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Athanase Coquerel
(1795-1868)

 

Né à Paris en 1795, Athanase Coquerel vient d'une famille janséniste originaire de Rouen, les du Fossé. Son père avait épousé la fille d'un officier anglais qui avait secouru les Coquerel pendant leur séjour outre-manche. A la mort de sa mère Athanase Coquerel est élevé par une tante, miss Williams, une unitarienne cultivée, dont l'influence a été déterminante sur lui et sur son frère Charles.

Après des études de théologie à Montauban, il est nommé pasteur à Guernesey, mais il refuse le poste afin de ne pas avoir à signer les 39 articles de l'Eglise anglicane. Le 2 novembre 1817 il prêche à l'Oratoire pour le troisième centenaire de la Réformation. Son sermon, qui a été publié, annonce un grand orateur. Venu en Hollande pour donner quelques prédications dans les églises Wallonnes, il va y rester douze ans, En 1830 le baron Cuvier, directeur des cultes non catholiques, le décide à accepter la suffragance du pasteur Marron, il devient titulaire du poste à la mort de celui-ci, lors de l'épidémie de choléra de 1832.

Nouveau pasteur à Paris, il va déployer une activité intense. Pédézert, l'un de ses adversaires théologiques, a reconnu dans ses mémoires " Cinquante ans de souvenirs religieux " qu'il a eu pendant de longues années le plus grand auditoire protestant de la capitale et - qu'il a apporté dans la chaire des convictions aussi sincères et aussi vives que Frédéric Monod ", un pionnier du Réveil, engagé en même temps que lui au service de l'Eglise de Paris. A. Coquerel a rempli les temples de l'Oratoire et de Sainte-Marie et a créé le troisième lieu de culte de la ville, le temple des Batignolles en 1835.

"Après l'avoir entendu, dit l'un de ses détracteurs, on est plus disposé à dire bravo qu'amen". La notoriété exceptionnelle d'A. Coquerel soulève des jalousies. Il est élu à l'Assemblée constituante en 1848 et en 1849 à l'Assemblée législative. Ses dernières années sont attristées par les rivalités ecclésiastiques entre orthodoxes et libéraux. Le consistoire lui refuse l'assistance d'un suffragant de son choix. Il meurt après une attaque de paralysie en janvier 1868. Son enterrement se fait sans bruit, sans faste, dans le recueillement et l'amitié. Son dernier sermon, le 1 160e, a été donné à l'Oratoire le vendredi-saint 1867.

Même ses adversaires ont été unanimes à rendre hommage à ses qualités et à ses talents. Parmi ses nombreux écrits mentionnons : L'Orthodoxie moderne, Réponse à Strauss après sa Vie de Jésus, Le christianisme expérimental, Une christologie, Un traité sur la prédication. Il a fondé successivement trois journaux : Le Protestant, Le Libre Examen et Le Lien.

Le témoignage du très orthodoxe Jean Pédézert n'est pas sans intérêt : " Frédéric Monod et Athanase Coquerel ont fait leurs débuts ensemble à l'Oratoire ; ils ont été collègues et adversaires dès les premiers jours. Ils ont été des hommes de lutte... Ils étaient deux causes et deux hommes. Le choix n'est pas difficile entre les deux causes ; on se décide bien vite pour l'une ou pour l'autre ; il n'est pas aussi aisé entre les deux hommes, car ils agissaient et parlaient selon qu'ils étaient persuadés, et ils l'étaient pleinement chacun à sa manière. Au lieu de se prononcer entre les deux consciences, mieux vaut les honorer l'une et l'autre ".

Athanase Coquerel n'a jamais varié sur le plan théologique. Il appartient au courant pré-libéral. Le pasteur A.N. Bertrand place fort judicieusement A. Coquerel parmi les supranaturalistes-rationalistes " qui se distinguent de l'orthodoxie par la méthode plus que par leurs conclusions et par leur tempérament plus encore que par la méthode... Au lieu d'étudier l'histoire, ils la reconstruisent ". A. Coquerel conserve une bonne partie de la doctrine orthodoxe. Pour lui la réflexion théologique a pour but de reconstruire le plan de Dieu dans la création et la rédemption du monde. Cette démarche est supranaturaliste puisqu'il s'agit d'accorder la foi et la raison avec les faits. Cette pensée, assez difficile à cerner pour nous aujourd'hui, n'a subi ni l'influence de Kant, ni celle du Réveil. Coquerel a dit par exemple : " Je suis sûr de l'existence de mes semblables parce que je les aime ".

Les représentants de cette tendance ont une ouverture d'esprit et un souffle religieux qui annonce une autre forme du libéralisme : refus de l'argument d'autorité, piété dégagée de tout formalisme, distinction entre la croyance et le dogme, doctrine nécessaire mais non suffisante. Le tort de cette méthode a été sans doute de vouloir établir rationnellement et une fois pour toutes quels sont les besoins de l'esprit humain et les caractères du vrai christianisme.

Avec Athanase Coquerel fils, la pensée libérale sortira du cadre étroit du supranaturalisme rationaliste et trouvera un nouvel équilibre qui permettra de mieux rendre compte de l'Evangile. La pensée d'Athanase Coquerel père marque une étape importante, mais dépassée, dans le cheminement du libéralisme religieux. Mais n'oublions pas le mot d'A.-N. Bertrand : " Ce que l'on sait et ce que l'on croit dépend de ce que l'on vaut ". La dette, que nous avons à l'égard des Coquerel père et fils est, dans ce domaine aussi, immense.

Philippe VASSAUX

 

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Article tiré du bulletin de l'Oratoire du Louvre à Paris

 


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