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Feuille Rose N °778
de d'avril 2009
sommaire

À quoi bon l'oecuménisme ?

Il existe de très bonnes raisons de " faire de l'œcuménisme " et il y en a de très bonnes aussi de s'en abstenir. Dans ce dossier, nous explorerons rapidement quelques-unes de ces raisons, nous lirons aussi le témoignage de paroissiens qui évoquent cette question selon leur sensibilité et leur propre expérience de relations entre chrétiens.

Commençons par quelques vraies raisons
de s'en abstenir

Une ancienne blessure

La plus impérieuse et compréhensible de ces raisons est d'avoir vécu quelque chose de douloureux dans une autre église. J'ai par exemple le souvenir d'un maçon d'origine italienne dont la famille avait été ruinée parce que le prêtre de leur village leur avait interdit d'aller ramasser leur foin un dimanche malgré le mauvais temps qui arrivait. Cet homme n'avait pas de rancune, et intellectuellement il ne faisait pas l'amalgame entre cet événement et l'attitude des catholiques et des prêtres en général. Mais la vision du bord d'une chasuble ravivait cette blessure qu'il avait reçue dans sa petite enfance, lui ainsi que ses frères et sœurs, ses parents et ses grands parents, les poussant à l'aventure sur les routes de l'émigration. Même si le cas de cet homme est un peu extrême, nous pouvons comprendre les personnes qui sont venues à l'Oratoire après avoir reçu une blessure grave dans une autre église. L'essentiel est qu'ils n'aient pas complètement perdu la foi, et nous nous réjouissons qu'ils aient trouvé à l'Oratoire une église qui leur permette de l'exercer.

Notre vocation prioritaire

La seconde raison qui me semble importante de ne pas se préoccuper de " faire de l'œcuménisme ", c'est que le meilleur service que nous pouvons rendre à la foi en général et à la foi chrétienne en particulier c'est d'approfondir notre propre foi. Or, notre foi s'incarne dans un protestantisme respectueux des opinions de chacun ; appliquons ce que nous pouvons comme intelligence, temps et moyens à l'approfondissement de cette foi. Soyons donc plus et mieux protestants, à notre façon propre, gardons la forme de notre culte, cet attachement à notre culture est bien légitime. Gardons notre souffle de nouveauté, de recherche théologique et notre liberté d'interprétation personnelle. C'est cela qui peut nous aider à être sans cesse en réforme comme le proposaient nos Réformateurs. Et puis lisons la Bible, aidons-nous à avancer aussi grâce à des lectures judicieusement choisies et diverses, méditons, prions, discutons… Soyons donc protestants, tout simplement. Cet attachement à une façon particulière d'être chrétien est légitime. Nous pouvons admirer par ailleurs la foi des chrétiens des autres Eglises sans pour autant désirer prier ensemble, comme un golfeur peut respecter les rugbymen sans pour autant vouloir jouer ensemble sur le même terrain !

Passons à quelques vraies raisons de faire de l'œcuménisme

Faire front uni entre croyants

Aujourd'hui, une large majorité de Français ne pense pas du tout à Dieu, ou seulement quand ils sont dans une situation tout à fait exceptionnelle. Au sens littéral, ces personnes sont athées : vivant sans Dieu. Dans cette situation, il semble sage que les chrétiens, et même les croyants, fassent front uni. Il ne s'agit pas de partir à la guerre contre les athées, mais de témoigner ensemble autour de nous de ce que la foi apporte.

Être artisans de paix

Les athées intégristes ont beau jeu de critiquer la foi quand elle est associée à des guerres ou à des massacres. Nous pouvons leur répondre que les plus grandes horreurs des derniers siècles sont bien plus le fait d'idéologies athées que de la foi. Mais nous sommes bien obligés de reconnaître que les hommes associent trop souvent la foi à leurs luttes égoïstes, ou utilisent la foi pour donner un semblant de noblesse à leurs combats.

