Les coings de Noël
Lautomne a le goût
de la moisson, la couleur des fruits mis à part pour lhiver,
cest un temps propice à lengrangement. On nous
dit que la nature ne renaît, au printemps, que pour mourir
damour
Les « pommes damour » ont déjà
battu leur plein, les échanges avec dautres régions
du monde en garantissent une présence régulière
sur les marchés de nos villes. Mais, tenez par exemple les
coings, voilà bien un fruit saisonnier.
Que fait-on dun coing, si résistant à soffrir
à la consommation immédiate ? Il est beau comme un
soleil, il exhale un parfum dune âpreté troublante
et lorsque la production est abondante, il favorise le partage par
tout bon propriétaire dun cognassier
«
Vous prendrez bien un peu de mes coings ?» Mais en vue de quoi ? Pour préparer la fête de Noël,
pardi ! La pâte de coing sera parmi les desserts de la table
de lumière... Il faut préparer, triturer les fruits,
sy meurtrir les doigts afin dobtenir par une lente élaboration,
gelée ou pâte sucrée. Le vendangeur de Provence
sélectionne des grappes de raisin conservées jalousement
dans des coupes de verre qui seront servies «muscades»
au ciel de décembre.
Engrangement, fête des moissons. Lautomne incite à
la reconnaissance pour le mûrissement de toute chose. Naimez-vous
pas ce temps paisible, parfois mélancolique, mais confiant
après lerrance et les migrations de lété
? Cest maintenant que la marche sereine reprend son cours
vers la Terre promise.
Dans la Bible, nous lisons que la fête des moissons sappelle
aussi « Sukkoth ». Cest le temps de la construction
de petites huttes en branchages qui rappellent la période
du désert. Des abris provisoires, non ancrés dans
le sol, avec un toit couvert de feuillage qui laisse entrer la lumière.
A lintérieur des huttes sont suspendus des fruits que
lon déguste.
Jésus a participé aux cérémonies de
cette fête et cest là quil a dit à
haute voix dans le Temple : « Si quelquun a soif quil
vienne à moi et quil boive. Celui qui croit en moi
des fleuves deau vive couleront de son sein » ( Jean
7.38).
Préparer des coings pour Noël nest pas anodin.
Cela se fait avec ferveur. Cest un engrangement de bonheur
pour parler à ceux que lon aime, en temps voulu.
Werner Burki
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