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Feuille Rose N °777
de décembre 2008
sommaire

Qu'est-ce que
le protestantisme libéral ?

Quel libéralisme?

L'Oratoire est une église libérale, c'est bien connu, et quand nous disons être paroissien de l'Oratoire, il arrive souvent qu'on nous réponde

" ah ? vous êtes donc un protestant libéral ? ". Tout dépend de ce que l'on entend par là. Vous trouverez dans ce dossier des témoignages divers de théologiens mais aussi de paroissiens de l'Oratoire

Il existe des paroissiens de l'Oratoire qui croient que Jésus a marché physiquement sur l'eau et d'autres qui pensent que c'est une image, une vérité qui est plus théologique et existentielle que matérielle. Il y a des personnes qui croient en un Dieu personnel, et d'autres qui s'intéressent à Dieu comme étant une façon de parler de notre conception de l'idéal. Certains d'entre nous expriment volontiers une foi trinitaire (Dieu comme Père, Fils et Esprit Saint) et d'autres préfèrent insister sur l'unicité de Dieu. Il y a parmi les paroissiens des personnes d'origine luthérienne, calviniste, " évangélique ", ou catholique, bien d'autres personnes n'avaient aucune religion avant de venir à l'Oratoire. Ce qui réunit ces personnes si diverses dans une même église, c'est un intérêt pour Jésus-Christ et c'est une méthode: chercher à avancer dans la liberté et le respect du cheminement des autres.

Notre christianisme n'est donc pas d'abord défini par notre doctrine mais par quelque chose de plus profond que cela, nous sommes unis par un centre et une façon d'être.

Notre centre commun, c'est Jésus-Christ, quelle que soit la façon dont nous le considérons personnellement.

Nous sommes unis également par une façon d'être, pour vivre effectivement de ce centre. Et si vous êtes en train de lire ces lignes, c'est que vous avez une telle démarche, et que cette démarche n'est pas seulement individuelle mais en partie communautaire. Quand quelqu'un ouvre sa Bible, lit un article ou un livre de théologie c'est une démarche responsable qui est cohérente avec le fait d'avoir Jésus-Christ comme but ou comme espérance. Aller au culte ou à une étude biblique est du même ordre mais avec une dimension supplémentaire. Quand quelqu'un prend la peine de venir (le dimanche matin !) en traversant Paris pour aller au culte, c'est une démarche individuelle, certes, mais sans être individualiste. C'est pour soi que l'on va au culte, dans l'attente de quelque chose qui nous permette d'avancer, mais c'est aussi avec les autres, voire pour les autres, afin de bénéficier de ce qu'ils sont et pour leur faire bénéficier de ce que nous sommes.

Cette liberté de démarche personnelle est rendue possible par un point fondamental dans l'Évangile du Christ : la grâce de Dieu, c'est-à-dire que notre dignité n'est pas conquérir par une pensée ou par des actes justes. Nous sommes un être d'une infinie valeur, nous avons le droit d'avoir un point de vue personnel et c'est plutôt bien d'exprimer ce trésor que nous sommes à travers une pensée et des actes appropriés.

Le fait que nous nous retrouvions dans la même église alors que nous sommes très divers nous invite à avancer nous-mêmes, à nous réformer sans cesse dans ce que nous pensons et faisons. Cette diversité nous permet aussi de remettre en perspective les choses dans notre existence, en ne mettant pas sur le même plan l'essentiel (ce fameux centre qui nous rassemble et nous anime) et les fruits qui ont pu en découler dans notre existence personnelle, fruits qui sont d'une grande importance mais qui sont contingents, liés à notre histoire personnelle, à notre sensibilité et aux circonstances.

Pour être membre de l'Oratoire (comme d'ailleurs de toute église réformée de France), la seule condition est de reconnaître que " Jésus-Christ est le Seigneur ", tout en laissant la liberté à chacun de comprendre cette formule comme il l'entend. Lors d'un baptême d'adulte ou une profession de foi, après cette déclaration suivent une invitation à vivre en cohérence avec ce centre, en entretenant sa foi et en s'efforçant à porter des fruits concrets dans son existence. Mais, bien entendu, aucune condition, ni même aucune question n'est posée sur la façon de vivre de la personne.