Il est donc utile de montrer des signes visibles du fait que Dieu n'est pas source de conflits mais qu'il est source de paix entre les humains. Le minimum est de commencer en montrant quelques gestes de paix entre chrétiens. Il n'est pas question de chercher à supprimer les spécificités de chaque culte, mais au contraire, d'assumer le fait qu'il y a des différences, mais que par la foi elles ne sont pas source de conflits mais de débats féconds.

Proclamer l'Évangile

Nous sommes heureux de ce que la foi nous apporte, nous avons des convictions et nous y sommes attachés. Tout cela nous fait avancer et c'est bien. Mais l'Évangile n'annonce pas seulement le salut que Dieu nous donne, il nous dit également d'aimer notre prochain, et donc de donner ce que nous pouvons de nos richesses pour nos frères et sœurs. Cette démarche vaut également avec les autres chrétiens, évidemment, ils font partie de ces tout proches prochains que nous pouvons aimer en leur disant ce qui nous réjouit particulièrement dans notre façon d'être chrétien, tout en leur reconnaissant le droit, bien entendu, de préférer être chrétien d'une autre façon.

Se laisser évangéliser par l'autre

C'est une démarche assez saine de se demander si, par hasard, telle personne que nous rencontrons ne serait pas supérieure à nous-mêmes d'une certaine façon (Philippiens 2:3). Cette attitude peut nous aider à progresser, et c'est en même temps une façon d'être en relation avec son prochain qui est belle et agréable pour tout le monde. Dans le domaine de la foi et de la religion, cette attitude peut également nous apporter beaucoup. Quand nous rencontrons d'autres chrétiens, nous pouvons nous demander si quelque chose dans leur point de vue pourrait enrichir ou rectifier le nôtre. Cela peut considérablement nous aider à progresser dans notre propre fidélité à Dieu, la nôtre personnellement mais aussi celle de notre église de l'Oratoire.

Bilan

La question de la place de l'œcuménisme est donc débattue, et comme souvent, il nous faut chercher à composer pour trouver un chemin optimisant le bien et minimisant les inconvénients.

D'abord en ce qui concerne le culte, il doit être un moment qui puisse nous rassembler tous, et être un moment de paix pour chacun. Vu le nombre de paroissiens de l'Oratoire qui ont été blessés dans l'église " catholique " ou dans des églises " évangéliques ", il semble qu'il ne serait pas juste de confier la chaire de l'Oratoire à un ministre de ces églises, cela sans jugement sur la valeur de ces ministres ou de ces églises, mais par égard pour les personnes rassemblées, avec leurs origines et leurs histoires diverses. Il y a d'ailleurs chaque dimanche un nombre de personnes non protestantes qui sont au culte (des conjoints ou des amis de protestants, des personnes " en recherche "…)

Nous avons, par contre, quelques activités qui ont une dimension œcuménique, pour ceux que cela intéresse. Dans les conférences et les " soirées du mardi ", nous avons régulièrement des non protestants qui parlent. Une fois par an nous participons à " Noël aux Halles " organisé en grande partie par des bénévoles de la paroisse catholique de Saint Eustache et de l'Oratoire. Cette année, nous avons accepté la proposition d'une rencontre biblique mensuelle animée conjointement par un prêtre et un pasteur. Cela porte effectivement un témoignage de paix entre chrétiens, et une possibilité d'approfondir notre propre lecture de la Bible qui semble rencontrer un certain succès auprès des paroissiens de nos deux églises, mais aussi auprès de personnes qui sont actuellement étrangères à toute église mais que cette ouverture rassure de leur crainte d'être embrigadées.

Peut-être avons-nous trouvé ainsi un juste équilibre ? Vous pouvez nous dire ce que vous en pensez, en en parlant à un Conseiller Presbytéral, ou en nous envoyant un message.

Marc Pernot

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Souvenir d'une cérémonie de mariage mixte

Avec humour, une paroissienne nous livre son témoignage sur la bénédiction de son union

Novembre 1999, François et moi coulons le parfait amour. De ces relations qui vous font penser que s'unir donnera à notre couple toute l'étendue des possibles qu'il mérite, et que chaque chose trouvera sa place dans une logique où construire n'est pas un vain mot.

