Feuille Rose N °779
de juin 2009
À quoi sert le culte ?
Quand Jésus dit " le sabbat est fait pour l'homme
et non l'homme pour le sabbat " (Marc 2:27) il dit cela pour
expliquer son attitude, libérale par rapport à cette
excellente pratique religieuse qu'est le Sabbat. Cette réponse
de Jésus est lumineuse, elle remet parfaitement les choses
en place, en perspective dans notre existence. Ce qui importe dans
la religion, ce n'est pas la religion elle-même mais c'est
le projet de Dieu pour que l'homme puisse vivre
Chercher Dieu avec les autres
La religion doit être faite
pour la personne humaine, pour son développement, son cheminement,
sa création. C'est cela qui est sacré aux yeux de
Dieu, pas la religion en elle-même.
Cette phrase de Jésus, nous pouvons la décliner pour
chacun des éléments fondamentaux de notre religion.
Le culte est fait pour nous aider, la prière est faite pour
nous aider, la Bible est écrite pour nous. Ce sont des moyens
qui nous sont donnés, comme on offre un vélo d'appartement
à quelqu'un qui doit faire de l'exercice pour être
plus en forme.
Le protestantisme, et particulièrement le protestantisme
réformé, insiste sur cette juste place du culte dans
la vie du fidèle : un simple moyen fait pour l'homme, mais
un moyen utile. L'expérience montre que la participation
au culte est très efficace pour avancer, pour approfondir
sa réflexion personnelle, mais aussi sa relation à
Dieu et ses relations aux autres. Cela fait près de 2500
ans que l'on expérimente cette efficacité, depuis
le développement du culte à la synagogue. Ce culte
est apparu, lui aussi, comme un mouvement de réforme, nous
en avons gardé les traces dans la Bible, dans les Psaumes
et les paroles des prophètes qui critiquent le côté
purement formel des rites qui étaient pratiqués au
Temple de Jérusalem et dans les autres lieux de sacrifices.
Jésus reprend plusieurs de ces paroles, par exemple : "
C'est la miséricorde que j'aime et non les sacrifices, c'est
la connaissance de Dieu plus que les holocaustes. " (Osée
6:6, Matthieu 9 :13). Tout, dans le Temple et dans les rites du
Temple, était considéré comme infiniment sérieux,
important, sacré. Les prophètes, et Jésus encore
plus, remettent l'acte religieux à sa place. L'acte religieux
n'est pas fait pour Dieu, comme le pensaient les prêtres du
temple, mais l'acte religieux est fait pour l'homme, nous dit Jésus.
Le culte est un moyen utile au service de la personne humaine, pour
qu'elle progresse dans sa qualité d'être, dans sa capacité
à vivre bien, dans sa capacité à faire du bien,
grâce à une juste relation avec son prochain et avec
son Dieu.
Le culte est fait pour l'homme. Mais il y a quand même un
culte que l'on peut rendre à Dieu. Ce culte, c'est la conversion
personnelle. C'est ce que l'on voit dans la conclusion de la parabole
de la brebis perdue. Jésus dit qu'il y a " de la joie
dans le ciel " pour un seul pécheur qui change d'orientation
grâce à Dieu, plus que pour 99 juste qui seraient déjà
en train de chanter des Alléluyah (Luc 15). C'est ainsi que
le véritable culte (littéralement : le service) rendu
à Dieu n'est pas l'acte visible et extérieur, mais
ce qui se passe à l'intérieur de l'homme. C'est ce
que Jésus explique à la Samaritaine , il lui dit qu'à
partir de maintenant ce n'est plus sur telle montagne ou telle autre
que nous adorerons le Père, mais " en Esprit et en fidélité
" (Jean 4:21-24).
L'essence du culte c'est donc la conversion. C'est cela qui rend
service à Dieu. Car cette démarche nous fait du bien,
et Dieu se réjouit de nous voir recevoir la vie. Le culte
doit être fait pour l'homme, très concrètement,
très pragmatiquement pour que nous puissions avancer. Cela
demande des réglages assez fins, car il faut que le culte
puisse à la fois être assez fort pour aider la personne
à avancer réellement mais, qu'en même temps,
ce culte ne soit pas le sommet de la vie spirituelle du fidèle,
qu'il reste un simple moyen au service de la prière et de
la réflexion personnelle de chacun.