Dans un sens, notre libéralisme relativise ainsi la doctrine et la façon de vivre par rapport à la foi. Cela peut paraître paradoxal, mais c'est précisément pour cela que la théologie a tant de place dans nos activités, que notre liturgie est si classique et que l'entraide a une réelle importance à l'Oratoire.

L'essentiel étant la foi et la doctrine étant libre, il n'y a pas de théologie prête à adopter pour le fidèle de l'Oratoire qui va donc devoir élaborer sans cesse une pensée personnelle. Cela demande un effort, un certain travail personnel pour animer ce cheminement. C'est souvent cela que l'on vient chercher à l'Oratoire. Pour répondre à cette demande, nous cherchons des prédicateurs assez divers afin de renouveler notre questionnement, et sans qu'ils soient trop choquants qu'ils viennent déranger un peu ce que nous avons toujours pensé afin de nous aider à nous réformer sans cesse. Et puisque la prédication est ainsi le lieu de questionnements nouveaux, il est apparu à l'usage qu'il était bien que le reste du culte soit un peu classique et recueilli, avec des textes et des chants souvent bien connus. Il y a ainsi, avec ces deux pôles de nouveauté et de fidélité, comme un écho à notre diversité et notre communion dans l'Oratoire, un écho à notre volonté d'être à la fois centré sur un point essentiel et en mouvement.

Et puisque notre libéralisme est fondé sur la reconnaissance que chaque personne est infiniment précieuse, l'entraide a une place importante à l'Oratoire, d'une façon régulière et quotidienne auprès de personnes et d'oeuvres, mais aussi de façon plus remarquée avec le Christianisme social du début du XXesiècle, ou l'accueil de familles juives pendant la Seconde Guerre mondiale, et les engagements récents via la Fondation de l'Oratoire.

Aujourd'hui, c'est vous qui faites vivre l'Oratoire par votre foi et par vos engagements dans notre église et en dehors.

Marc Pernot

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Les origines historiques du libéralisme

Le libéralisme est une théologie laïque qui s'adresse aux laïcs que nous sommes tous et toutes

Le libéralisme théologique doit d'abord être soigneusement distingué du libéralisme économique qui prône la libre entreprise et la libre concurrence. Le libéralisme religieux regroupe les partisans de la liberté de conscience et de la libre recherche théologique. C'est une attitude de respect à l'égard de l'indépendance d'autrui et la recherche permanente d'une pensée ouverte, comme l'a fort bien dit le pasteur Pierre Ducros dans une brochure qui serait à rééditer, intitulée " le vrai visage du libéralisme ", il s'agit d'un esprit d'ouverture et d'une méthode qui s'efforce d'avoir un fondement scientifique. Comme l'a proposé le théologien d'origine allemande Paul Tillich, tentons d'établir un pont, un dialogue entre l'Evangile et la culture contemporaine sous toutes ses formes, y compris le sport, le théâtre ou le cinéma. La méthode qui est utilisée est la méthode historique et critique. C'est pourquoi, au sens strict, on ne parle de libéralisme religieux qu'à partir du milieu du XlX ème, à la suite des recherches philosophiques, philologiques et historiques entreprises intensément, notamment en Allemagne, en Angleterre et aux Etats-Unis.

Le libéralisme a parfois fait peur en raison des positions excessives prises par quelques chercheurs d'avant-garde. Certaines remises en cause de la théologie