Il est catholique, je suis protestante. De l'Eglise réformée de France bien sûr,… Mais, le jour où nous annonçons notre décision à sa famille, les membres de cette dernière ne manquent pas d'envisager déjà la cérémonie dans la collégiale de Mantes-la Jolie, en grande pompe et tout le tralala. Jusqu'à ce que l'info de mon protestantisme avéré parvienne à leurs oreilles.

C'est à cet instant que la première vraie question opposante s'est fait entendre : " Mais dis-moi François, les Protestants, c'est bien reconnu comme secte aujourd'hui ? " Je ne me rappelle pas le goût du gigot de la grand-mère, mais je me rappelle très bien avoir failli m'étrangler avec. Et encore, elle ne sait pas que je suis à moitié maure ! Mais elle aura bien le temps de l'apprendre à l'énoncé de l'état civil de mon père, au mariage républicain !

En attendant il nous faut trouver un prêtre disposé à faire équipe avec un pasteur, histoire de procéder.

Illusoire quête du Graal. A priori, se marier à Paris, ville de modernité, d'ouverture d'esprit et de tolérance devait être facile. C'est en tout cas ce que je croyais... J'en suis vite revenue. Enfin, coté " prot ", je n'ai rencontré aucune difficulté. En revanche, coté Eglise catholique, je ne peux pas en dire autant : au moins, il y a une chose sur laquelle on ne peut pas décemment les critiquer, c'est sur la cohérence de l'Église dans le discours !! La levée de bouclier à laquelle j'ai assisté sous couvert d'ouverture et d'œcuménisme laisse rêveur.

" Ahhh, chère madame, bien sur que nous serons ravis de vous marier, et même d'accueillir votre pasteur pour procéder à la cérémonie… cela nous est presque commun et ne pose aucun problème. Mais afin d'apprécier votre foi et de vérifier la confiance que vous avez dans votre futur époux, nous ne vous demanderons qu'une toute petite chose : signer un document qui exprime cette confiance que vous avez en lui et en Dieu !"

Lequel document, naturellement, ne manque pas d'intérêt…

Pour en comprendre toute son essence et sa substance, on me propose une petite série de rencontres. Au cours de celles-ci, je pourrais, m'informe-t-on, accompagnée de ce guide, ce berger, qu'est le prêtre du cru, éprouver ma croyance, m'interroger sur le sens que je donne à ma foi, et apprécier ma capacité à vouloir le bien des enfants que nous aurons certainement un jour…

" Oui, oui bien sûr. Je comprends, mais il me semble que j'ai déjà fait ce chemin par le passé. J'ai eu l'occasion de vérifier et de comparer ma foi avec l'idée que je m'en fais... je crois même pouvoir dire que je suis vraiment une croyante - que j'ai confiance, et j'avance aussi grâce à elle… mais, hum.. Que vouliez-vous dire par apprécier ma capacité à vouloir le bien des enfants que nous aurons " ? La réponse est édifiante : l'unique substance de ce document, est que l'Église catholique de Paris (gérée par Mgr Lustiger à l'époque) refuse toujours, en l'an 2000, d'accueillir en son sein les chrétiens protestants, qu'elle s'obstine à ne pas souhaiter les reconnaître et que pour confirmer cette essence, elle prétend faire signer à une future maman protestante un document dans lequel cette dernière s'engage à élever ses enfants même pas encore conçus, dans la religion catholique, auprès de son époux catholique en acceptant de n'en faire jamais partie. A moins bien sur, de renier à jamais ses sentiments et convictions installés dans son esprit par le protestantisme. A ce prix là ?