Pour avancer en marchant, il est utile d'avoir un pied qui s'appuie
sur le sol pendant que l'autre prend le risque de se lancer en avant.
Il semble qu'il en soit de même pour notre cheminement personnel.
Nous avons besoin d'un enracinement solide et nous avons besoin
d'un élan, d'une prise de risque vers l'avant. À l'Oratoire,
nous avons choisi d'avoir notre pôle d'enracinement dans la
forme et d'avoir le souffle de nouveauté dans le fond. D'autres
églises, et c'est leur droit, ont une forme de culte moderniste
et un fond très conservateur. C'est pourquoi notre culte
est délibérément dépouillé, presque
austère. Nous évitons de jouer sur l'ambiance ou la
sensiblerie, l'atmosphère est recueilli. La liturgie du culte
cherche à exprimer cet enracinement. A travers un cadre stable
et des paroles essentiellement tirées de la Bible elle-même.
La prédication cherche à partir de la Bible mais en
portant sur des questions profondes, abordées sans complaisance,
le but étant plus d'aider chacun à se poser des questions,
à se remettre en question que d'apporter des réponses.
Le fait même de se déplacer (un dimanche matin !) pour
aller dans ce lieu étrange, avec des personnes que l'on a
pas choisies et très diverses, pour participer à ce
culte est déjà un exercice spirituel en soi. On peut
se dire à soi-même : " montre moi ton agenda et
je te dirai qui tu es, ce que tu vas devenir ! ". C'est ainsi
que des personnes comme Paul Ricur et Théodore Monod,
qui avaient déjà quelques moyens de penser par elles-mêmes,
allaient au culte régulièrement. C'est un choix, celui
de faire une place à Dieu. C'est une démarche, et
c'est un témoignage.
Quand nous allons au culte, peut-être que ce jour-là,
les chants ne nous plairont pas, peut-être que la prédication
ne nous parlera pas, mais le fait même d'avoir creusé
un espace dans notre emploi du temps, le fait même d'avoir
espéré avancer grâce à Dieu et d'être
sorti de chez nous pour aller avec les autres, cette démarche
portera son fruit en nous et pour les autres. Et finalement, le
succès indéniable du culte dominical est peut-être
là. Cela expliquerait que parmi les activités de notre
église, la plus suivie soit le culte. Les techniques modernes
de communication élargissent encore ce succès, puisque
sur notre site Internet aussi, les pages sur le culte et les prédications
sont de très loin les pages les plus visitées, et
qu'à la télévision ou à la radio les
cultes sont bien plus suivis que les débats.
Et pour la personne qui a du mal à venir physiquement au
culte, ou qui aurait du mal encore à franchir le pas en se
déplaçant physiquement ? Nous essayons de proposer
des enregistrements du culte (sur CD ou cassette), nous envoyons
chaque semaine aux personnes qui le désirent le texte de
la prédication (quand elle est disponible), et nous mettons
sur Internet la vidéo de la prédication.
Rien de tout cela n'est possible sans votre participation. C'est
ensemble que nous faisons le culte à l'Oratoire. Et c'est
par la foi, dans le secret de notre espace intérieur que
nous rendrons un culte à Dieu, celui de la miséricorde
et de la conversion.
Marc Pernot
haut de la page
L'Oratoire grâce à Internet
J'ai découvert l'Oratoire
par Internet. J'avais bien sûr entendu plusieurs fois parler
de l'Oratoire sans être jamais venue, mais lorsque, enceinte,
j'ai dû rester alitée quelque mois j'ai trouvé
dans les messages accessibles via Internet un vrai soutien dans
l'épreuve. J'ai depuis mon enfance entendu des centaines
de prédications si bien que j'avais l'impression que plus
rien ne me touchait comme si j'étais devenue totalement hermétique.
