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Comment peut-on croire en Dieu,
prier Dieu ?

 

Comme pasteur, j’ai l’occasion de rencontrer à l’Oratoire du Louvre des personnes de fois diverses, se sentant libres d’exprimer sincèrement en quel sens elles s’intéressent à Dieu. Il est possible de croire en Dieu de plusieurs façons qui peuvent très bien cohabiter dans une même personne ou dans une même église, qu’elles se complètent et se corrigent mutuellement.

1) Certaines personnes cherchent Dieu par intérêt philosophique. Chercher à élaborer une conception de Dieu est une façon de définir notre idéal, ce vers quoi nous aimerions aller pour devenir meilleurs. Par exemple dire que Dieu est créateur implique qu’il est mieux pour un homme de créer de belles choses que de ne rien faire et que le pire serait d’être source de chaos. Dire que Dieu est amour et miséricorde pose ces qualités morales comme fondamentales. Alors qu’une conception de Dieu en juge impitoyable de nos actions invite à bâtir une société basée sur le seul mérite, sur le seul échange commercial…

2) Certaines personnes en viennent à s’intéresser à Dieu comme source de la dynamique d’évolution que connaît l’univers et dont la science nous parle. Notre univers matériel et les merveilles qu’il renferme sont alors vus comme des signes de l’action de cette force. Les catastrophes naturelles et nos propres insuffisances invitent, quant à elles, à nous ouvrir à ce souffle créateur pour que l’évolution se poursuive, en nous, et peut-être en partie grâce à nous.

3) Certaines personnes s’intéressent à Dieu car sentent ce qu’elles identifient comme sa présence, comme une personne qui les accompagne, les réconforte, les guide. Cette expérience est faite par des personnes de milieu croyant, mais aussi par des personnes qui ont reçu une éducation purement athée. Ces personnes connaissent souvent le sentiment de cette présence depuis leur enfance, et elles viennent vers l’église à l’âge adulte, afin de mieux connaître ce Dieu dont elles sentent la présence, elles cherchent à réfléchir et à mettre des mots sur leur expérience, à la mettre en relation avec ce que les autres en disent et en ont dit dans les générations passées.

4) Certaines personnes, plus rares, il est vrai, croient en Dieu mais… refusent d’exprimer autre chose qu’un un infini respect devant une réalité dont ils préfèrent ne rien dire, ayant l’impression que la moindre parole serait déplacée. Cette foi n’est pas une foi naïve, mais au contraire, souvent le fruit d’une expérience de vie riche ou douloureuse. Ce respect les conduit à une pratique religieuse régulière mais non dénuée d’humour, avec la conscience que ces gestes, ces paroles et ces chants ne sont que des métaphores utiles pour faire un peu de place dans notre monde à cette réalité essentielle et inconnaissable.

Ces quatre conceptions de Dieu ne sont pas incompatibles. Des personnes de foi différentes peuvent dialoguer avec intérêt et bonheur à l’issue d’un culte ou dans une étude biblique. Une même personne peut cumuler plusieurs de ces conceptions, ou entrer dans une recherche de Dieu par une de ces portes et évoluer ensuite. Que ce soit dans l’église ou dans une même personne, ces différents axes s’enrichissent mutuellement et se relativisent mutuellement dans une dynamique souvent intéressante.

La force de chacune de ces conceptions

La première conception se rapproche de ce qui est parfois appelé la « théologie radicale ». Cette conception de Dieu a un intérêt fondamental : c’est que Dieu, au sens de cette conception, existe certainement. Il existe comme un idéal que l’on choisit et que l’on travaille, un idéal que l’on se forge peu à peu. Selon cette première conception, Dieu existe bel et bien, il existe nécessairement, que nous le voulions ou non, et ce Dieu nous engendre, puisque l’idéal de vie que nous avons oriente dans une certaine mesure ce que nous serons demain. Même si le Dieu de cette première conception n’est pas une personne, la prière a un vrai sens selon cette foi, elle est une façon de placer la journée que l’on a vécue devant notre idéal, de se réjouir de ce qui a pu y être fidèle, de regretter ce qui ne l’a pas été, et de prendre ainsi un peu en main son existence. Les chrétiens qui ont cette conception de Dieu n’osent pas toujours l’avouer dans n’importe quel milieu, de peur de choquer. C’est regrettable, car le témoignage de ces personnes est fort utile, bien des personnes hésitant à s’engager dans la foi chrétienne car elles se demandent éternellement « Et si Dieu n’existait pas ? Tout cela ne serait que du vent ! » Eh bien, non. Même si le ciel était vide, nous répondent les chrétiens qui ont cette première conception de Dieu, cela vaut la peine, c’est essentiel de réfléchir sur Dieu et de le prier. Dieu existe quand même nécessairement pour chacun au sens de cette première conception et ce Dieu influe sur ce que nous serons demain. Il est donc essentiel de toute façon de chercher en quel Dieu on croit et de chercher à mettre un peu en cohérence sa vie avec cet idéal.