C'était sans compter sur mon obstination et ma détermination. Jamais on ne me fera signer un tel document, pas même un célèbre curé parisien. Et comme la vie fait des cadeaux, après avoir un peu réfléchi à qui pourrait m'aider dans cette quête d'œcuménisme, une amie chère à qui je racontais mes rendez-vous avec des prêtres et le résultat toujours identique qui en découlait, me rappela que nous avions toutes deux un ami commun : un père Jésuite, Maurice, fidèle ami depuis 15 ans qui me connaissait bien et savait parfaitement mon attachement à mon Église…

Notre mariage fut célébré le 29 juillet 2000, dans le modeste et tout simple temple du village de Génolhac, avec une partie de ses habitants touchés par la démarche, ou amis de notre famille dont certains membres ont vu leur nom inscrit au musée du désert. C'est une tradition chez nous de marier des catholiques à nos protestants, et d'en rester pourtant. Ma grand-mère adorée, Jane Soullier, en est un exemple de choix : de famille catholique aux origines italiennes, et provençales (la branche des Mistral pour ceux qui connaissent), elle est, par choix, devenue protestante en épousant mon grand-père, puis, à la retraite, prédicateur laïque… impliquée dans le conseil presbytéral de son église, à Nice et à Génolhac, elle soutint une thèse de sciences religieuses sur " Jean Chrysostome ", puis entérina ses connaissances par un doctorat de théologie qu'elle obtint à 85 ans avec mention devant un jury d'Aix en Provence.

Et moi, sa petite fille, j'aurai dû signer ce papier ?

Jasmine Cruypenynck-Matahri

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Œcuménisme et Evangiles

Récemment baptisé, Olivier Atlan a recherché dans la Bible des versets sur ce thème

Voici tout d'abord quelques sites d'institutions à vocation œcuménique :

oikoumene.org/fr (site du Conseil Œcuménique des Eglises)
cec-kek.org/french (Conférence des Eglises Européennes)
taize.fr (communauté de Taizé en Bourgogne)
cimade.org (Comité Inter-Mouvements Auprès Des Evacués)
acatfrance.fr (Action des chrétiens pour l'abolition de la torture)
unitechretienne.org (association basée à Lyon).

Voilà ensuite un petit index thématique sur l'œcuménisme dans les Evangiles plus quelques passages de l'Ancien Testament.

Il s'agit d'une suggestion de versets pour une lecture actuelle en rapport avec l'œcuménisme.

Je souhaitais chercher les fondements bibliques de l'œcuménisme et aussi dans quelle mesure la Bible puisse nous être de quelque éclaircissement ou secours vis à vis de cette démarche.

Bien sûr, d'une part cela n'épuise pas le sujet loin de là, même d'un simple index thématique car on pourrait ajouter bien d'autres versets, et d'autre part ces passages restent à replacer dans leur contexte pour mieux comprendre leur sens. Mais cela peut aussi être un point de repère qui laisse ouvert les possibilités d'interprétation.

Source : Traduction Œcuménique de la Bible (TOB).

Luc 17-20, 21 [Jésus aux Pharisiens] :
Le règne de Dieu ne vient pas comme un fait observable. On ne dira pas " Le voici " ou " Le voilà ". En effet le Règne de Dieu est parmi vous.

Marc 13,35 [Jésus à Pierre, Jacques, Jean et André] :
Veillez donc, car vous ne savez pas quand le maître de la maison va venir.

Luc 12,51 [Jésus à ses disciples] :
Pensez-vous que ce soit la paix que je suis venu mettre sur la terre ? Non, je vous le dis, mais plutôt la division.

Jean 14, 2 [Jésus aux onze apôtres lors de la Cène]:
Il y a beaucoup de demeures dans la maison de mon Père; s'il en était autrement, je vous l'aurais dit, car je vais vous y préparer une place.

Jean 10,16 [Jésus aux Pharisiens] :
J'ai d'autres brebis qui ne sont pas de cet enclos et celles-là aussi il faut que je les mène ; elles écouteront ma voix et il y aura un seul troupeau et un seul berger.

Matthieu 18,10-14 [Jésus à ses disciples] :
Gardez-vous de mépriser aucun de ces petits, car, je vous le dis, aux cieux leurs anges se tiennent sans cesse en présence de mon Père qui est aux cieux. Quel est votre avis ? Si un homme a cent brebis et que l'une d'entre elles vienne à s'égarer, ne va-t-il pas laisser les quatre-vingt-dix-neuf autres dans la montagne pour aller à la recherche de celle qui s'est égarée ? Et s'il parvient à la retrouver, en vérité je vous le déclare, il en a plus de joie que des quatre-vingt-dix-neuf qui ne se sont pas égarées.