En écoutant les prédications de l'Oratoire j'ai eu
l'impression de redécouvrir la Bible. En venant le dimanche
à l'Oratoire, la forme liturgique, loin de toute approche
émotionnelle me permet de me recentrer sur l'essentiel. Aujourd'hui
je fréquente l'Oratoire avec mon mari et mes enfants parce
que nous nous y sentons bien.
Elisa Delannoy
haut de la page
Je viens au culte pour deux raisons
D'une part le culte me permet
de me replonger dans mon identité profonde qui est justement
celle d'un christianisme protestant traditionnel, libéral,
intelligent, ouvert. D'y retrouver des participants, pasteurs et
laïcs, ayant la même identité.
D'autre part le culte par sa liturgie actualisée et sa prédication
me donne de nouvelles idées, des façons de penser
que j'ignorais et qui m'intéressent. La prédication du pasteur Marc Pernot est remarquable.
J'aime globalement bien l'Oratoire et j'y viens avec plaisir.
Gilles Castelnau
haut de la page
Allons à la maison de l'Eternel
" Je suis dans la joie quand
on me dit : Allons à la maison de l'Eternel " ce verset
du psaume 122, il m'est arrivé plus d'une fois de le répéter
intérieurement sur le chemin dominical qui me conduit à
l'Oratoire. C'est à peine si mon plaisir s'atténue
à la vision affligeante des murs de notre église,
noircis par le temps et la pollution. Après tout, je ne suis
pas ici pour contempler des pierres, aussi vénérables
soient-elles, mais pour un rendez-vous et pour une rencontre. Le
rendez-vous, c'est celui que nous donne le Seigneur ce jour-là
; la rencontre, c'est celle que nous avons avec nos frères
et surs, unis dans la même foi et que j'ai toujours
plaisir à retrouver.
Depuis douze ans que je fréquente assidûment l'Oratoire,
il m'est arrivé, plus d'une fois, de franchir la porte du
temple avec mes maux, mes afflictions, mes soucis et mes difficultés.
Et, presque toujours, je suis ressorti, non pas totalement apaisé
et consolé, encore moins guéri (il y a longtemps que
nous ne croyons plus aux miracles). Mais je repartais avec une dose
renouvelée d'espérance, de confiance et d'amour, pour
les miens et pour les autres, pour tous ceux qui sont dans la souffrance.
Certes, on ne vient pas au culte comme on se précipite, en
cas de bobo, aux urgences de l'hôpital le plus proche.
Il n'empêche que l'on s'y rend comme à l'un des rendez-vous
privilégiés de la semaine. Pour un temps de recueillement
et de prières partagées. Pour apaiser notre âme
si elle s'égare, pour oublier la douleur de nos plaies et
de nos bosses, mais surtout pour exprimer notre fidélité
à Celui qui sut rester digne dans la souffrance. Moment de
joie également et d'amitié avec ceux qui partagent,
en notre compagnie, ces instants de grande ferveur. C'est cela aussi
le culte dans la maison de l'Eternel. En sa présence qui
rassure.
Restent le fond et la forme sur lesquels on nous questionne aujourd'hui.
Il m'arrive parfois de trouver le culte en manque d'allant et de
force de persuasion. Peut-être, ce jour-là, ne suis-je
pas en état d'y participer pleinement ? A moins que je n'y
trouve pas ce que je venais chercher dans le moment présent.
J'ai toujours pensé qu'une fois refermées les lourdes
portes du temple pour le bon déroulement du culte, ce huis
clos ne devrait pas exclure pour autant l'écho de tout ce
qui nous arrive de l'extérieur : les tragédies, les
conflits, les injustices, la misère, l'exclusion et tant
d'autres fléaux de notre temps.
Car tout cela existe encore et s'aggrave dans un monde qui est encore
loin du royaume que nous appelons de nos vux. Face à
cela, les protestants ne sauraient rester indifférents, eux
qui ont été et sont encore de tous les combats pour
l'avènement d'une société plus juste. Il est
normal alors que le culte soit aussi le reflet de tous les grands
sujets qui interpellent les chrétiens. Comme il est souhaitable
aussi que le culte soit l'occasion d'affirmer notre identité
protestante. Les cultes, dits " à thème ",
y pourvoient avec brio, mais ils devraient être plus nombreux.
