/
/
|
Roger Pourteau,
une Bible dans une main,
un dictionnaire dans l'autre
Portrait de celui qui a animé
la Feuille rose jusqu'en décembre 2007, il nous confie son
parcours spirituel et des anecdotes concernant sa carrière
de journaliste
Figure
de l'Oratoire grâce à la Feuille rose qu'il dirigée
avec Florence Taubmann et François Lerch de 2002 à
2007, Roger Pourteau est pourtant un "jeune paroissien ":
il fréquente la rue Saint-Honoré depuis une dizaine
d'années environ. Non issu d'une famille pratiquante, juste
avant son départ en retraite, en 1989, il se consacre à
la lecture de la Bibl,e par curiosité. Après une carrière
professionnelle dans le journalisme, en prise directe avec l'actualité
durant 40 ans, il a besoin de recul et de quelque chose de différent
dans sa vie. Dans son entourage, personne n'est croyant ou pratiquant.
Il va tout naturellement vers le protestantisme: la façon
d'appréhender la foi, l'approche de Dieu, cette absence d'intermédiaire
entre le croyant et Dieu lui conviennent. Roger Pourteau vient pour
la première fois à l'Oratoire et entend Jean-Michel
Perraut prêcher. C'est un choc. Positif bien sûr, d'entendre
un orateur hors pair. L'homme de presse devient vite un assidu du
culte dominical. Il continue à se documenter sur le protestantisme.
Passionné par cette foi nouvelle qu'il découvre, il
s'engage autant qu'il l'a fait dans son métier.
Roger Pourteau a eu une carrière riche, commencée
à 20 ans en tant que bénévole au sein des Nouvelles
de Bordeaux et du Sud-Ouest. Rien ne destinait cet ajusteur-tourneur,
qui n'a jamais exercé en tant que tel, à écrire,
sinon la passion des mots. Il devient ensuite chef de la rubrique
sportive puis tient la rubrique judiciaire. C'est l'époque
des grands procès qui ont marqué la seconde moitié
du XXème siècle: l'épuration, le massacre des
habitants d'Oradoursur-Glane, Marie Besnard. . Roger traverse l'Histoire
à travers ses chroniques. En 1956, le journal disparaît
et notre journaliste est pressenti pour "monter à Paris"
rejoindre un grand quotidien national, sa spécialité:
la région parisienne et son développement. On est
encore en pleine reconstruction: logement, transports, urbanisation...
La politique d'aménagement du territoire est à faire.
Roger devient ensuite responsable du service société
qui traite essentiellement de la justice et des faits divers. Il
écrit sur le massacre du métro Charonne, en 1961,
en pleine guerre d'Algérie. Massacre ordonné par le
préfet Papon.
Il est confronté aussi aux grands débats de société
et à celui le plus discuté d'alors: l'abolition de
la peine de mort. Il couvre l'affaire Ranucci dite du Pull-over
rouge, du nom de l'ouvrage de Gilles Perrault qui préside
le comité de soutien du condamné, auquel Roger participe,
ce qui lui vaut des inimitiés au sein de la rédaction.
Il suit aussi l'affaire Patrick Henry, cet homme reconnu coupable
d'avoir tué un enfant qu'il avait enlevé pour demander
une rançon. Mais il évitera la peine capitale puisque
nous sommes après 1981.
Ce métier en prise avec l'actualité passionne Roger
qui se sent utile. Il ne reste pas dans un univers clos, il aime
citer pour cela Wilfred Monod: " L'Eglise universelle est le
reflet spirituel de Jésus-Christ dans l'Histoire et son incarnation
dans le domaine concret des réalités sociales ",
ce qui allie les deux piliers de sa vie, la presse et la foi. Il
aime rapprocher la Bible de ce qui se passe autour de nous. N'est-ce
pas le message du christianisme social ?
Puis vient le temps de la retraite... Mais notre journaliste ne
cesse pas d'écrire, il se consacre depuis 20 ans à
la presse viticole et notamment à celle du champagne' "
Un vrai hobby ", explique t-il, " moins par goût
que pour le mystère que cela représente, c'est notre
terroir ". Il n'y a d'ailleurs pas de contradiction avec le
christianisme, la Bible est remplie de références
propres au monde du vin: vigne, cep, sarment , la liste est longue!
Cet autodidacte de la foi n'a pas fini de nous étonner. Quelle
sera sa troisième carrière ?
Frédérique Hebding
'La revue du Champagne, Le Figaro Magazine
Réagissez sur le blog de l'Oratoire, faites profiter les autres de vos propres réflexions…
Si vous voulez remercier ou soutenir l'Oratoire : il est possible de faire un don en ligne…
|
|