Marc 9,38-40 [Jésus et ses disciples] :
Jean lui dit [à Jésus]: " Maître, nous avons vu quelqu'un qui chassait les démons en ton nom et nous avons cherché à l'en empêcher parce qu'il ne nous suivait pas. " Mais Jésus dit : " Ne l'empêchez pas, car il n'y a personne qui fasse un miracle en mon nom, et puisse, aussitôt après, mal parler de moi. Celui qui n'est pas contre nous est pour nous. Quiconque vous donnera à boire un verre d'eau parce que vous appartenez au Christ, en vérité, je vous le déclare, il ne perdra pas sa récompense. "

Jean 13,20 [Jésus aux encore douze apôtres lors de la Cène]:
En vérité, en vérité, je vous le dis, recevoir celui que j'enverrai, c'est me recevoir moi-même, et me recevoir c'est aussi recevoir celui qui m'a envoyé.
Matthieu 10, 40 [Jésus aux douze apôtres] :
Qui vous accueille m'accueille moi-même, et qui m'accueille, accueille celui qui m'a envoyé.
Luc 10,16 [Jésus aux soixante-douze disciples] :
Qui vous écoute m'écoute, et qui vous repousse me repousse ; mais qui me repousse, repousse celui qui m'a envoyé.

Jean 4,37-38 [Jésus à ses disciples] :
L'un sème, l'autre moissonne. Je vous ai envoyés moissonner ce qui ne vous a coûté aucune peine ; d'autres ont peiné et vous avez pénétré dans ce qui leur a coûté tant de peine.

Matthieu 5,13-14 [Jésus à ses disciples] :
Vous êtes le sel de la terre […]. Vous êtes la lumière du monde.

Luc 9, 50 [Jésus à ses disciples] :
Ayez du sel en vous-mêmes et soyez en paix les uns avec les autres.

Jean 17,20-23 [Prière de Jésus] :
" Je ne prie pas seulement pour eux, je prie aussi pour ceux qui grâce à leurs paroles croiront en moi : que tous soient un comme toi, Père, tu es en moi et que je suis en toi, qu'ils soient en nous eux aussi, afin que le monde croie que tu m'as envoyé. Et moi, je leur ai donné la gloire que tu m'as donnée, pour qu'ils soient un comme nous sommes un : moi en eux, comme toi en moi pour qu'ils parviennent à l'unité parfaite et qu'ainsi, le monde puisse connaître que c'est toi qui m'as envoyé, et que tu les as aimés comme tu m'as aimé. "

Jean 13, 34-35 [Jésus aux onze apôtres lors de la Cène]:
Je vous donne un commandement nouveau: Aimez-vous les uns les autres; comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres. A ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l'amour les uns pour les autres.

Luc 7,42-43 [Jésus et Simon le Pharisien] :
Lequel des deux l'aimera le plus [le créancier qui a remis des dettes à ses deux débiteurs] ? Simon répondit : " Je pense que c'est celui auquel il a fait grâce de la plus grande dette. Jésus lui dit : " Tu as bien jugé ".

Matthieu 7,1-3 [Jésus à ses disciples] :
Ne vous posez pas en juge, afin de ne pas être jugés ; car c'est de la façon dont vous jugez qu'on vous jugera, et c'est la mesure dont vous vous servez qui servira de mesure pour vous. Qu'as-tu à regarder la paille qui est dans l'œil de ton frère ? Et la poutre qui est dans ton œil, tu ne la remarques pas ?

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Entre deux cultures, deux langues, deux églises

Il existe à Paris des églises protestantes réformées Malgaches, Coréennes, Américaines, Suédoise, Congolaises… Pourquoi ? Quels liens entre ces églises et les Églises Réformées de France ?