Roger Pourteau
haut de la page
J'apprécie surtout les prédications
Membre du Chur, je viens
au culte lors des services chantés depuis 1983 je crois.
Ce que j'y apprécie le plus ? Incontestablement la prédication
avec l'articulation que j'y trouve entre les textes sacrés
et la vie quotidienne. J'ai pu comparer avec d'autres prédications.
Les prédications à l'Oratoire sont de véritables
conférences, originales, rarement prévisibles malgré
le message commun d'espérance qui les anime toutes et surtout
très bien construites. Ce sont de véritables cadeaux
pour l'esprit et le cur. Je me souviens de quelques unes qui
m'ont donné envie d'en apprendre davantage sur la Bible,
notamment celle où une Pastourelle évoquait la vie
d'Isaac et de Jacob et la gène ressentie par Isaac jusqu'à
la fin de sa vie d'avoir usurpé sa position en trompant son
père. Ces méandres de l'âme humaine m'ont paru
tellement actuels. J'aime aussi les lectures et les prières,
surtout les déclarations rituelles comme " L'amour plus
fort que la mort " qui m'a profondément bouleversé
la première fois que j'ai entendu ce verset. Je veux encore
y croire. J'aime aussi les chants d'assemblée et les spontanés
que je connais presque par cur.
Voilà. Si je participe à un autre service, ailleurs,
les dimanches où nous ne venons pas chanter, c'est en raison
de liens d'amitié que j'ai tissés avec une autre communauté
et parce que je trouve l'alternance profitable.
En tous cas merci infiniment d'avoir invité le chur
au culte de l'Ascension. Ce fut pour moi un grand moment de bonheur
et de plénitude.
Brigitte Gallay
L'Oratoire est déjà très en avance sur son
temps
Une prédication entendue
un dimanche matin il y a plusieurs années sur France Culture
et j'entrais dans un nouveau monde. J'ai continué à
vous écouter, à lire la Feuille rose, Evangile et
Liberté et quelques uns de vos cultes. J'ai assisté
à deux cultes à L'Oratoire. C'est ainsi qu'il est
devenu ma référence en religion. C'est bien peu me
direz-vous pour oser donner mon avis sur le culte. Pourtant si vous
posez la question à vos fidèles c'est que la question
se pose.
Quel serait donc le culte idéal pour les hommes d'aujourd'hui
?
L'Oratoire est déjà très en avance sur son
temps, Le miraculeux devient symbolique. Il est mieux compris.
La liturgie est un peu longue, la Cène un peu rare. Vos chants,
l'unique participation des fidèles, sont très beaux.
La prédication, avec ses références aux Ecritures
et aux Evangiles devrait avoir un but directif, proche du concret.
Au cours du culte on pourrait demander aux fidèles de poser
des questions. Un débat pourrait s'engager. Ce qui permettrait
d'aborder des thèmes inhabituels : les relations de la foi
avec la science, la vie quotidienne, les événements
de notre époque. Ou les reporter l'après-midi, comme
le Sunday school que j'ai connu en Angleterre.
Il existe tant d'autres voies pour rendre la foi plus humaine
Et même si vous ne changiez rien, le temple restera une grande
famille qui ouvre la voie vers l'avenir. Je suis très heureux
d'en ramasser les miettes.
Louis Méheut-Ferron
haut de la page
S'interroger sur l'essentiel
Je suis venu à l'Oratoire
du Louvre lors des Journées du Patrimoine en septembre dernier
; j'y ai entendu la fin d'une prédication et la suite du
culte. Depuis, je viens assez souvent parce que la prédication
et le culte réformé éveillent ma curiosité.
Une prédication, telle que je la comprends, permet en analysant
un texte (toujours vivant et largement diffusé) de s'interroger
sur l'essentiel. La récente prédication sur Thomas
m'a conduit à un questionnement que je vais essayer de restituer.
