Oratoire  du  Louvre .fr Recherche sur oratoiredulouvre.fr

 

Bienvenue

Page d'accueil
Contacts
Accès à l'Oratoire
Agenda des rencontres
Activités pour tous
Activités de Jeunesse
Catéchisme d'adulte
Bulletin
Concerts à l'Oratoire
Patrimoine
Soutenir l'Oratoire
Faire une offrande en ligne
Quelques souvenirs
Blog: réflexions & débats

Réflexion

Questions & Réponses
Prédications
Petit dico de théologie
Articles / Dossiers
Audio / Vidéo
Téléchargements
le Protestantisme
Confessions de Foi
Histoire Protestante
La croix Huguenote
Nuit de l'éthique
Anciennes Prédications

En Relation à Dieu

Prier chez soi
Lire la Bible
Le Culte
Textes pour un Culte
Communion (Ste Cène)
Baptême d'enfant
Baptême d'adulte
Profession de foi
Mariage
Service Funèbre

Ouvertures

Entraide de l'Oratoire
Fondation de l'Oratoire
Chœur de l'Oratoire
Eglise Réformée
Fédération Protestante
Scoutisme
La Clairière
Évangile et liberté
Cantates de Bach
Liens vers d'autres sites

 

 

triangle Liste des articles triangle

 

La Résurrection

 

Pour évoquer la question de la résurrection de Jésus, nous avons eu recours à des prédications que nous ont laissées deux anciens pasteurs de l’Oratoire. Le plus proche de nous, Jean-Michel Perraut, a commenté sur ce point huit versets de l’Evangile de Marc dans sa prédication de Pâques du 20 avril 2003. Le second texte est tiré de la prédication pascale de Wilfred Monod, en 1935.

Il y a trois choses étonnantes, voire dérangeantes dans ce récit de Marc. Tout d’abord, la place surprenante des femmes. Parce qu’elles sont, et elles seules, les témoins du tombeau vide. Marie de Magdala est le seul témoin de cet évènement cité par les quatre évangiles. C’est ce groupe de femmes qui suit Jésus depuis la Galilée et qui a assisté à sa mort. Dans ce jardin, elles sont tout à fait dans le rôle traditionnel que la société leur attribue : celui des soins du corps des morts, de leur toilette, de leur sépulture.

Mais voila que, tout à coup, elles sortent complètement de ce rôle pour devenir les témoins, les premiers témoins, et même les témoins uniques de la résurrection. Les disciples, eux, sont absents. Ces femmes ont un rôle étonnant, exceptionnel.

Peut –être avons-nous un peu perdu notre étonnement face à ce phénomène. Parce que nous sommes dans une église qui admet, depuis des décennies, le ministère féminin. Parce que nous n’avons plus ce genre de réticence à imaginer que les femmes puissent avoir un rôle actif dans l’Eglise. N’oublions pas que dans la majeure partie des églises chrétiennes, c’est vrai chez les catholiques, c’est vrai chez les orthodoxes et c’est vrai dans le protestantisme évangélique, les femmes sont exclues du ministère. En tout cas du ministère pastoral et souvent de la prise de parole publique.

Cela nous fait mesurer à quel point ce texte de Marc est une sorte de texte révolutionnaire, puisqu’il n’a pas encore été pris en considération par beaucoup de chrétiens et beaucoup d’églises. La deuxième chose que je voudrais souligner et qui est étonnante, c’est la mention de la peur.

« Elles entrèrent dans le sépulcre (…) et furent épouvantées ». L’expression est très forte. Le jeune homme vêtu d’une robe blanche ne les a pas rassurées du tout. La mort est triste mais normale et les rites qui l’accompagnent sont rassurants d’une certaine manière, mais l’absence de mort est troublante

Et Pâques est peut être d’abord ceci, un évènement effrayant. Effrayant pour les témoins, effrayant pour nous aussi parce qu’il serait tellement plus simple et plus facile de célébrer l’anniversaire d’une mort. On sait ce que c’est qu’une mort dans la société civile, on passe son temps à célébrer des anniversaires de mort. On sait très bien faire ce genre de choses-là.

Pâques reste quelque chose de mystérieux, pourquoi pas quelque chose d’effrayant parce que tellement étrange par rapport à notre vie. Effrayant aussi par la difficulté d’en parler : « Et elles ne dirent rien à personne ».

Enfin le troisième élément étonnant, stupéfiant, c’est l’absence de Jésus le crucifié. Le jeune homme dit : « Il a été ressuscité, il n’est pas ici, voici le lieu où on l’avait mis ». Il y a là un vide, un creux, un mystère, qui n’est pas sans rappeler une autre sorte de vide, je veux parler de celui du « Saint des Saints », la pièce la plus sacrée du temple de Jérusalem. Cette pièce c’est un lieu vide Il me semble qu’il y a un rapport entre le Saint des Saint et le tombeau vide.

