Prière pour notre communauté
A Simon-Pierre, miroir de nos faiblesses
Nous ressemblons aux paysages
que nous contemplons.
Nous sommes traversés de failles.
Dans la béance de nos paroles, les failles sinclinent.
Les strates de notre être tentent de sajuster lune
à lautre. Sy glisse léchappée
du silence et de la nostalgie : Seigneur, à qui irions-nous
?
Les regrets de nos âmes ou lespérance du
renouveau nous ouvrent parfois à la brèche du repentir
: Seigneur, à qui irions-nous ?
Mais le limon de nos pensées colmate souvent cette brèche
et le présent qui laccompagne, éloignant de
notre cur lécho du fondement : Tu as les paroles
de la vie éternelle.
Nos sourires timides, les gestes que nous retenons, lélan
fraternel que nous contenons, le temps que nous perdons à
désajuster les strates de nos vies intérieures davec
lélan de notre cur et de nos actes, donnent
au Christ peu de temps pour nous aimer.
Il a pourtant,
selon nous,
les paroles de la vie éternelle.
Nos curs manquent de confiance en se faisant carrefours
de nos contradictions.
Nos paroles errent ainsi dun repère
à un autre, omettant de se laisser habiter par lesprit
« et vous, ne voulez-vous pas aussi vous en aller ? »
Dans nos hésitations quotidiennes, nous laissons au doute
une place imméritée
Une voix parfois, nous
revient avec la mémoire et le temps
Seigneur, à
qui irions-nous ?
Nous luttons inconsciemment pour ne pas prendre le temps de
nous laisser éroder par tes paroles, alors que nous savons,
intérieurement, que tu as les paroles de la vie éternelle.
Si la joie est là, si lespérance est crédible,
si le soleil est sur nos jours, tes paroles ont été
bonnes.
Si la vie sobscurcit, si les difficultés ou les
soucis nous assaillent, nous en faisons lhorizon de nos
jours. Ton silence, ton absence, ta mort pour certains, montreraient
que tu nes pas « celui qui suis ».
Seigneur, à QUI irions-nous ?
Nos curs tappellent, mais nos oreilles nentendent
pas notre propre voix.
La somme de nos failles, cest pourtant ton église
intérieure, ton cur habité de nos joies, de
nos peines, de nos attentes, de nos errances et contradictions,
de nos quêtes.
Donne-nous de prier chacun pour chacune de nos routes intérieures,
les uns auprès des autres, afin dunifier ton propre
cur.
Car oui Seigneur, cest dans ton cur que se trouvent
les paroles de la vie éternelle, et cest aussi dans
ton cur que point lassemblée des fidèles.
Pas seulement les mains, mais la tête, et le corps, et
les pieds.
Avec cet être-là, Seigneur, à qui dautre
irions-nous ? tu as les paroles de la vie éternelle.
Amen
Marion Unal (juillet 2007)