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Nous tenons tout
de la seule grâce de Dieu
Les commencements difficiles sont
à l'origine même de la vie. Rien n'est possible ici-bas
sans effort et sans ténacité. Le grand message de
la Réforme nous rappelle que nous tenons tout de la seule
grâce de Dieu. Il nous demande de vaincre nos hésitations,
notre timidité, notre propension a nous récuser. Aucune
entreprise évangélique n'est possible sans le risque
de commettre des erreurs, de nous fourvoyer dans des chemins qui
ne mènent nulle part. Les commencements prometteurs sont
presque toujours obscurs, les recommencements nécessaires
sont souvent difficiles. Nous cherchons, comme à tâtons,
le chemin resserré qui conduit à la porte étroite
dont nous parle l'Evangile.
C'est dans la salle d'un marchand de vin de la rue Mondétour
que le pasteur P.-H. Marron a réuni l'Eglise réformée
de Paris avant d'obtenir l'Oratoire. A l'origine des Asiles de la
Force se présente à la porte du presbytère
de John Bost une pauvre fillette nommée Louison. John Bost
avait pourtant écrit pour la refuser! Quand Charles Wagner
commence son ministère parisien en 1882 il a une catéchumène
et deux enfants à l'école du dimanche qu'il réunit
dans une modeste pièce de son appartement, boulevard des
Filles du Calvaire. A l'origine de la Clairière, fondée
sous l'impulsion de W. Monod, nous avons la petite école
du jeudi du boulevard Bonne-Nouvelle, ouverte par la Mission Mac
All (aujourd'hui Mission Populaire).
Les débuts difficiles ne doivent pas nous rebuter. La lassitude
n'est que le commencement de la décrépitude. Sachons
éviter les illusions qui conduisent aux désillusions.
La plus effacée des personnes que Dieu nous fait l'honneur
de placer sur notre route est quelqu'un de spécial, d'original,
comme peut-être il n'y en a plus. Chacun d'entre nous est
unique. Les richesses intérieures ne sont pas celles qui
éclatent du premier coup à la vue. Le spectacle quotidien
que nous offre la vie est à voir comme s'il était
une grande première. Le chrétien doit être aux
premières loges pour admirer, s'indigner s'il y a lieu, vibrer
à ce qui l'entoure. Les plus beaux chants n'ont pas encore
été chantés, les plus grands livres n'ont pas
encore été écrits, les meilleurs films n'ont
pas encore été tournés, les plus grandes découvertes
sont encore à faire. Sans capacité d'étonnement,
sans fraîcheur d'esprit, sans renouvellement de la pensée,
nous ne pouvons nous rendre compte de la dimension d'éternité
que cachent les choses éphémères. Il n'y a
pas de commencement sans recommencement, pas de naissance sans l'espoir
d'une renaissance. Il n'y a pas de point de départ sans un
point de rencontre. Il y a toujours quelque chose Cie nouveau sous
le soleil pour celui qui veut bien se donner la peine de le voir.
C'est au cur de la nuit qu'il faut croire à la lumière.
La morne contemplation des soleils éteints, les pressentiments
crépusculaires qui nous oppressent parfois cèderont
la place à l'éternelle nouveauté, au mystère
de la vie qui porte en elle-même le germe de son épanouissement
selon la volonté de Dieu. Dans les humbles commencements
se profile déjà la promesse des victoires futures.
Que cette espérance nous inspire et ressuscite en nous l'Esprit
qui fait toutes choses nouvelles!
Philippe Vassaux
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