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Pasteur : Ah quel métier !

 

«Un pasteur est-ce que c'est comme un prêtre?» La question vient des enfants qui, chaque année, visitent l'Oratoire avec leur professeur d'histoire. Si le programme leur fait rencontrer Luther et Calvin, le mot Réforme reste néanmoins abstrait pour eux. Et là, assis sur le banc des diacres, ils attendent plus ou moins sagement qu'en une heure je leur explique l'histoire du temple et celle du protestantisme, que je leur présente l'Eglise Réformée de France...et surtout que je leur raconte ma vie, ce qui semble les intéresser beaucoup plus que ce qui précède!

Alors oui pasteur c'est comme et ce n'est pas comme...! Et je leur parle du métier. Pasteur, prêtre, rabbin, imam, tous nous faisons à peu près le même métier: parler de Dieu, enseigner une tradition, célébrer des offices, accueillir des enfants dans la communauté, les accompagner dans leur croissance et leur formation, présider des mariages, enterrer des morts, recevoir des personnes désirant se confier, visiter les malades, les gens âgés, aider les pauvres… « Un peu comme une assistante sociale, remarquent-ils, ou comme un psy! » « Mais aussi comme un responsable des ressources humaines, dis-je, car le métier consiste également à trouver des gens de bonne volonté dans la communauté pour m’aider, ou encore comme un animateur, qui organise des activités et des groupes. »

Est-ce vraiment un métier ?

En tout cas il faut beaucoup de temps et d’expérience pour apprendre ce métier, mais c’est très intéressant, car un pasteur a la chance extraordinaire de rencontrer les gens à des moments importants de leur vie. Les relations ne peuvent pas rester superficielles quand on parle de Dieu, de la vie, de la mort, de la souffrance, de l’amour…. Quand j’explique cela à mes jeunes visiteurs il y en a toujours quelques-uns dont les yeux pétillent, surtout les filles ? qui découvrent en me voyant que les femmes peuvent être pasteurs!

« Mais au fond est-ce qu’il s’agit vraiment d’un métier ? » Pour certains l’emploi du mot métier semble ternir l'idée de vocation religieuse et contredire celle de ministère. Pourtant métier et ministère viennent tous deux du mot latin ministerium, qui signifie service, fonction de serviteur. Dès le latin chrétien ministère se spécialise dans le sens du service divin, et métier, son doublet populaire, s’applique à l’exercice d’une profession ou d’un art à partir du XIIème siècle. Au XVIème siècle, ministère est utilisé dans le cadre du culte protestant, puis il est repris pour évoquer la fonction du prêtre, la spécialisation politique n’apparaissant qu’au XVIIème siècle.

Parler de métier pour le ministère pastoral n’est donc pas si incongru qu’on le pense parfois. D’autant que, dans la langue de Luther, le même mot « beruf » signifie à la fois métier et vocation. Il contient dans sa racine l'idée d'appel et suggère donc que tout métier est une vocation mais aussi que la vocation chrétienne peut se réaliser à travers tout métier. Il n’y a pas besoin d’être moine, prêtre ou même pasteur pour être un serviteur de Dieu. D’ailleurs il arrive que des pasteurs cessent de l’être parce qu’ils se sentent appelés à vivre leur vocation chrétienne d’une autre manière, à travers l’exercice d’une autre responsabilité dans le monde.

Le pasteur vit son métier-ministère

C’est là que surgit une différence radicale entre le pasteur et le prêtre. Le prêtre est ordonné pour toujours, le sacrement fait de lui un représentant du Christ sur terre et il demeure prêtre même s’il cesse d’ exercer son ministère. Tandis que pour le pasteur la vocation interne doit être confirmée par la vocation externe, qui se concrétise nécessairement par l’exercice du ministère dans l’Eglise.

Donc le pasteur ne peut être pasteur sans vivre son métier–ministère de pasteur, que ce soit en paroisse ou hors paroisse. Et cela ne consiste pas à représenter le Christ sur terre, comme le prêtre, mais à le présenter, en se consacrant en tout premier lieu à toutes les tâches qui relèvent de l’enseignement : prédication, liturgie, catéchèse, école biblique, étude biblique …Car le pasteur est un professeur, comme le montre sa robe, qui fait penser à celle des avocats ou des docteurs d’Université. Ce n’est pas un vêtement liturgique de célébration mais un vêtement didactique de présidence.

