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Les années 1933 et 1934 à l'Oratoire

 


En décembre 1931 le pasteur John Vienot annonce qu'il envisage de prendre sa retraite. Agé de 72 ans il rappelle qu'après la séparation des Eglises et de l'Etat en - 1906 il a été informé de sa nomination comme maître de conférence d'histoire moderne à la Sorbonne lorsqu'il reçoit un appel de l'Oratoire. Accepter d'entrer à la Sorbonne c'est renoncer à ses fonctions pastorales. Il devient donc pasteur à l'Oratoire tout en conservant sa chaire à la Faculté de théologie de Paris devenue Faculté libre, poste qu'il détient jusqu'à l'âge de 71 ans et qui lui a été : confié par l'Eglise luthérienne dont il est issu en tant que montbéliardais.

John Vienot veut maintenant consacrer toutes ses forces à la rédaction du tome 111 de son Histoire de la Réforme française qu'il n'aura malheureusement pas le temps de rédiger. L'établissement des faits historiques est, à ses yeux, la meilleure des apologies du protestantisme. " En ce qui me concerne, écrit-il au conseil presbytéral, je considère que les besoins de nos Eglises m'ont conféré une tâche semblable à celle que les Eglises réformées d'autrefois conféraient après leur destruction, en 1685, à l'historien Elie Benoist... Le service rendu sera le même ". John Viénot termine sa lettre en disant combien il aime l'Oratoire en raison de " son programme de vie religieuse sans asservissement de l'esprit ".

Wilfred Monod, qui sera son successeur comme président du conseil presbytéral, lui répond en évoquant la photographie qui le représente en compagnie d'Emile Roberty et de lui-même. " Ce portrait fixera le souvenir d'une période heureuse de notre paroisse, époque où les trois pasteurs, si différents l'un de l'autre par leur éducation, leur tempérament, leurs dons particuliers donnèrent cependant à notre communauté l'exemple de la plus complète union et d'une fraternité parfaite ". W. Monod rappelle les lourdes responsabilités assurées par les pasteurs de l'Oratoire à l'extérieur: une chaire à la Faculté de théologie pour deux d'entre eux, la présidence de l'Union nationale des Eglises. " Cet ensemble ~de circonstances, poursuit-il, représentait sans aucun doute, une force réelle pour le rayonnement de l'Oratoire qui se trouve être à quelques égards l'Eglise métropolitaine du protestantisme français. "

Le conseil pense immédiatement au pasteur Vergara pour la succession de John Vienot à partir du 1"' janvier 1933. A l'unanimité il lui adresse vocation. Le pasteur Vergara décline cette proposition car il souhaite rester le suffragant du pasteur W. Monod tant que celui-ci sera en fonction à l'Oratoire. " Je suis arrivé à la conviction que je devais demander au conseil presbytéral de bien vouloir me laisser continuer, aussi longtemps que M. le pasteur W. Monod aura besoin de moi et qu'il tiendra à ma collaboration, la fonction de suffragant que je remplis auprès de lui depuis huit ans. La générosité de mes collègues, jointe aux circonstances, m'ont permis d'ailleurs de déborder le cadre ordinaire d'une " suffragance ", de telle manière qu'une très large activité pastorale s'offre ainsi à moi et que j'y trouve toutes les satisfactions qu'un pasteur peut désirer. "

Le conseil presbytéral dans sa séance de juin 1932 prend une délibération qui mérite d'être reproduite: " Le conseil... apprécie hautement l'~esprit de désintéressement personnel de M. le pasteur Vergara et le souci qu'il montre des intérêts spirituels de la paroisse.. il accepte, que, conformément à son désir, M Vergara demeure suffragant de M. le pasteur W. Monod, mais il n'entend pas pour cela que sa nomination comme pasteur titulaire soit annulée; elle demeure un fait acquis à la date du 13 juin 1932 et M. le pasteur Vergara entrera automatiquement dans ses fonctions de pasteur titulaire lorsque l'heure de la retraite sera venue pour M. W Monod Le conseil, d'autre part, tient à exprimer à M Monod toute son affectueuse et respectueuse confiance Il l'assure de sa ferme volonté de le garder au service de l'Oratoire, tant que ses forces le permettront ". Une telle élévation de pensée ne peut produire qu'une heureuse collaboration.