chrétienne depuis l'apôtre Paul s'imposent pourtant. Tout dépend de la manière dont on va essayer de répondre aux préoccupations modernes. De même qu'il y a plusieurs orthodoxies, il y a plusieurs libéralismes. On peut remarquer aussi qu'il y a toujours eu, à travers l'histoire de l'Eglise, depuis les origines, un courant plus ouvert et un courant plus classique, plus conservateur, plus figé qui tient difficilement compte de l'évolution des idées et des moeurs. Il y a donc ce qu'on peut appeler un pré-libéralisme. Ainsi au XVlème siècle parmi les réformateurs Bucer à Strasbourg, Melanchton auprès de Luther, Zwingli à Zurich, Sébastien Castellion à Bâle ont manifesté une plus grande ouverture d'esprit que la plupart des autres réformateurs. Léo et Faust Socin, au XVlème siècle, ont remis en cause la théologie des grands conciles oecuméniques. Cette pensée a fini par prédominer dans les milieux francophones au XVlNT et au XVlllème siècle. Au moment de la controverse avec Jean-Jacques Rousseau à propos du théâtre, Voltaire traite les pasteurs genevois qui ont pris parti pour Rousseau de sociniens. Les premiers pasteurs de l'Oratoire du Louvre Paul-Henri Marron, Rabaut-Pommier, Mestrezat puis Jean Monod ont été influencé parce courant qui a été traité un peu vite de rationaliste: la révélation biblique ne s'oppose pas à la raison mais elle lui sert de tuteur. Samuel Vincent, à Nîmes, au début du XlXème siècle, a insisté sur la nécessité de la liberté d'examen, répondant ainsi à l'exhortation apostolique : " Examinez toute chose et retenez ce qui est bon "(llhess, 5/21)

Au moment de la division de Paris en huit paroisses réformées en 1882, l'Oratoire est la seule à majorité nettement libérale avec deux pasteurs orthodoxes qui acceptent la venue de Nîmes d'un pasteur libéral Ariste Viguié dont le buste est à l'entrée de la salle haute. L'Oratoire choisira ses pasteurs parmi les libéraux. N'oublions pas que le libéralisme n'est pas une étiquette que l'on placarde comme on pourrait le faire sur un bocal de pharmacie. Etre libéral aujourd'hui c'est se situer dans la zone d'influence du mouvement et du journal Evangile et liberté sans être inféodé pour autant à quelque parti que ce soit. Il y a quelques années, une enquête sur les conseillers presbytéraux en région parisienne a révélé, à la surprise générale, que la majorité d'entre eux se sentait proche du libéralisme. Beaucoup de pasteurs pensent aujourd'hui que le libéralisme n'a plus de raison d'être car la majorité des théologiens acceptent la méthode historico-critique, ce qui est vrai même s'ils ne l'appliquent pas toujours d'une manière conséquente et s'ils ne tiennent pas toujours compte des recherches récentes. Il y a dans ce domaine un retard considérable dû parfois à l'absence de traduction des ouvrages théologiques fondamentaux.

Pour ma part, je tiens à témoigner ma reconnaissance, parmi les libéraux déclarés, au pasteur Elie Lauriol qui s'écriait du haut de la chaire de l'Oratoire: " Nous ne sommes pas là pour scruter l'état civil de Dieu " ainsi qu'au pasteur Georges Marchal, au Foyer de i'Ame, quia fait rééditer les principaux travaux de i'Ecoie de Paris, des extraits du luthérien Eugène Ménégoz et du réformé cévenol Auguste Sabatier. La remarquable introduction que le pasteur Marchai a donné à Les Religions d'autorité etlareligion del'Espritconstitue un veritable résumé de la pensée libérale. Je ne voudrais pas oublier le pasteur A. N. Bertrand avec son fondamental Protestantisme. Foi et Vérité du professeur A. Lemaître constitue une veritable somme théologique qui vient d'être rééditée aux éditions de La Cause. Plus près de nous les travaux des professeurs André Gouneiie, Laurent Gagnebin et Raphaël Picon nous permettent de mieux connaître les travaux de Iiiihch, Buitmann et Cobb avec la théologie du process. Une immense tâche de vulgarisation est à entreprendre. Le libéralisme est une théologie laïque qui s'adresse aux laïcs que nous sommes tous et toutes. Le libéralisme est davantage une orthopraxie qu'une orthodoxie.

La vie compte plus que la doctrine. La foi a le pas sur la croyance. Dans l'éternel combat entre l'esprit et la lettre, ii n'est pas trop de toute notre vie pour chercher à mieux comprendre quel est le sens de ce que nous pensons et de ce que nous entreprenons au nom du Christ des évangiles afin qu'il soit l'inspirateur de nos pensées et le guide de nos actions. Chercher la vérité, a dit en substance Alexandre Vinet, c'est déjà accéder à la moitié de la vérité. Le mouvement libéral international vise à entreprendre une réforme de la Réforme. Il s'agit là d'une mission permanente qui nécessite d'être prêt à remettre en question notre propre acquis. Etre libéral c'est être très exigeant envers soi-même afin d'être plus compréhensif et plus fraternel envers les autres. Alors la promesse du Christ pourra devenir pour nous une réalité : " Vous connaîtrez la vérité et la vérité vous rendra libres ". (Jn 8.32)