Pourtant le pasteur n’a pas seulement un ministère d’enseignement. Il a aussi un ministère d’unité. Il est le berger du troupeau. Autrement dit son enseignement n’est pas seulement de savoir et d’érudition. Il a un objectif concret qui est l’écoute, l’interprétation, la réception et la mise en pratique de la Parole de Dieu. Il est orienté vers l’édification et la fructification de la communauté. C’est ce qui rend son ministère dynamique et toujours surprenant.

Témoin de Dieu et des hommes

En cela l’image du berger, qui est aussi une des métaphores bibliques de Dieu et du Christ, convient à signifier le mouvement, la marche, les difficultés de la route, l’espérance, tout ce qui se vit ensemble, dans la relation pastorale et communautaire. Mais cette image du berger semble aujourd’hui un peu désuète, moins parlante qu’autrefois ; s’y sont souvent substituées, ensemble ou à tour de rôle durant ces dernières décennies, celles de l’animateur, du travailleur social, du psychothérapeute, ou du chef de projet paroissial…

Aujourd’hui il semble qu’on en revienne aux fondamentaux du ministère, à savoir l’enseignement, l’accompagnement spirituel des personnes, l’unité de la communauté, et c’est nécessaire car on note une déperdition de la culture et de la lecture bibliques dans nos milieux réformés, ainsi que des difficultés à prier. Par ailleurs les pressions sociales actuelles font que tous les groupes humains ont du mal à résister à l’esprit de conflit, et les Eglises autant que les autres. Ainsi le pasteur se trouve tout naturellement recentré sur ce qui donne son sens profond à son ministère : être témoin de Dieu auprès des hommes et témoin des hommes auprès de Dieu. Non comme un intermédiaire qu’il n’est pas, mais comme un serviteur qu’il essaie de devenir ou de rester chaque jour dans l’esprit du Christ.

Le ministère au féminin

Alors qu’il soit homme ou femme, et en ce cas pasteur, pasteure ou pastourelle, qu’importe ? Le ministère au féminin, qui date de la première moitié des années soixante dans l’Eglise Réformée, a été très bien accepté dans l’ensemble. Certains collègues hommes soulignent que cette féminisation a apporté des changements positifs dans le regard que les paroissiens portent sur le ministère et qu’eux-mêmes en bénéficient, notamment au niveau de leur vie personnelle et familiale, davantage prise en compte.

Cette question de la vie privée est et sera de plus en plus souvent posée, pour différentes raisons, et elle soulève de manière très concrète le problème du « lieu » du pasteur, aussi bien sur le plan géographique que symbolique. Le presbytère traditionnel, encore en vigueur dans la plupart des Eglises locales, le place au cœur de la paroisse et colore le ministère pastoral d’une forte dimension diaconale : le pasteur est présent, il peut recevoir à toute heure, ouvrir les portes et fermer les lumières….

Professionnaliser le ministère

D’un autre côté cela peut favoriser un certain cléricalisme : le pasteur sait tout et voit tout et cela lui donne les moyens de s’arroger un certain pouvoir. L’alternative est la professionnalisation du ministère, aussi bien en terme de formation et d’acquisition de nouveaux savoir-faire qu’ en terme de normalisation du genre de vie. Comme tout un chacun, le pasteur aurait droit à une séparation entre sa vie privée et sa vie professionnelle.

Y penser nous plonge peut-être dans la nostalgie. Mais les changements qui interviennent dans le ministère pastoral et dans l’Eglise doivent être vus comme des signes de vitalité. Il y a , aujourd’hui comme hier, des hommes et des femmes qui reçoivent une vocation, qui veulent se mettre au service de Dieu, de l’Eglise et du monde, qui se forment pour cela et vivent jusqu’au bout leur métier-ministère comme une véritable passion.

Florence Taubmann

 

 

 

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Article tiré du bulletin de l'Oratoire du Louvre à Paris

 

 

 

 

 

 

 

pasteur Florence Taubmann


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