Job, l’expérience de la grâce

(Job 1-2 :10 ; 42 :7-17)

(écouter l'enregistrement - culte entier - désolé pas de vidéo cette fois-ci)

Culte du dimanche 5 juillet 2015
prédication du pasteur James Woody

 

Chers frères et sœurs, il ne faudrait pas comprendre le choix du livre de Job comme une manière d’honorer la loi de compensation théorisée par Emerson. L’histoire de Job ne vient pas en contrepoint de la joie d’un baptême qui célèbre la vie dans toute sa splendeur. Lire Job, jusqu’au bout, c’est aller à la rencontre de la grâce, une grâce présente tout au long de ce conte. Oui, c’est bien de grâce dont il est question dans ce livre, contre l’avis des amis de Job qui aimeraient une théologie des œuvres et une justification fondée sur la rétribution. Le rédacteur biblique va développer un rapport au monde, à l’histoire, fondé sur une théologie de la grâce.

Job est un bon croyant et un bon pratiquant. Il n’est jamais pris en défaut à l’égard de la loi. Il pousse le zèle jusqu’à accomplir la loi à la place de ses enfants. C’est cet homme qui accumule les œuvres bonnes, qui ne sort pas du sentier de la loi, mais qui va tout perdre : enfants, biens et santé. A la fin du récit, Job sera reconnu comme étant celui qui a bien parlé de Dieu, comme celui qui a un rapport juste à la vie. Job n’aura pas été justifié en fonction de ses œuvres. Job aura été justifié par grâce seule. Observons comment la grâce se révèle dans ce livre.

La grâce ne se théorise pas, elle se raconte

Le premier fait marquant est que la grâce ne se théorise pas : elle se raconte. C’est pour cela que le livre de Job prend la forme d’un conte, à l’image de la majorité des textes bibliques. Que savons-nous de la grâce après avoir lu l’apôtre Paul ? C’est par les narrations que nous en apprenons le plus sur la grâce.

Cela tient au fait qu’un récit, une narration, met en évidence les transformations des personnages. Entre le début et la fin d’une histoire, la narration suit pas à pas le cheminement, les évolutions du héros. Cela nous permet de voir le chemin parcouru et d’apprécier les métamorphoses. Ainsi, le lecteur de ce livre biblique voit en premier lieu un croyant fataliste, soumis à ce que nous pourrions appeler la providence et qui déclare au moment où ses enfants meurent : « L’Eternel a donné, l’Eternel a ôté ; que le nom de l’Eternel soit béni (1/21) ». Le lecteur verra ensuite un croyant qui n’a plus rien du croyant stoïque ; ce sera un Job qui se révolte, qui demande des comptes à Dieu, et qui découvrira que l’action divine n’est pas le déroulement d’un scénario que nous subirions, mais la possibilité que nous avons de remettre de l’humanité dans les conditions les plus inhumaines qui soient. Le récit de Job montre cette grâce-là à l’œuvre dans une situation particulièrement limite, dans une histoire tellement saturée de malheur que nous aurions de bonnes raisons de penser que la grâce n’a pas droit de cité.

Le récit montre comment une personne se débrouille avec sa situation ; il montre que la grâce est une dynamique qui fait évoluer l’identité des personnes. Nous constatons que l’identité n’est pas figée, qu’elle n’est pas bloquée dans le registre du même. Job change. Son identité n’est pas de l’ordre de l’ idem, de l’identique, du pareil, ce qui serait une identité substantielle. La grâce opère des mutations. La grâce dit que notre identité est faite de mutations. Notre identité est une identité qui se fait chemin faisant, qui s’élabore au fil de la narration, au fil de ce qui nous arrive et de ce que nous devenons. C’est une identité qui ne se conforme pas à des schémas préexistants. Ce n’est pas une identité idem, mais une identité ipse, pour reprendre la distinction faite par le philosophe Paul Ricœur qui voit dans l’identité narrative la possibilité d’être soi et non la copie conforme d’un autre, parce que notre identité est dans notre histoire et que notre histoire est singulière. C’est pour cela que la narration est privilégiée pour dire la grâce qui s’exprime bien mieux dans le récit que de tout autre manière. Car le récit fait droit à la singularité. Le récit va dans le sens de la grâce qui affirme que l’être humain n’est pas dit une fois pour toutes, mais qu’il ne cesse d’être dit, qu’il ne cesse d’être raconté et raconté à nouveau par les multiples écritures des multiples écrivains que nous sommes.

