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La violence
Les journées d'Évangile
et liberté a Agde en 2004
En conférence d'ouverture,
le théologien belge Bernard Hort nous proposa un tour d'horizon
théologique à partir d'une nouvelle prise de conscience
de la violence. 9 sa" que nous soyons aujourd'hui dans une
transition entre le romantisme pacifiste et un pessimisme culturel
radical, qui marque la fin de l'idéologie des Pères
et de la « paix perpétuelle » de Kant.
Ceci fait que la définition de la guerre juste, mise au
point par Saint Augustin au IVème siècle est redevenue
&actualité. Cependant ce n'est pas sur cette question
de la guerre que nous orienta Bernard Hoft mais sur la manière
dont nous pouvons maîtriser le mal, les conflits, et la violence,
lesquels sont inhérents au fait d'être homme et ne
sont pas dépassés, contrairement à ce que lon
a pu croire. Comment s'engager dans la mêlée en restant
humain ? La première réponse est de nature spirituelle
: il sagit du travail de la conscience et du retour critique
que l'on peut avoir vis-à-vis de soi-même, de ses actes
et attitudes. La seconde est institutionnelle, sachant que pour
sortir d'un conflit il est nécessaire d'avoir recours à
une instance extérieure darbitrage. Mais les grandes
sont aujourdhui devenues fragiles et souvent trop complexes.
La troisième est culturelle : elle consiste à prendre
conscience de noire inscription dans lhistoire et des questions
que nous pose notre actualité. Tout cela renvoie finalement
chacun au discernement et à la responsabilité éthique
devant la violence. N'oublions pas que l'idéologie des Lumières,
qui a dénoncé lobscurantisme violent des religions,
a elle-même généré beaucoup de violence
à cause de son formalisme.
Un autre conférencier invité était Pierre
Lassus, psychothérapeute spécialisé dom le
problème des vio1ences faites aux enfants. Auteur d'un livre
: Etre parents au risque de lEvangile Pierre Lassus s'appuie
sur la thèse que « tant qu'on tolèrera que les
enfants soient élevés dans la violence, les sociétés
seront violentes. » Or entre 200 et 600 enfants sont tués
dans leur famille " en France chaque année. Cependant,
notre culture s'oppose à ce que les parents rendent vraiment
compte de leur manière dexercer leur fonction parentale.
Et Pierre Lassus fait remarquer que, depuis la Bible jusqu'à
Freud, en passant par le Code civil et les contes traditionnels,
nos systèmes sont bâtis sur le principe que les parents
doivent être honorés, respectés par leurs enfants,
bien plus que sur celui que les enfants doivent être piégés
par leurs parents. Pourquoi cela ? C'est peut-être, propose
Pierre Lassus, que dans l'inconscient collectif, l'enfant, en étant
notre avenir, nous signifie que nous sommes mortels. Et il est littéralement
renversant que le message évangélique nous mette face
à un Dieu qui s'incarne dans un enfant, et que cet enfant,
devenu grand, prête une attention particulière aux
enfants, et vainc la mort .. Et notre conférencier termine
avec une citation de Bakounine
« Lenfant n'appartient ni à létat
ni à sa famille, mais à sa future liberté.
»
Florence Taubmann
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