La deuxième conception se rapproche de la « théologie du process », Dieu est une force, ou une dynamique d’évolution pour l’univers et donc aussi pour nous-mêmes. Cette idée est assez à la mode aujourd’hui, sous l’influence peut-être de religions ou des pensées orientales. Cette conception permet de bien prendre en compte les dernières théories scientifiques sur l’évolution de l’univers. Par rapport à la conception précédente, cette deuxième conception apporte comme une saine humilité car l’homme est compris comme recevant de l’extérieur quelque chose d’essentiel qui participe à son évolution, venant d’une source qui dépasse infiniment nos forces et celles de la solidarité humaine. La prière est alors une ouverture, une disponibilité à cette dynamique d’évolution. Cette conception se marie bien avec la première, alliant confiance et humilité, assumant la responsabilité que nous donne notre relative autonomie, et les respect des choix d’un autre, plus grand que nous.

Le troisième sorte de foi est plutôt une émotion. Dieu est ressenti comme une personne qui nous écoute et qui réagit, qui nous entoure de sa tendresse. Cette expérience peut prendre des formes très vives, comme pour l’apôtre Paul ou pour Blaise Pascal, elle est chez d’autres personnes une expérience plus diffuse et plus régulière. Cette foi mystique se marie bien avec les autres car elle est d’un tout autre registre humain que les autres, qui sont plus cérébrales. Pour les personnes qui en ont bénéficié, la réalité de Dieu est comme prouvée par l’expérience, alors que la seconde sorte de foi est relativement abstraite, comme une ouverture à une force dont on pense qu’elle existe mais qui n’a pas ordinairement d’action spectaculaire immédiate. Cette foi a ainsi une grande force, mais elle a plusieurs faiblesses. L’émotion religieuse suit le baromètre de nos humeurs et, comme le psalmiste, le croyant peut avoir tour à tour des moments d’exaltation et se sentir ensuite abandonné de Dieu. Cette foi est ainsi épaulée par la pensée plus pérenne des deux premières conceptions. Elles vont aussi aider à faire un peu le tri dans le fouillis des émotions ressenties car si, pour le mystique, Dieu parle, s’exprime à l’intérieur de nous-mêmes, il n’est pas le seul, il y est accompagné par les voix de notre inconscient et de nos pulsions. Il est donc utile d’adjoindre à la foi mystique une part de réflexion et de débats pour analyser ce qui est ressenti, pour filtrer ce que l’on peut supposer venir de Dieu, et pour en témoigner aux autres.

La quatrième sorte de foi se rapproche de la « théologie négative », elle est d’une grande sagesse, évidemment, se rappelant que Dieu existe d’une façon absolument singulière. Une part de cette foi est utile dans chaque personne pour ne pas s’enfermer dans sa foi d’aujourd’hui. Une part de cette foi est précieuse dans une église, car elle peut être source d’un libéralisme respectant et rassemblant des personnes de fois différentes.

Marc Pernot
pour Evangile et liberté, novembre 2009

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Cher Marc Pernot, j'ai trouvé votre synthèse très éclairante (j'adore votre final sur la théologie négative que j'ai lue autrefois et tant aimée mais qui maintenant me fait un peu sourire, Dieu il est là, il est chair, Spinoza disait "deus sive natura") mais je ne me retrouve pas vraiment dans aucune de vos catégories, sinon la première disons, moi, c'est la parole du Christ dans ce qu'elle a de révolutionnaire, bousculant violemment les classes, les dogmes, les préjugés qui me pousse à Dieu.

Je suis communiste et je marie mon engagement pour un meilleur être, loin des sinistres dictatures qui se sont prévalues du terme, à ma foi en Dieu.

Jesus, c'est celui qui détruit l'arrogance des puissants, qui soigne, et prend sur lui tant de souffrances liées à l'exploitation. Il est celui qui me dit aussi d'être moins intolérant, plus ouvert mais certainement pas à l'oppression et d'ailleurs je rejette le catholicisme, une entreprise commerciale scandaleuse avec leurs actions en bourse, leurs richesses, leur hiérarchie antidémocratique, leurs superstitions et leurs turpitudes (les pédophiles, les ultra négationnistes réhabilités, les interdits sur la pilule,tout ce fatras me révolte), religion sans éthique digne du pire.

OK, je ne suis pas très oecuménique, pour ça en tout cas ni pour ces évangélistes qui appliquent à la virgule des textes si vieux qu'il faudrait les analyser à la lumière du présent (réformer non les textes d'ailleurs mais les pratiques) et vous les recrachent à chaque parole, là excusez-moi, je ne suis pas tolérant, mea culpa.

Je suis ouvert à celui qui souffre, qui n'a rien, qu'on torture, qu'on exploite, à l'étranger, l'immigré, voilà mon engagement chrétien.

Mon Dieu est justice, égalité, fraternité et lutte pour l'émancipation de TOUS les hommes même corrompus.Je suis iconoclaste et n'ai pas peur d'allier communisme et protestantisme libéral.

Au PCF, où je suis, je dis que mon protestantisme est mon affaire et ne regarde que moi! Merci de votre lecture.

Merci pour vos textes qui me font réfléchir et infléchissent ma pensée.

Fraternellement.

J-L. L.

 

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