Philippe Vassaux

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Être libéral aujourd'hui

Le respect â l'égard de l'indépendance d'autrui et la recherche permanente d'une pensée ouverte. Raphaël Picon, professeur de théologie pratique à la Fauclté de Théologie Protestante de Paris et rédacteur en chef d'Evangile et liberté, le mensuel du protestantisme libéral nous propose cette définition

Etre protestant libéral, ce n'est pas lutter contre des institutions ecclésiales jugées sectaires et sclérosées. Ce n'est passe battre contre une théologie qualifiée d'orthodoxe qui serait un prêt à penser et à croire débilitant. Ce n'est pas s'arroger le monopole de la liberté de croire et de douter, ni celui de la raison et de la pensée critique. Ce n'est pas détenir l'idée que l'amour créateur et libérateur de Dieu est pour chacune et pour chacun. Ce n'est pas posséder la conviction que Dieu peut se révéler ailleurs que dans le Christ, et que Dieu est toujours au-delà de ce que nous pouvons dire et croire à son sujet. Etre protestant libéral ce n'est pas s'attribuer le fait qu'Evangile et liberté s'appellent mutuellement. Car cela, tous les chrétiens sont invités à le vivre, à le croire, à le penser. Inspiré par l'Evangile du Christ, c'est-à-dire de l'insurrection de la vie contre la mort, de la libération contre les oppressions et aliénations de toutes sortes (religieuses, politiques, économiques, culturelles, etc.), être chrétien, c'est être libre. Libre de pouvoir dire " je ". Cette liberté naît de se savoir pleinement reconnu, de se croire réellement autorisé dans l'existence.

Tel que je suis et tel que je suis avec Dieu. C'est-à-dire continuellement recréé par lui, aimanté vers le meilleur de soi-même, attiré et en lutte vers un monde et une existence plus stimulante et plus épanouis. Etre chrétien, être libre de pouvoir dire " je ", avec et devant Dieu, c'est forcément associer l'Evangile a la liberté. Un Evangile sans liberté serait une loi tyrannique. Une liberté sans Evangile risquerait d'être sans amour. Le protestantisme libéral, ne prétend pas être u n meilleur christianisme. Il oeuvre à rendre le christianisme possible. Il libère celui-ci de l'esprit d'orthodoxie qui trop souvent l'étouffe. Il préfère les questions ouvertes, celles qui rappellent que la vérité est toujours objet de recherche et de désir, aux réponses fermées et définitives qui contrarient la pensée. Il confesse un Dieu sans barbe, libéré de ses oripeaux mythologiques qui bêtifient la foi. Il lutte contre l'obscurantisme religieux, le fondamentalisme et le sectarisme, n'ayant de cesse de rappeler que le Christ est l'utopie réalisée d'un être nouveau, libre, aimé. U ne fois pourtoutes et pourtoujours. Etre un protestant libéral, ce n'est pas être u n meilleur chrétien, u n chrétien plus éclairé, plus ouvert et plus généreux, c'est essayer d'être chrétien.

Raphaël Picon

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En découvrant l'Oratoire

À l'âge adulte, certains choisissent de s'engager sur le chemin de la foi. Deux témoignages

De Mohamed à Timothée

En cette période où l'on convient un peu rapidement que les églises chrétiennes se vident, depuis quelques mois des adultes prennent contact avec le pasteur de la paroisse pour s'engager dans l'Eglise. S'engager d'abord par un baptême d'adulte puis par une fréquentation régulière du culte. Ces nouveaux paroissiens sont souvent allés d'abord " surfer " sur les sites Internet des différentes églises pour trouver des réponses à leurs interrogations.

Mohamed fréquente l'Oratoire depuis quelques temps maintenant. Il est issu d'une famille musulmane peu pratiquante, seule sa mère respectait le ramadan. Son enfance et son adolescence au Maghreb lui ont donné une vision décevante de l'islam, à tel point qu'il se voyait plutôt athée. Il fréquentait néanmoins un ami chrétien. Mais celui-ci cachait sa religion de peur d'être emprisonné.