C’est la narration qui permet de dire le caractère singulier, particulier, de la grâce qui s’exprime dans les bribes d’histoires personnelles, dans le fait que l’équivalent d’un gigot de 6 kg est capable de renouveler la vite d’adultes qui en ont pourtant déjà vu. La grâce, c’est ce pasteur de l’agglomération de Tokyo, dont parle Raphaël Picon dans l’un de ses éditoriaux, qui faisait régulièrement deux heures de trajet pour passer un moment avec une femme centenaire qui ne se souvenait plus de rien, pas même de l’identité du pasteur. La grâce, c’est ce « pour rien » (1/9) qui s’incarne dans les histoires particulières.

La grâce pour rien, sans intention

Avons-nous tiré toutes les conséquences de ce « pour rien » ? Je n’en suis pas sûr, et c’est le deuxième point que je voudrais aborder. Le livre de Job met en évidence que c’est « pour rien » que Job croit. C’est pour rien, sans intention particulière, par grâce seule, pourrions-nous dire, que Job s’en remet à la grâce divine. Il n’y a pas de calcul dans le geste de Job. Nous voyons, d’ailleurs, que les calculs seraient de mauvais calculs, que l’investissement ne serait pas mécaniquement rentable, puisque Job fait tout comme il faut et qu’il n’est vraiment pas récompensé pour cela.

Ce « pour rien » dit quelque chose de la grâce qui est elle-même pour rien, sans intention. Le malheur de Job, sa souffrance, c’est « pour rien », sans intention particulière. Cela n’entre pas dans un projet, cela ne correspond pas à un dessein. Le livre de Job ne porte pas l’idée que Dieu serait un dessein intelligent qui conduirait l’histoire des hommes ou de l’univers. Le livre de Job ne porte pas l’idée que Dieu aurait un projet d’ensemble ou un projet pour chacun d’entre nous. La grâce qui affleure dans le livre de Job se présente plutôt comme la possibilité qui nous est offerte de réagir à ce qui nous arrive, d’en faire quelque chose, de pouvoir rendre plus humaines des situations devenues invivables. Comme l’avait dit autrefois le pasteur Wilfred Monod, « Dieu ne protège pas l’homme de la foudre ; il protège l’homme foudroyé » en ce sens que Dieu n’a pas un but pour chacun, mais c’est ce qui rend chacun capable de mener sa vie. Nous le constatons à travers l’évolution du personnage Job qui, de fataliste qu’il était, en vient à lutter contre Dieu, contre le Dieu de sa théologie, contre l’idée qu’il se faisait de Dieu, autrement dit contre les idoles auxquelles il sacrifiait.

Job découvre que son malheur n’entre pas dans un projet global divin. Job découvre que chaque situation, chaque moment de notre histoire, n’est pas une étape de plus dans un destin qui nous serait assigné, mais l’occasion de faire quelque chose de ce qui est à notre disposition. Les amis de Job, eux, pensent qu’il y a un ordre particulier voulu par Dieu, une norme divine à laquelle il faudrait se conformer. Et tout le dialogue avec Job va consister pour eux à essayer de trouver à quel moment Job s’est écarté de la norme, de quelle manière il n’a pas respecté le scénario prévu à l’avance. Dans leur esprit, c’est l’écart de la norme, l’hétérodoxie, qui l’aurait conduit à subir de telles catastrophes. Mais ce que le face à face avec l’Eternel révèle à Job, c’est que ce n’est pas l’écart ou non avec la norme qui est susceptible d’être mis en cause. Car il n’y a pas une norme, il n’y a pas une parole particulière qui aurait été placée en tête de toute l’histoire humaine : il n’y a pas une idée particulière, il n’y a pas un dogme qui nous tiendrait lieu de cap à suivre coûte que coûte. Ce n’est pas une parole qui est en tête, mais la parole, la faculté de parler, de raisonner, de débattre, de penser, de ne pas tenir pour acquis ce qu’on nous a dit dans notre jeunesse. C’est le logos qui était auprès de Dieu et qui était Dieu, et non un énoncé particulier, un dogme dont tout le reste découlerait.

La grâce est sans intention, elle ne trace pas un chemin que nous devrions suivre servilement, moyennant quoi elle nous laisse libre de répondre personnellement aux défis auxquels nous sommes affrontés, elle nous laisse libre de frayer notre propre chemin, et c’est en ce sens que nous pouvons être véritablement responsable. Et ce qui caractérise Job, c’est qu’il est responsable ; il répond de sa personne. C’est lui qui répond, contrairement à ses amis qui ne font que faire répondre les auteurs qu’ils ont pu lire. La foi chrétienne, c’est l’histoire d’une responsabilité personnelle, pas d’une responsabilité de principe. Dieu lui-même est présenté sans volonté particulière pour l’humanité, sans dessein spécifique. Dieu est présenté comme ce pouvoir de transformation dont bénéficie Job, cette capacité de relancer l’histoire, cette capacité de mettre un individu fini aux prises avec les sollicitations infinies de la vie.

