/
/
|
En repensant à Marthe et Marie
(Luc 10, 38-42)
Ne me parlez pas des vacances,
me confie cette dame... ouvrir la maison pour l'été,
la tenir propre, recevoir enfants, petits-enfants, amis... Bien
sûr c'est un bonheur mais... Heureusement, chaque jour au
petit matin j'ai mon heure "Marie". je me promène
dans le jardin encore humide de rosée. C'est vraiment mon
temps d'action de grâce pour la vie, la création, les
êtres qui m'entourent !
- Moi il y a quelque chose qui me fait bouillir, dit ce monsieur
très actif dans sa paroisse urbaine : jusqu'au 30 juin, il
y a urgence pour ceci, urgence pour cela... mais si ce n'est pas
fait le 30 juin, eh bien cela pourra attendre le 30 septembre, vacances
obligent !
- L'été, c'est un peu une parenthèse dans
la vie, du temps improvisé ou au contraire préparé
de longue date, affirme un jeune. Et il ajoute : cet été
nous partons en Inde avec un petit groupe. Quinze jours de randonnée,
et quinze jours de travail humanitaire dans l'association Mère
Teresa...
- Pour moi juillet, mais août surtout, ont quelque chose
d'un peu angoissant, m'avoue une personne très âgée.
J'ai l'impression que tout le monde m'abandonne, que le paysage
se vide et que je reste seule. Mais en même temps, dans ces
longues journées je me raconte mes souvenirs, mes joies et
mes peines... et c'est un peu comme si Dieu et moi, nous avions
plus de temps pour nous parler.. enfin je suis contente quand septembre
revient !
Voyage, accueil, rencontres, retraite, méditation, lecture,
randonnées, sports, mer et montagne... l'été
semble nous promettre tous les possibles, sur le mode de ces publicités
qui invitent à l'évasion ou prônent le retour
au terroir. Mais s'agit-il d'un ailleurs ou d'un être autrement?
Et si repos il y a, quel est son sens ? Fuite ou maturation ?
Entre Marthe et Marie le dilemme ne sera jamais résolu,
car il ne faut pas qu'il le soit. Et cela vaut pour les temps d'été
comme pour les temps d'hiver. Et sans doute pour Dieu autant que
pour nous-mêmes. Rien n'est jamais fini. N'y a-t-il pas toujours
une dernière touche à apporter, ainsi que le faisait,
parait-il, le peintre Bonnard qui retouchait ses tableaux jusque
dans les musées ? Mais en même temps n'y a-t-il pas
chaque jour ce temps de recueillement à vivre, qui donne
sens et joie à nos actions ?
Que ce temps d'été soit donc pour tous un temps
de préparation et d'accomplissement, de première et
de dernière touche, d'écoute et d'échange,
de rire et de prière ! Pour ma part, le nez dans les cartons
et la main sur la valise, c'est avec joie que je m'apprête
à emménager rue de l'Oratoire et à faire votre
connaissance...
À bientôt donc !
Florence Taubmann
Réagissez sur le blog de l'Oratoire, faites profiter les autres de vos propres réflexions…
Si vous voulez remercier ou soutenir l'Oratoire : il est possible de faire un don en ligne…
|
|