Soo HyunJe suis en France depuis 5 ans, mais ce n'est toujours pas facile de comprendre l'expression française dans n'importe quel domaine. Je suis déjà théologienne et pasteur depuis des années, je suis donc avantagée par rapport à d'autres étrangers, mais même ainsi, j'ai dû persévérer pendant 3 ans de pratique assidue des cultes et des études bibliques avant de comprendre quoi que ce soit ! Pour nourrir sa foi, ou découvrir la foi chrétienne, ou commencer à lire la Bible, ce n'est pas donc facile pour un étranger de se limiter à l'Église Réformée de France. C'est vrai que la langue et la culture coréennes sont particulièrement éloignées de la culture occidentale. C'est certainement plus facile pour un Européen ou un Américain, mais c'est encore pire pour une personne qui n'est pas très douée pour apprendre une langue étrangère. On a des difficultés à participer comme on l'aimerait à une conversation, ce qui fait que l'on se sent bête. Ce sentiment est renforcé, parfois, par l'attitude de certaines personnes qui semblent regarder un étranger comme s'il était un homme de Neandertal, alors que bien des personnes qui sont ici pour leurs études ou pour leur travail sont des personnes ayant déjà des diplômes universitaires de niveau élevé, et sont issues d'une culture vieille de 5000 ans...

En plus des difficultés de langues, il y a des différences de cultures et de valeurs qui sont peut-être encore plus sensibles, car cette question ne trouve pas sa réponse dans un simple apprentissage. Par exemple, la société française est beaucoup plus individualiste qu'en Asie où la notion de famille est plus large. En France bien des personnes considèrent que leur famille c'est la famille monocellulaire (le mari, la femme et les deux enfants) alors qu'une famille en Asie, en Afrique ou au Moyen Orient est plus large et bien plus solidaire. Cette différence se retrouve aussi dans la vie d'Église. Dans chaque église coréenne, il y a toujours après le culte un accueil pour les personnes nouvelles, il y a beaucoup de réunions différentes possibles, et une plus grande fidélité à son église qu'en France, créant des relations plus faciles, plus proches, plus chaleureuses entre les personnes.

Du coup, une personne étrangère sera plus à l'aise dans une église rassemblant des personnes de sa culture. Si cette personne cherche à s'intégrer à l'église française, elle restera très, peut-être trop discrète, c'est ce que recommande la politesse dans bien des cultures : un visiteur doit se présenter timidement, humblement, chez ceux qui le reçoivent. Il faudrait donc pouvoir l'accueillir. Peut-être que quelques familles de l'Oratoire pourraient avoir envie de repérer, puis d'entourer, inviter, partager sa foi avec un étranger venant au culte ?

Du point de vue théologique, la majorité des chrétiens coréens sont calvinistes. Mais c'est un calvinisme d'origine américaine assez éloigné, en réalité, de ce qui est enseigné ici à la Faculté de Théologie, avec beaucoup d'obligations invisibles. Mais, on sent en Corée que bien des personnes ont soif de s'ouvrir à une théologie plus libérale. D'où l'effort que font des personnes coréennes pour entrer dans l'Église française.

Quand, dans un couple, les conjoints sont de deux nationalités, deux cultures différentes, les mêmes difficultés arrivent. Il faudrait alors participer à deux églises, une de chacune des deux cultures. Mais quand une personne coréenne épouse un Français, ce Français est souvent plus ou moins athée, c'est une bonne occasion pour qu'il entende parler de l'Évangile, mais s'ils vont à l'église coréenne, ce conjoint ne comprendra rien et n'aura pas de chance de progresser. De même, les enfants de tels couples supportent souvent mal le style de ces églises étrangères et la plupart quittent ensuite entièrement cette église, et même abandonnent la foi. Pour résoudre cette difficulté, il faudrait que ces familles appartenant à deux cultures puissent participer à des activités d'une église française, par exemple à l'Oratoire, et se retrouver entre elles pour échanger.

Des liens entre églises, entre personnes de différentes cultures rendent un grand service à tous, pour nous enrichir de ce qu'il y a de meilleur dans une autre culture, pour aider des personnes et des familles à avancer dans la foi, pour enrichir et élargir la foi des personne de notre église ici.... pour réaliser l'amour de Dieu. Nous sommes en famille par l'Esprit.

