Une petite fleur de Pessah-Pâques
Que de malheurs, de mépris,
de pogroms, d'antisémitisme et d'antijudaïsme, de calomnies,
et que de temps (environ 19 siècles !), et la Shoah au XXe
siècle, pour arriver à ce moment précieux où
juifs et chrétiens, rabbins et théologiens catholiques
et protestants, se parlent enfin, se reconnaissent comme participant
à la même foi, et définissent un code de relations.
L'Amitié judéo-chrétienne de France, et ses
homologues dans d'autres pays, y travaillent depuis 53 ans, à
l'initiative de jules Isaac et d'Edmond Fleg.
Il a fallu ce temps pour que les chrétiens et les églises
réfléchissent, demandent pardon et redéfinissent
leur relation au judaïsme. Bien sûr, nous le savons bien
: rien n'est fini. L'opinion publique des églises n'est pas
encore totalement guérie des siècles d'enseignement
du mépris. Mais un grand pas a été franchi,
et d'abord par les responsables d'églises et les théologiens.
Et voici que le monde juif en prend conscience, s'interroge, accepte
le dialogue. Là encore, il ne s'agit pas de tous les juifs,
de tous les rabbins. Les rancoeurs, les préjugés et
le formidable poids de la souffrance pèsent lourdement.
Mais des intellectuels juifs américains et français
publient des livres, organisent des colloques, signent des déclarations
sur les relations entre judaïsme et christianisme.
Bref, après le long hiver du temps de la violence et du
mépris, une timide fleur d'espérance commence à
éclore.
On se demande parfois en quoi consiste la bonne nouvelle de Pâques;
cette petite fleur en est peut-être un signe !
La Parole de Dieu est toujours à l'oeuvre.
Dieu n'a pas pris son parti de la méchanceté et
de la bêtise des hommes. Il sourit quand des hommes s'avancent
sur le chemin du dialogue et du pardon.
Jean-Michel Perraut
Le texte ci-joint a étépublié dans le
NO 1-2001 de la revue «Sens», éditée
par lAmitié judéo-cbrétienne de France
- 60, rue de Rome. 75008 Paris.
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