S’adressant aux femmes, « le jeune homme vêtu d’une blouse blanche » leur dit : « Vous cherchez Jésus le « nazaréen », qui a été crucifié ». Il parle bien de la personne que les femmes ont connue, mais ensuite il ajoute : il a été ressuscité. C’est un passif : il a été ressuscité (1). Il ne s’est pas ressuscité lui-même, il a été ressuscité. S’il l’a été, l’acteur c’est Dieu lui-même. L’objet de l’action c’est Jésus. Ce n’est pas Jésus qui recommence une nouvelle vie, ce n’est pas Jésus qui se réincarne, non, il a été ressuscité. Ce n’est pas non plus une histoire de cadavre rendu à la vie, arrêtons ce genre d’histoires-là, non ce n’est pas non plus du tout cela, il a été ressuscité. C’est l’action de Dieu, c’est Dieu qui agit « pour la vie ».

Pour finir, l’Evangile se termine comme une page blanche où Jésus serait en filigrane. Pour l’apercevoir dans une feuille, il faut approcher la page de la lumière. Eh bien cette page est blanche parce que c’est à nous de l’écrire. Le texte dit « elles se rendirent au sépulcre de grand matin au lever du soleil ». Seul l’évangile de Marc mentionne ce détail-là. La lumière commence à poindre pour ces femmes comme au premier jour de la création. Il y a une correspondance entre la fin de l’évangile et la Genèse. Dieu dit que la lumière soit et la lumière fut.

La lumière est là, c’est le lever du soleil. Eh bien chers amis, si nous approchons la page de notre vie de la lumière, nous y découvrirons le Christ, le crucifié, celui qui a été ressuscité. Approchons notre page de la lumière. Nous le verrons en filigrane de notre vie.

Jean-Michel Perraut

(1) Jean-Michel Perraut nous a précisé que, pour la citation « il a été ressuscité », il s’était référé à une traduction de Sœur Jeanne d’Arc, une religieuse de l’ordre des Dominicaines qui utilise ainsi la forme passive du verbe ressusciter.


 

L’apôtre affirme : « Christ est mort, bien plus, il est ressuscité » (Romains 8 : 34). Vous entrevoyez, n’est-ce pas, les contrecoups d’une pareille croyance dans la vie pratique, même sur le terrain extérieur de l’activité politique et sociale ? On aboutit à la rupture avec tous les systèmes pessimistes qui écrasent l’homme sous la tyrannie du Destin ; nous ne sommes plus esclaves de la fatalité ; nous échappons au Dieu musulman, dont les éternels décrets vident notre conscience de la moindre spontanéité.

Avec le retour à la liberté morale effective, l’histoire entière et chaque existence individuelle acquièrent un sens dramatique, un poids réel ; on sort du domaine des apparences, pour entrer dans celui des responsabilités ; on n’est plus régi par les impulsions de la Nature ou les lois de la Prédestination ; il s’agit pour chacun d’un risque à courir, d’un devoir à remplir, d’un but à saisir. Attendre est bon, mais agir est mieux.

Un chrétien résigné à une prétendue nécessité, ici-bas, de la famine, de la peste, et de la guerre, - un chrétien qui accepte intérieurement la perpétuité du paupérisme, c’est un chrétien qui a soufflé sa lampe, un chrétien sans audace et sans joie. Il a désappris la musique de Notre Père, et il ne comprend même plus les paroles qu’il récite mécaniquement : Ton règne vienne ! Ta volonté soit faite sur la terre !

En définitive, une chrétienté pessimiste, lâchement découragée, serait une chrétienté oublieuse du catéchisme apostolique : Jésus est mort, bien plus, il est ressuscité !

Wilfred Monod,
prédication de Pâques 1935 à l’Oratoire,
recueillie dans « L’avoir du chrétien »,
Paris, Fischbacher, 1935.

Joëlle

 

 

 

Réagissez sur le blog de l'Oratoire, faites profiter les autres de vos propres réflexions…
Si vous voulez remercier ou soutenir l'Oratoire : il est possible de faire un don en ligne…

 

 

Article tiré du bulletin de l'Oratoire du Louvre à Paris

 

Evangile de Marc – chap.16 – Versets 1 à 8 : « Lorsque le Sabbat fut passé, Marie-Madeleine, Marie mère de Jacques et Salomé achetèrent des aromates, afin d’aller embaumer Jésus. Le premier jour de la semaine, elles se rendirent à la tombe très tôt au lever du soleil. Elles disaient entre elles : Qui nous roulera la pierre de l’entrée du tombeau ? Elles levèrent les yeux et s’aperçurent que la pierre, qui était très grande, avait été roulée. Elles entrèrent dans le tombeau, virent un jeune homme assis à droite, vêtu d’une robe blanche, et elles furent épouvantées. Il leur dit : Ne vous épouvantez pas, vous cherchez Jésus de Nazareth, le crucifié ; il est ressuscité, il n’est pas ici ; voici l’endroit où on l’avait déposé. Mais allez dire à ses disciples et à Pierre qu’il vous précède en Galilée. C’est là que vous le verrez, comme il vous l’a dit. Elles sortirent du tombeau et s’enfuirent tremblantes et hors d’elles-mêmes, mais elles ne dirent rien à personne à cause de leur effroi ».


Eglise Réformée de l'Oratoire du Louvre
temple : 1 rue de l'Oratoire et 145 rue Saint Honoré 75001 Paris
secrétariat : 4 rue de l'Oratoire 75001, téléphone : 01 42 60 21 64 (international : +33 142 602 164)
mail : pasteur@oratoiredulouvre.fr