Cependant Mohamed restait en recherche de spiritualité. Il lit la Bible à l'âge de 18 ans, les histoires de l'Ancien Testament le marquent, la symbolique y est forte. Il essaye d'abord d'aller à la messe mais pour lui le catholicisme ressemble trop à l'islam : la notion de péché y est omniprésente. Avec la montée de l'intégrisme musulman, beaucoup de choses et de lectures sont interdites et certains dogmes ne sont pas discutables. Les discours sont sans cesse durcis et la confrontation avec la société lui est pénible. Impossible d'afficher ses idées. Le jeune homme se sent comme dans un carcan.

Etudiant les théories de l'évolution, le professeur essaie de faire vaciller les certitudes de Mohamed. Pour l'enseignant, il n'est pas possible que l'être humain descende du singe, si c'était réellement le cas, il n'y aurait plus de singes à la surface de la Terre, lui affirme t-il, les hommes auraient pris toute la place Il ne sait que répondre. Il n'y a pas de place pour le débat, seul ce qui est écrit dans le Coran est vrai et sous-tend la morale de la société.

Son installation en France pour poursuivre ses études lui permet d'approfondir sa recherche. C'est la découverte de la liberté de penser. Il ne donne plus de nouvelles à sa famille. Avant de trouver une spiritualité, il rencontre des personnes qui croient en Dieu et qui sont ouvertes à toutes croyances.

Il accompagne une amie à l'Oratoire, le temple lui paraît immense comparé à ceux qu'il a déjà visités. Ce qui lui plait d'emblée c'est la grande liberté de penser que les protestants affichent. Le doute est même autorisé. On peut dire par exemple qu'Abraham n'a peut-être pas existé sans pour autant remettre en cause tous les dogmes. Les métaphores sont couramment utilisées alors que dans l'islam c'est rigoureusement interdit. Mohamed aime aussi la prédication, au centre du culte et porteuse d'une certaine liberté. En chaire, les pasteurs peuvent donner leur opinion, ce qu'il attribue au côté libéral de la paroisse. Chaque fois, c'est pour Timothée l'occasion d'une interrogation que un sujet, sur une question existentielle ou autre. Il a depuis été dans d'autres temples mais c'est la liberté de ton des pasteurs de la paroisse qui lui convient.

En février 2008, Mohamed choisit de demander le baptême et se choisit un prénom chrétien: Timothée. Il s'investit ensuite dans la vie paroissiale de manière active en étant moniteur depuis septembre pour l'école biblique. Il prend toujours plaisir à venir au culte au moins une fois par mois. Il aime cette ce questionnement sur l'existence et sur le fait qu'il n'y ait rien de définitif. Il y a plusieurs vérités possibles.

Le protestantisme lui rappelle l'atmosphère familiale de son enfance, l'ouverture d'esprit de ses parents : son père agnostique respectant les croyances de la mère. Il se sent enfin chez lui dans cette confession ouverte au dialogue. Le cheminement de Timothée n'est pas terminé: il se documente encore beaucoup et sa soif de connaître le protestantisme n'en est qu'au début.

Frédérique

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Le témoignage de Paul

Je ne suis pas issu d'un milieu protestant. Ma famille est de tradition catholique, bien que très peu pratiquante. J'ai donc grandi dans un environnement ou les sujets de la foi et du religieux en général n'étaient pour ainsi dire jamais abordés. Bien qu'ayant reçu une instruction religieuse catholique minimale (j'ai été baptisé et ai suivi "mon" catéchisme), la question de Dieu ne m'a pas interpellé avant mes 30 ans. Ma première rencontre avec le protestantisme remonte au baptême du fils d'un de mes amis auquel j'ai été invité et qui eut lieu en 2000 dans un temple luthérien, en Alsace du nord. Je me souviens que j'avais eu alors un "coup de coeur" pour la ferveur et le dépouillement du culte auquel j'assistais. À partir de là, je me suis progressivement intéressé au protestantisme et donc à l'autorité qui en fonde les grands principes: l'Ecriture. J'ai alors commencé à lire la Bible, ce que je n'avais jamais fait auparavant.