Le conseil presbytéral établit une liste de cinq pasteurs qui pourraient être appelés à succéder à John Vienot. Le pasteur Emile Guiraud, appelé le premier, fait une si forte impression que le conseil décide de ne pas différer sa nomination. " On sentait que de tous les bancs de l'Oratoire la sympathie de tous montait vers lui et personne ne pouvait rester indifférent à la beauté et à la simplicité de la forme, à la profondeur de la pensée, à l'intensité de la vie intérieure qui se dégageait de sa parole. " Il est rare de lire de telles lignes dans un compte rendu de conseil d'Eglise. Le rayonnement spirituel d'Emile Guiraud a profondément marqué tous ceux et toutes celles qui ont eu le privilège de l'approcher pendant son trop court ministère. Le sillage lumineux qu'il a tracé derrière lui est toujours perceptible. Rarement un ministère de cinq ans a porté autant de fruits.

Au fur et à mesure que l'on tourne les pages des délibérations du conseil la vie quotidienne de l'Oratoire surgit dans tous ses détails souvent significatifs : impression d'une liste de membres de l'Eglise avec noms et adresses, réparation des livres de cantiques, inquiétude à propos de la sécurité à la suite d'une demande de séance cinématographique salle Monod, assurance des enfants qui vont à la garderie pendant le culte du dimanche, allocation à la réunion de couture, interventions multiples pour interdire le stationnement des voitures devant la porte du temple.

La Feuille rose tire à 1550 exemplaires. L'Oratoire regroupe 1683 membres au 31 décembre 1932 contre 1, 719 au début de l'année. Le projet de budget pour 1935 s'élève à 319 800 F. Un excédent des dépenses sur les recettes de 42 860 F est prévu. Les appels pour combler les déficits successifs entraînent des réactions de générosité touchantes. Une personne seule donne cent francs, c'est-à-dire la totalité de ses économies. Les doléances à propos du chauffage sont générales. De grands travaux sont à entreprendre. Il faut envisager une dépense de 120 000 F.

Le conseil presbytéral décide de se tenir le deuxième lundi du mois à partir d'avril 1932. Rien n'est changé sur ce point. Une cérémonie importante est envisagée pour le centenaire de la mort du pasteur Marron. Un concert est donné chaque année le Jeudi-saint. Des conférences sont organisées sur le réformateur Zwingli, l'œuvre protestante d'évangélisation du Haut-Aragon, le poste d'évangélisation de Longwy. Un comité est chargé de représenter le conseil auprès du scoutisme de l'Eglise. Le peintre Rigaud a fait un tableau de l'Oratoire. Des reproductions sont commandées. A l'occasion de la Pentecôte un service œcuménique est organisé " auquel prendront part toutes les confessions chrétiennes à l'exception de l'Eglise romaine ". Un conseiller se plaint de la rareté des services de communion. Dès 1933 on parle d'une " fusion rapide " des Eglises réformées qui annonce l'unité de 1938. On s'inquiète du transport des enfants qui viennent au catéchisme. Les dames de l'Alliance organisent une soirée pour les jeunes qui réunit plus de cent participants.

La démission de l'organiste, M. Lesur, et celle du maître de chapelle, M. Maurel, à dater du 1"' octobre 1934, nécessitent la réorganisation de la partie musicale de l'Oratoire. Quatre candidats se présentent pour chacun des postes. Mlle Roget et M. Hornung sont nommés. Le nouveau maître de chapelle réunit très vite 25 personnes. Un quatuor vocal professionnel est constitué avec, en outre, deux suppléants. Le 23 décembre 1934 le maître de chapelle organise un concert à l'occasion du départ pour la retraite de MM. Lesur et Maurel.
Comme le rappelle W. Monod au conseil l'Evangile qui est prêché à l'Oratoire est à la fois celui de la " consolation " et de la " consécration ". Il n'existe pas de consolation vraie sans consécration. Au fil des heures et des jours nous nous apercevons que rien n'est sans importance sur le plan spirituel. Peut-être même est-il plus facile de servir Dieu dans les grandes choses que dans les petites. Sans la lumière de l'Evangile notre vie, pleine d'irrésolutions, serait comme une falaise qui s'écroule dans l'abîme des choses révolues. Mais à travers la vision de l'Evangile, à travers la clarté de la foi, tout se métamorphose en nous et autour de nous. Le combat poursuivi par nos devanciers est le même que le nôtre: c'est le bon combat de la foi. Il nous suffit de prendre le relais.


Philippe VASSAUX

 

 

 

 

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Article tiré du bulletin de l'Oratoire du Louvre à Paris

 


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