1) Les grandes orguesL'orgue occupe, dans le Culte protestant, une place de choix : il accompagne le chant de l'Assemblée et porte la prière des Fidèles. Si Calvin préférait l'austérité du plain-chant à une voix, Luther était sensible aux accents majestueux des grandes orgues. Les Protestants Réformés de France, qui se réclament pourtant de Calvin, ne font pas montre d'autant de rigueur que lui, lorsque l'occasion s'offre à eux d'édifier de belles orgues dans leurs temples; ils s'empressent de la saisir et sont profondément reconnaissants à ceux qui les aident à mener à bien leurs projets. C'est donc avec une particulière gratitude que le Conseil Presbytéral de l'Eglise Réformée de l'Oratoire du Louvre reçut en 1955 la promesse de la Ville de Paris de contribuer à la restauration de ses orgues Merklin de 1898, qui commençaient à donner des signes alarmants de lassitude. Norbert Dufourcq, Marcel Dupré, Alexandre Cellier se sont penchés sur la détresse de l'instrument : ils préconisèrent une importante restauration et établi un programme recommandant une soixantaine de jeux. Les travaux durèrent quatre ans, de 1957 à 1962. L'administration des Monuments historiques décida l'agrandissement de la tribune, qui devait, tout en supportant une plus grande masse de tuyaux, conserver toute sa place à la maîtrise. La qualité des jeux anciens a permis leur utilisation (après réharmonisation) dans la nouvelle composition; après addition de trente-deux jeux nouveaux, l'orgue atteint le nombre de soixante-quatre jeux répartis cette fois-ci sur trois claviers. Rien n'a été conserve de l'ancienne mécanique tubulaire, d'excellente facture, mais présentant, en plus des inconvénients du système, des signes évidents de fatigue. Cet orgue, destiné, non seulement au rôle de soliste, mais d'accompagnateur, car il n'y a pas d'orgue de choeur à l'Oratoire, devait, à la tribune, laisser une place importante à la chorale; c'est pourquoi le Positif, n'ayant pu être placé au centre de la tribune, a été séparé en deux parties et placé dans les deux petites galeries latérales qui font suite directement à la grande tribune. Aussi le système de cet orgue est-il électrique, ce que nous regrettons. Un côté de ce Positif est expressif et renferme bourdon, flûte. cornet et cromorne; l'autre côté est inexpressif et contient les principaux, les pleins-jeux et les anches. Sur la grande tribune, en une majestueuse façade, ont pris place les jeux du Grand-Orgue; au-dessus, le Récit; de côté, la Pédale. Si l'ancien orgue ne permettait pas l'exécution de la musique ancienne, celui-ci, en revanche, riche de ses pleins-jeux, cymbales, cornets, anches et jeux de détails, ouvre la porte à toute la littérature ancienne et moderne. En mai 1959, les travaux étaient suffisamment avancés pour permettre aux nouvelles orgues de jouer pour le Synode national qui célébrait le quatrième centenaire de la réunion, à Paris, du premier Synode des Eglises Réformées qui se soit tenu dans le monde. Le 14 janvier 1962, en présence d'une nombreuse assistance, les orgues étaient officiellement inaugurées par nos amis de la première heure - Marcel Dupré et Alexandre Cellier -, ainsi que par nos fidèles organistes Henriette Puig-Roget et Marie-Louise Girod-Parrot. Pour une histoire de l'orgue de l'Oratoire, voir ce document. Pour entendre l'orgue de l'Oratoire du Louvre, voici quelques documents (fichiers mp3), interprétés par Mme Marie-Louise Girod sur l'Orgue de l'Oratoire du Louvre :
Vous trouverez ici une anthologie de la musique d'orgue protestante, anthologie en cours de constitution, préparée par Jean-Dominique Pasquet, notre organiste titulaire. Composition :
3 claviers de 61 notes, ut à ut Tous accouplements en 16', 8', 4'.
Le plan de l'orgue a prévu une transmission électro-pneumatique pour les trois claviers, indispensable pour pouvoir relier les deux Positifs castraux disposés dans des tribunes latérales. Chacun de ces positifs (dont l'un expressif) est entièrement indépendant, du fait de l'éloignement du corps principal de l'orgue, et dispose de son propre ventilateur et réservoir. Les sommiers neufs sont de type mécanique à registres avec réservoirs incorporés et boîtes régulatrices séparées. Deux sommiers pour le grand orgue, deux pour le récit, deux pour le positif.
Pour une intéressante description de l'orgue, vous pouvez voir ce site o0o 2) L'orgue de chœurEn 2014, nous avons pu installer dans le chœur de l'Oratoire du Louvre l'orgue de salon de Marie-Louis Girod-Parrot, qui a été l'organiste titulaire de l'Oratoire pendant près de 70 ans. Il s'agit d'un positif d'Alfred Kern, probablement ders années 1960, ses capacités concertantes sont appréciées. Cet orgue comporte 2 claviers (au sol), pédalier * Tirasse I et II, Copula II/1
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