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Bonne retraite Roberta Bernard
À la fin du mois de mars,
Roberta Bernard, la directrice de La Clairière, a quitté
cette institution si chère à l’Oratoire, après
35 ans de service. Pour tous les membres de la paroisse qui suivent,
entourent, ou participent en tant que bénévoles aux
activités de la Clairière, c’est un peu un déchirement,
tant Roberta a incarné, avec intelligence, dynamisme, chaleur
et générosité, plus d’un tiers de la vie
de l’Association, (dont la création avait été
annoncée en Octobre 1911 par Wilfred Monod, dans le numéro
42 de la « Feuille Rose »).
En 1968, le pasteur André Pierredon avait succédé
au pasteur Christian Mazel à la tête de la Clairière.
Confronté aux évènements du mois de mai, il
avait dû opérer d’importants changements dans
l’équipe du Centre et il s’était rendu compte
qu’il ne pourrait pas mener de front les lourdes charges de
la direction tout en assumant parallèlement son ministère
pastoral. Une jeune éducatrice spécialisée
L’enthousiasme et la bonne volonté des catéchumènes
de l’Oratoire, qui encadraient bénévolement les
deux clubs d’enfants et d’ados de la Clairière,
ne répondaient plus tout à fait aux nécessités
de l’époque. Il fit appel à une jeune éducatrice
spécialisée qui s’appelait Roberta Bernard, pour
donner à ces jeunes une formation de deux jours aux techniques
de l’animation. Elle se souvient encore du nom de quelques-uns
d’entre eux. Il y avait les enfants Poujol, Chamignon, Rocard, Marchand. Peu
de temps après, elle fut engagée, à mi-temps
d’abord, puis à plein temps ensuite pour diriger le
Club des adolescents, ceux de plus de 14 ans, qui devint par la
suite le « Club de Prévention » du quartier des
Halles. En 1973, le pasteur Pierredon, désirant être
dégagé de ses activités directoriales, demanda
au Comité de la Clairière de recruter un directeur
permanent.
En avril 1973, le Conseil Presbytéral entérina cette
décision qui ouvrait la voie au recrutement pour la première
fois d’un directeur laïc. Roberta assuma l’intérim.
Des annonces furent passées dans « Réforme »,
et le choix se porta sur Nicolas Bernard (Petit- fils du poète
Tristan Bernard, sans aucun lien de parenté avec Roberta),
protestant converti, ancien éclaireur unioniste aux Batignolles,
conseiller presbytéral de la paroisse de Melun et longtemps
directeur d’une maison de jeunes en difficulté.
Directrice depuis 1978
Lorsqu’en 1978, ce dernier prendra sa retraite, le Comité
proposera un nouveau changement en nommant Roberta, déjà
Educatrice-Chef, directrice de la Clairière, secondée
par un directeur administratif, Celso Caraffini, que tout le monde
connaît sous le nom de « Cara ». Parallèlement,
à l’Oratoire, le pasteur Château avait succédé
au pasteur Pierredon et, à partir de 1978, ce fut le pasteur
Fath qui vécut toute l’histoire de la construction du
Forum des Halles, avec tous les bouleversements que cela entraîna
dans le quartier. Comment ne pas évoquer aussi les personnalités des
directeurs et directrices du Conseil d’administration de la
Clairière. En 1980, Fabrice Goguel, président depuis
1977, céda sa place pour …19 ans au docteur Claire Mathiot,
qui fut remplacée à son tour par un autre Oratorien,
Henry Masson.
En 35 ans, Roberta a participé puis conduit l’évolution
de la Clairière, du simple patronage créé en
1911 par Wilfred Monod, au statut actuel d’un des plus importants
centres sociaux de la capitale, développant les clubs de
préventions du quartier, et accompagnant la création
de plusieurs sociétés d’insertion : Bâtir,
Travail au Clair, et Un Monde Gourmand.
Dans l’esprit des fondateurs
Interlocutrice reconnue de toutes les administrations oeuvrant
dans le domaine social, DASS, DASES, CAF, Préfecture, Ville
de Paris, elle ne s’est jamais pour autant éloignée
de l’Oratoire et a redit au dernier conseil d’administration
de la Clairière, lundi 13 mars dernier, toute la dette qu’elle
avait vis-à-vis de cette paroisse qui lui a fait découvrir,
à elle, fille d’émigré, d’origine
catholique, l’esprit du protestantisme libéral, avec
sa liberté de conscience, son fort esprit de résistance
doublé d’un esprit d’initiative , son dynamisme
et son audace. C’était l’esprit des fondateurs, qu’elle
est heureuse d’avoir maintenue, et qu’elle transmet à
celui qui va lui succéder, l’actuel directeur des clubs
de prévention : Gilles Petit-Gats. L’équipe de
la « Feuille Rose » se fait l’interprète
de toute la paroisse pour lui transmettre sa reconnaissance et son
amitié.
François Lerch
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