le 24 août 1572, Les chefs huguenots étaient rassemblés
à Paris pour assister au mariage dHenri de Navarre
avec Marguerite de Valois ; le signal de la Saint-Barthélemy
fut donné par les cloches du Louvre suivies du tocsin de
St-Germain lAuxerrois...
Son tombeau se trouve aujourdhui dans les jardins du château
de Châtillon-Coligny.
Le monument de lamiral Gaspard de Coligny
Limportant monument dune hauteur totale de 10 mètres,
en hommage à lamiral de Coligny, situé au chevet
de léglise de lOratoire, visible à travers
les grilles de la rue de Rivoli est luvre de larchitecte
Scellier de Gisors et du sculpteur Gustave Crauck.
Il a été réalisé grâce à
une souscription nationale organisée par le pasteur Eugène
Bersier, à laquelle ont participé des catholiques
et des protestants dans le cadre dune réconciliation.
Les évènements tragiques de lassassinat de
Coligny et de la Saint-Barthélémy qui se sont déroulés
à proximité ont justifié le choix de lemplacement
du monument.
Le monument a été inauguré le 17 juillet
1889 ; Eugène Bersier, vice-président du comité
Coligny, a prononcé un long discours qui rappelle laction
de Coligny et sa maxime « la gloire de Dieu et le bien public
».
Ce monument a été restauré par la Ville de
Paris durant le dernier trimestre 2004 et cest loccasion
de redécouvrir de nombreux détails.
La composition du monument est équilibrée. Sur un
large socle, lencadrement évoque une fenêtre,
rappel de la défenestration de lamiral le jour de la
Saint-Barthélemy. Le fronton supérieur fait apparaître
la devise de Coligny « Je les éprouve tous »,
et ses armes un aigle- surmontées dune couronne.
La statue de Coligny, monolithe en marbre blanc, debout sur un
piédestal devant lequel est représentée une
Bible ouverte, est encadrée à droite par la Religion,
à gauche par la Patrie. Lamiral est revêtu dun
habit dapparat et du collier de lordre de Saint-Michel.
On peut remarquer son air soucieux et son attitude autoritaire ainsi
que la position particulière du bras droit qui traduisent
les intentions du sculpteur Crauck. En effet, Coligny sétait
opposé à plusieurs reprises à la guerre civile
et avant de prendre la tête des armées protestantes
il eut une longue période dhésitation : le sculpteur
a interprété ce temps de réflexion par «le
bras qui sabaissait pour chercher son épée sest
arrêtée pour interroger son cur» (Lalot,
op.cit ).
La Religion tient une palme et la date de la Saint-Barthélemy,
la Patrie une couronne sur laquelle est inscrite « Saint-Quentin
». Sur le socle principal, sont gravées les paroles
du testament de Coligny.La maquette du monument de ColignyLe sculpteur
Gustave CRAUCK (1827-1905), originaire de Valenciennes, prix de
Rome en 1851, a réalisé plusieurs maquettes préparatoires
pour le monument de Coligny. Une maquette en plâtre, dune
hauteur de 58 cm, sans doute le modèle définitif,
car repris en tout point pour la statue monumentale, est passée
en vente récemment chez un antiquaire et nous lavons
signalée à plusieurs sociétés historiques
ou associations protestantes.
Finalement, cette maquette a été acquise par la
Fondation Pasteur Eugène Bersier en souvenir de la souscription
et des nombreux ouvrages que Bersier a consacrés à
lamiral Coligny.
Cette maquette est conservée dans la salle du conseil de
la Fondation Pasteur Eugène Bersier, rue Denis Poisson, près
du temple de lEtoile.
Bernard et Christiane Guttinger
Bibliographie :
- Eugène Bersier, Quelques pages de lhistoire des
huguenots, Fischbacher, 1892.
- Robert Burnand, Coligny, PUF, 1923 .
- J.L. Lalot , Devant la statue de lamiral Coligny, Fischbacher,
sd.
Remarque :
- La date de naissance gravée sur le monument est erronée
: tous les documents consultés indiquent la date de 1519.
Cest son frère Odet qui naquit en 1517.
haut de la page
Nicholas Mius
un fidèle serviteur de Coligny
Sous le règne
dHenri II en France, un jeune Allemand, Suisse selon certains,
Nicolas Mius est admis à lUniversité dOrléans
très pénétrée des idées de la
Réforme. Il se marie en 1569 et entre avec sa femme au service
de lAmiral de Coligny qui lemploie principalement en
tant quinterprète avec les capitaines de ses lansquenets
Suisses et Allemands. Le couple a très vite trois enfants,
un garçon et deux filles, Charlotte et Louise.
Vient ensuite le temps des massacres. Dans la soirée
du vingt quatre août 1572, cest la Saint Barthélémy.
Les assassins aux ordres de la Reine et du Duc de Guise, se présentent
devant la demeure de lAmiral et tuent les premiers quils
rencontrent. Coligny adjure alors ses serviteurs de senfuir
et de le laisser mourir seul. La plupart réussissent à
séchapper par les toits à lexception de
Nicolas Mius qui a refusé de quitter son maître et
meurt avec lui.
La jeune veuve de Coligny, Jacqueline de Montbel
dEntremont, qui accoucha dune petite fille quelques
semaines après le massacre, prit naturellement sous sa protection
le fils de Nicolas et adjoignit au nom de ce dernier celui dEntremont.
Elle le confia ensuite à sa mère, la Comtesse Béatrice
qui résidait en Savoie.
La veuve de Nicolas et ses deux filles furent de
leur côté protégées par Louise de Coligny,
la fille que lAmiral avait eue de sa première épouse,
Charlotte de Laval. A sa majorité, le jeune homme sétablit
en Normandie où il était né et eut vers 1609
un fils, Philippe Mius dEntremont qui devient le premier Acadien
de sa famille.
En 1651, à linvitation du Gouverneur
La Tour, Philippe, sa femme Madeleine Hélie et leur petite
fille qui na que deux ans sembarquent pour lAcadie.
Philippe est alors adjoint de La Tour qui lui concède en
1653 une terre quil érige en Baronnie de Pobomcoup,
aujourdhui Pubnico , et qui se peuple peu à peu .
Pendant une vingtaine dannées au cours
desquelles naîtront quatre enfants, Philippe mènera
comme les autres colons une vie dagriculteur avant de laisser
sa terre à son aîné et de se retirer à
Grand-Pré où il exercera jusquà la fin
de sa vie la fonction de Procureur du Roi pour lAcadie.
Les descendants de Philippe Mius dEntremont
, nombreux dans toute lAcadie et dans ce qui est maintenant
l Etat Canadien du Nouveau Brunswick conservent fidèlement
le souvenir de leur ancêtre. .
Les descendants Acadiens de Nicholas
Mius
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