Soo Hyun Pernot

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L'Apôtre Paul et l'œcuménisme en acte

Hervé Giraud, prêtre de l'Oratoire et vicaire à Saint-Eustache, est le co-animateur avec le pasteur Marc Pernot de la " lecture de textes bibliques en suivant l'Apôtre Paul ". Il nous présente ici comment s'est mis en place cette démarche commune entre nos deux églises

Quand les catholiques sont entrés dans cette grande Année paulinienne en juin dernier, mémorial des quelque 2 000 années qui nous séparent de la naissance de l'Apôtre, il s'agissait notamment d'intensifier les efforts œcuméniques et d'approfondir la connaissance et la pensée de Paul. Et c'est de ce point de vue là déjà, pour notre communauté paroissiale, une incontestable réussite. Traverser l'année avec Paul, tel est en effet le programme que nous nous sommes donné pour toute l'année en cours.

Et c'est notamment ainsi que la paroisse catholique de Saint-Eustache et le Temple protestant de l'Oratoire du Louvre se réunissent maintenant chaque mois, occasion d'un véritable partage autour des textes, auquel participent régulièrement une soixantaine de personnes de nos deux paroisses.

L'œcuménisme en acte est d'abord cette belle amitié à laquelle nous poussent si ardemment les écrits de l'Apôtre. Ce sont ces relations d'amitié et de partage qui sont constitutives de notre chemin d'unité en Christ. Occasion personnelle pour moi de remercier chaleureusement le pasteur Marc Pernot pour sa grande disponibilité et son accueil dans cette lecture à deux voix que nous effectuons lui et moi avec l'assemblée.

Justement, il m'apparaît que la recherche de l'unité en Christ est pour Paul le combat et le fruit de toute une vie. A partir de sa ville natale de Tarse, de culture gréco-romaine, et de sa ville d'études de Jérusalem, de culture juive, Paul l'apôtre a consacré ensuite sa vie, éclatante synthèse de la recherche de l'unité grecque et de la filiation juive tout à la fois.

Unité et diversité des premières communautés nous sont alors concrètement rapportées par leur promoteur. La diversité n'est pas un obstacle pour l'unité à laquelle Christ nous fait tendre : l'origine plurielle de l'Eglise est d'ailleurs clairement attestée par ses grands témoins, Paul y compris. A condition, nous le rappelle instamment l'Apôtre, que l'amour et la charité fraternelle demeurent au cœur de nos relations. A condition, aussi, que nous sachions nous préparer à des ruptures.

Ces ruptures, auxquelles nous sommes toujours appelés, ne se jouent pas au détriment de nos cultures : elles sont en fait en débat permanent avec les cultures de chacun. La première " mondialisation " de son temps fut d'origine romaine : Paul l'a accompagnée, traversant les peuples et les mers et prêchant la prise en compte de la culture de tous, pour ne pas scandaliser le frère, et toujours nous efforcer de respecter la différence, y compris dans la pratique religieuse.

Avec Paul, l'identité chrétienne est d'abord une identité ouverte, respectueuse des personnes. Les lettres qu'il nous lègue sont parfois difficiles mais fort diverses et toujours très enrichissantes : elles couvrent en totalité pas loin de la moitié du Nouveau Testament. Voilà pourquoi il est bon pour chacun d'entre nous, où que nous soyons, de retracer par les textes l'itinéraire d'un grand pilier du christianisme. L'Apôtre de l'ouverture aux païens, et de l'ouverture au monde, nous appelle nous aussi à avancer au large.

Il y a également la prière personnelle qui, à la suite et à l'exemple de Paul, se fait intérieure, à travers la louange, l'action de grâce ou la supplication : par lui, nous pouvons découvrir au plus profond de nous-même, quel que soit notre état, ce Christ qui est en nous. Paul fut un grand mystique, toujours passionné de Dieu. Réjouissons-nous donc, tous ensemble, en Christ, de nous retrouver autant que possible autour de Paul l'Apôtre.

Hervé Giraud

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couverture de la "feuille rose"

 


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