Thomas est d'une part un jumeau et d'autre part celui qui doute,
ou plutôt qui a besoin de beaucoup plus d'indices que les
autres pour s'autoriser à voir un peu plus loin. Quel lien
peut-il y avoir entre la gémellité et le doute ? Thomas
doute probablement à cause de sa gémellité.
De qui est-il le jumeau, est-il le premier ou le second ? En d'autres
mots sa filiation incertaine aurait entraîné l'hésitation
voire la méfiance. Une position dans les relations familiales,
c'est un fait ; croire plus ou moins à ceci ou à cela,
c'est une opinion. Il me semble que cette prédication peut
nous inviter à entamer cette réflexion : comment l'opinion
se forge à partir du fait ? Si Thomas avait été
averti de sa réelle situation, aurait-il douté ?
Pour tenter de pousser un peu plus loin le raisonnement, il est
possible d'envisager cette relation gémellité / doute
comme calquée sur le schéma, le châssis d'une
relation étymologie / définition, relation elle-même
appuyée sur l'articulation entre trajectoire tracée
(histoire
d'un mot) et chemin à tracer (définition
à donner), ce qui en définitive pose la question du
choix, le choix d'aligner, de faire coïncider ces deux tracés.
C'est ce qui m'amène à considérer que les prédications,
au-delà des développements fort intéressants,
ont en fait pour but de nous amener à amorcer cette recherche
personnelle, utile dans nos vies quotidiennes.
Un mot : Thomas, une étymologie : jumeau, une définition
: dubitatif ; a priori la définition est assez éloignée
de l'étymologie. Y a-t-il une rupture, une dérivation,
une évolution cohérente ?
La prédication du dimanche de Pâques a suscité
une démarche similaire.
Ceux qui ont refusé d'écouter Jésus et qui
ont donc commis des fautes se sont, de par sa mort, privés
d'une parole d'aide et de conseil. La mort du fils a provoqué
la mort de la filiation et par conséquent la fin de la transmission,
la rupture de la continuité. C'est ce qui a entraîné
quelques " problèmes " (voile du temple déchiré,
tremblement de terre
) et par la suite la parole de Jésus
n'a pas été complètement oubliée : ses
propos ont bénéficié d'une écoute plus
attentive, c'est de cette façon que je comprends la résurrection.
Cette histoire suggère un questionnement essentiel sur la
façon de faire des choix.
En " choisissant " de libérer l'un et de sacrifier
l'autre, une erreur a amené une faute et ses conséquences.
Je pense que cette prédication permet de mettre en lumière
deux trajectoires distinctes : d'abord celle de l'incompréhension
et du refus (avant la mort de Jésus), puis celle de l'écoute
et de l'acceptation (après la mort de Jésus).
Choisir une trajectoire qui n'est pas tout à fait celle de
l'habitude représente une difficulté : il faut se
fier à un autre ou à soi-même (toujours une
question de jumeaux en quelque sorte
) pour s'engager vers
une nouvelle voie avec un minimum de doutes.
Le choix peut mener à l'errance, voire à l'erreur
qui elle-même parfois conduit à la faute. Accumuler
et répéter les fautes, c'est en fait ne pas relier
ces deux trajectoires, celle du passé reçue en héritage
et celle de l'avenir qu'il faut choisir. Apprendre à joindre
ces deux parcours est, me semble t-il, le sens de cette prédication.
Le protestantisme, c'est aussi l'absence de confessionnal, un clergé
sans hiérarchie, des pasteurs vivant en famille, des femmes
qui ont le droit d'interpréter les Ecritures, une Bible lisible
donc compréhensible, et une façon de penser, de sentir
qui permet de conjuguer ambition avec humilité ; c'est enfin
une lecture pour ne pas être asservi mais pour être
libre.
Non baptisé, attaché à la laïcité
des institutions, peut-être athée, ma rencontre avec
le protestantisme ne me pose aucune difficulté. Au contraire
j'y vois une complémentarité enrichissante, un prolongement
vers la découverte des autres et de la différence
et aussi une possibilité de se cultiver autrement.