En venant vivre en région parisienne en 2006, j'ai commencé à fréquenter le temple réformé de VincennesMontreuil. Pendant environ 2 ans, j'ai essayé de me rendre régulièrement au culte dominical. Parallèlement, j'ai découvert le protestantisme dit libéral en feuilletant des revues de théologie comme Théolib et en me rendant sur le site Internet de cette dernière et de la revue Évangile et liberté. J'y ai trouvé un écho très encourageant à mes propres pensées et notamment la primauté de la foi sur les doctrines, la valeur relative des institutions ecclésiastiques et la vocation de l'homme à sa liberté devant un Dieu qui est avant tout Amour.

C'est donc assez naturellement que j'ai été attiré par l'Oratoire du Louvre. C'est durant l'été dernier que j'y suis venu assister à un culte pour la première fois. C'était le pasteur Marc Pernot qui le présidait et en assurait la prédication. Parallèlement, depuis plusieurs mois, le projet de faire une profession de foi m'occupait l'esprit, bien que n'ayant pas eu jusqu'alors le courage de le concrétiser. Peu de temps après ce premier culte à l'Oratoire, j'ai pris contact avec le pasteur Marc Pernot. Celui-ci m'a chaleureusement reçu et j'ai pu m'entretenir avec lui de mon parcours spirituel, de ma foi, de mes interrogations et de mon projet.

C'est ainsi que j'ai eu la grande joie de professer ma foi lors d'un culte au temple de l'Oratoire en septembre dernier.

Paul

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Que trouve-t-on à l'Oratoire?

Un couple marié en août 2008 témoigne de leur découverte de l'Oratoire

Une sensibilité crétienne particulière, généreuse et exigeante

Généreuse, parce qu'elle affirme avec vigueur que l'amour s'adresse à chacun de nous, que ce qui brille en l'homme primera toujours, fera de lui un élu, serait-il le plus athée de tous. On est ici attentif à l'homme, à la grande diversité des hommes, " qui sont tous, sans distinction, enfants de Dieu. " On n'entend pas ici ce que devrait faire, croire ou penser tout un chacun, ce que le christianisme est souvent prompt à faire. L'amour n'est pas ici moraliste ou culpabilisateur: on ne vous dit pas ce qui est bien ou mal, pur ou impur, comme si les conduites étaient toujours l'un ou l'autre simplement. On y admet au contraire la complexité du monde, le poids de ce que l'on porte, et on demande à chacun d'y répondre en conscience et en intelligence, de vivre l'appel à la perfection et à l'amour dans la mesure que permet notre humanité. Si l'amour n'y est pas moraliste, il n'y est pas non plus angélique: le monde n'y est pas uniformément beau et gentil réclamant de notre part une approbation satisfaite. On y parle d'un amour exigeant et responsable, d'humains qui se reconnaissent différents et qui pourtant s'accueillent, qui souhaitent grandir et faire grandir les autres, sans renoncer à soi et sans ramener les autres à soi. On y parle d'un amour qui émancipe, qui libère, qui agit dans ce monde-ci pour une plus grande fraternité entre les hommes.

Frédéric

Allier la foi et la liberté d'examen

L'attachement de l'Oratoire au protestantisme libéral a beaucoup compté pour ma venue dans cette paroisse. C'est en particulier ce qui a levé les scrupules qui étaient les miens au moment d'entrer dans une Église. J'avais hérité de ma famille une vision assez simpliste de la foi, assimilée à la naïveté d'une croyance, ainsi qu'un refus du dogme et de l'autorité ecclésiastique qui me
semblaient exiger une abdication de tout esprit critique. Le protestantisme libéral permet de répondre à ces deux préjugés, sans doute largement répandus dans la société contemporaine. C'est ce qui fait sa force. Il montre qu'il est n'est pas impossible, qu'il est même nécessaire pour chaque croyant, d'allier la foi et la liberté d'examen. Les principes qu'il défend, en particulier la nécessité d'une constante critique réformatrice, permettent de concilier deux héritages qui paraissent contradictoires à beaucoup de nos concitoyens, celui des Lumières et celui du christianisme. Cette remarquable modernité du protestantisme libéral en fait à mes yeux un christianisme plus audible que d'autres dans le monde d'aujourd'hui.

Laure

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