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« Donne-nous aujourd'hui
notre pain de ce jour » (Mt 6,11)
(pour l'an nouveau)
Un jeune, un matin, dans la
cuisine
Rien de tel qu'un bon petit-déjeuner pour ouvrir la journée...
mon pain, mon beurre, mon café, voyons, tout y est ? Ah oui,
aujourd'hui, c'est le café... Bof ! (en riant) Y pourrait
pas y avoir une prière pour mon petit-déjeuner, tiens,
pourquoi pas ? Pour mon pain, pour aujourd'hui et pour les autres
jours. Ah ma tartine du petit-déjeuner, c'est important quoi...
Quelqu'un sonne à la porte. Il se lève, perplexe
: A ces heures ?
Voix off : T'es tout seul dans c't appart ?
Pris par surprise, il répond: Ben... non ! Y'a mon frère,
et puis mon père et ma mère... Il ajoute, un brin
insécurisé: Jsais bien, ouais, j'aurais pu préparer
leur petit-déjeuner aussi. Ça compte aussi pour eux.
Bon-bon, je vais faire plus de café, OK et la prière,
d'accord, ça pourrait être pour leur tartine aussi.
Notre pain, à toute la famille, quoi. Y comptent aussi eux.
Allez, j'en recoupe trois tranches ... Ouais, Dieu, qu'on ait tous
les matins notre petit-déjeuner, quoi. Il rit de nouveau
- ça serait pas gai sinon...
Il tourne le bouton de la radio : les nouvelles jaillissent du
poste, on parle du pays
Ah mais... le pays. Important ça, que tous aient du pain
au petit-déjeuner. Peut-être qu'on en est encore loin
au fond. Bof, jsais pas, tant qu'à faire, Dieu, donne-nous
à tous notre pain pour aujourd'hui.
Au moment où il va manger sa tartine, il se dit : Il n'y
en a pas d'autres encore que ceux du pays, qui auraient besoin de
pain ? »
Cette quatrième demande du Notre Père est une demande
importante. Elle est importante, car elle fait référence
à trois choses essentielles dans la vie, selon la traduction
que l'on donne au mot grec épiousios (que nous traduisons
souvent par « quotidien » : donne-nous notre pain quotidien)
:
- si on traduit par « de ce jour », ou « quotidien
», on fait référence au pain de tous les jours,
celui dont nous avons besoin pour vivre, pour manger. En arrière-fond,
c'est la, manne que Dieu donne au peuple d'Israël dans le
désert, c'est la préoccupation du Seigneur pour
que son peuple, c'est-à-dire nous, ayons à manger.
- si on le traduit par « nécessaire » (Bible
en français courant), ou « dont nous avons besoin
» (TOB), se profile le sens suivant: donne-nous le pain
dont nous avons besoin pour accomplir la volonté divine,
c'est-à-dire donne-nous la Parole qui nous nourrisse et
qui nous permette d'être des témoins du Christ de
par le monde.
- si enfin on le traduit par « du jour qui vient »
(Pierre Bonnard, in « I!Evangile selon Matthieu »),
donne-nous le pain du jour qui vient, c'est la dimension eschatologique
qui est soulignée. La demande porte alors sur les forces
dont ont besoin les disciples pour persévérer dans
les derniers temps qu'ils ont à traverser.
Nourriture matérielle, nourriture spirituelle, forces pour
la route, le pain de ce jour est ainsi le symbole de tous les besoins
fondamentaux de l'être humain.
Que ce nouveau millénaire qui s'ouvre devant nous, ou plus
modestement, que ce nouveau siècle qui commence, puisse être
plein de ce pain de vie. Puissions-nous le recevoir et être
fortifiés par lui afin de pouvoir ensuite le redonner autour
de nous, le distribuer à celles et ceux qui en ont besoin.
C'est notre vu.
Bonne année à tous.
Anne Dannet
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