Stéphane Doubrères
haut de la page
L'espérance d'un nouveau départ
J'aime aller au culte car j'ai
le choix d'y venir ou pas. Venir c'est un engagement, un moment
idéal de partage, de confiance et de pardon. C'est l'aboutissement
de ma semaine de réflexion et l'espérance d'un nouveau
départ. J'ai besoin de retrouver l'assemblée, c'est
une possibilité de manifester ensemble une foi commune, ce
qui est important dans les moments de doute et de peine. J'aime
entendre la Parole et la lecture de la Bible puisque je ne prends
pas toujours le temps de la lire dans la semaine. J'aime comprendre
ce que disent les textes grâce à l'analyse du pasteur.
J'apprécie énormément de pouvoir emporter le
texte de la prédication à la fin du culte, laissé
à disposition des paroissiens, je peux ainsi la relire et
la distribuer autour de moi.
J'aimerais en revanche entendre plus souvent la parole des jeunes
lors du culte, ils étaient plus présents il y a peu.
J'apprécierais aussi que de temps à autre on lise
la prière d'une autre communauté, une autre version
de la confession de fo,i etc.
Pour les chants, le choix de l'organiste est essentiel, il doit
guider l'assemblée. On pourrait aussi essayer de chanter
avec le Chur au rez-de-chaussée parmi nous et non près
de l'orgue.
J'aime le moment de la Cène mais c'était plus facile
de se repérer quand le jour était fixé à
l'avance : le deuxième dimanche du mois.
Ce serait un beau moment d'espérance si un jour tous les
hommes pouvaient partager ce repas.
Marie-France Pecisse
haut de la page
Je suis sûre d'y trouver une théologie
libérale
Je viens à l'Oratoire parce
que c'est là que ma foi est née et qu'elle a été
nourrie au début de ma vie. J'avoue que j'ai plaisir à
me trouver dans cette belle architecture et que j'écoute
l'orgue avec émerveillement. Trompette et chur me comblent
aussi. Notre cher pasteur A. N. Bertrand disait qu'il ne fallait
pas mêler l'esthétique et le spirituel. J'en discute
encore avec lui dans ma vieille tête. Pour moi, Dieu est dans
tout ce qui est BEAU. J. S. Bach et bien des auteurs de psaumes
et cantiques prêchaient comme des pasteurs.
J'y viens aussi parce que je suis sûre d'y trouver une théologie
libérale. Dans le culte, j'aime trouver une parole simple,
compréhensible, qui m'apporte un éclairage actuel
sur un texte de la Bible. Je lis ma Bible tous mes matins et je
chante mes cantiques toute seule. Au culte, dans cette atmosphère
de ferveur, cela prend un autre relief.
La Cène me pose maintenant un problème : dans ma jeunesse
mystique, elle était le moment " Dieu et moi ".
Dans mon grand âge, elle est surtout le symbole d'un repas
de famille. Un morceau de pain pourquoi pas ? Mais la coupe m'est
désagréable. Je ne veux pas " boire le sang du
Christ ".
Tous les cultes-discussions ou partage auxquels j'ai assisté
ont tourné au bla-bla.
Je suis venue à l'Oratoire pour le Culte de Pâques
et j'étais devant la télévision pour l'Ascension.
Ces deux cultes m'ont apporté toute la force que j'attendais.
Nicole Wenz
haut de la page
Beau & sympathique
En quelques mots, ce qui me motive
pour venir au culte à l'Oratoire :
- un très beau temple chargé d'histoire et ayant une
forte identité protestante ;
- la qualité des prédications, la liturgie ;
- le côté "traditionnel" de la paroisse (si
je ne me trompe pas !) ;
- les repas sont sympathiques (à la table des "jeunes"
!) ;
- il y a toujours de la place pour s'asseoir au culte !
Xavier Touzeau
haut de la page
Réagissez sur le blog de l'Oratoire, faites profiter les autres de vos propres réflexions…
Si vous voulez remercier ou soutenir l'Oratoire : il est possible de faire un don en ligne…
|