La grâce qui coûte

Que cette grâce ne soit pas un oreiller de paresse, mais stimule notre engagement personnel est le troisième aspect que je souhaite aborder, en reprenant l’analyse du théologien Dietrich Bonhoeffer sur la grâce à bon marché et la grâce qui coûte. La grâce à bon marché, ce serait cette grâce que nous pourrions prendre pour une dispense, alors que la grâce ne nous dispense de rien. Elle ne nous dispense ni d’agir, ni de réagir. Bien loin d’être une dispense, la grâce est une autorisation. La grâce nous autorise à nous jeter dans la mêlée, à faire face à nos responsabilités. C’est en ce sens qu’elle coûte ; c’est qu’elle appelle notre réponse, notre implication. Comme l’écrit Bonhoeffer, cette grâce qui coûte, « c’est le trésor caché dans le champ : à cause de lui, l’homme va et vend joyeusement tout ce qu’il a ; c’est la perle de grand prix : pour l’acquérir, le marchand abandonne tous ses biens ; c’est l’appel de Jésus-Christ : l’entendant, le disciple abandonne ses filets et suit (…) Elle coûte, parce qu’elle appelle à l’obéissance; elle est grâce parce qu’elle appelle à l’obéissance à Jésus-Christ. »

Ce n’est pas une grâce à bon marché qui ne serait que caresse dans le sens du poil, une succession de discours flatteurs qui se contenterait de l’état des choses, du monde ; cette grâce qui dirait « tout va bien se passer, ne te préoccupe de rien, laisse-toi faire, laisse-toi porter ». C’est une grâce qui endormirait notre conscience, c’est une grâce qui endormirait notre capacité de révolte, c’est une grâce qui endormirait notre sens des responsabilités, tout cela au prétexte de rendre la vie plus supportable et plus conforme à l’idée d’un Dieu qui aurait déjà tout réglé. La grâce coûte car elle nous stimule, elle nous encourage à l’action, elle nous attire vers des engagements en faveur d’un monde plus humain.

Que croyez-vous qu’il arriva à Job, à la fin de cette histoire ? Qu’on ressortit ses enfants du placard où ils avaient été cachés ? Qu’ils furent ramenés à la vie par une action surnaturelle d’un dieu qui se joue de la vie ?

Non, il a fallu que Job quitte son tas de cendres pour que son histoire ait une suite. Et Job ne se contente pas de vivre de manière égoïste, dans la suffisance de la justification qu’il a reçue : il fait acte de fraternité en intercédant pour les trois colporteurs de la mauvaise nouvelle. Comme l’écrit Bonhoeffer : « La vie chrétienne consiste précisément pour moi à vivre dans le monde et comme le monde, à ne me distinguer en rien de lui ; il ne m'est pas permis, à cause de la grâce, de m'en distinguer en quoi que ce soit. » Rejoindre l’humanité là où elle est, rejoindre chacun dans ses préoccupations fondamentales, être là où sont les autres et non pas se réfugier dans une vision idyllique. La grâce n’a pas toujours l’odeur du Mustela ; la grâce a aussi l’odeur du détergeant. La grâce a parfois l’odeur des agents alkylants. La grâce n’a pas toujours le rayonnement étincelant des croix huguenotes qui renvoient la lumière. Parfois, la grâce se fait à travers d’autres types de radiation. La grâce est ce qui nous renvoie à la vie. La grâce est ce qui ressuscite notre désir de vivre, ce qui nous attire au cœur de l’histoire, au cœur du monde, pour en transfigurer les traits. La grâce est cette puissance de renouvellement disponible dans le moindre aspect de notre quotidien, le plus banal, le plus trivial. La grâce est ce qui porte notre vie à son avènement.

Amen

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Pasteur dans la chaire de l'Oratoire du Louvre - © France2

Pasteur dans la chaire de
l'Oratoire du Louvre © France2

Lecture de la Bible

Job 1:1-2:10

Il y avait dans le pays d’Uts un homme qui s’appelait Job. Et cet homme était intègre et droit; il craignait Dieu, et se détournait du mal.

2 Il lui naquit sept fils et trois filles.

3 Il possédait sept mille brebis, trois mille chameaux, cinq cents paires de boeufs, cinq cents ânesses, et un très grand nombre de serviteurs. Et cet homme était le plus éminent de tous les fils de l’Orient.

4 Ses fils allaient les uns chez les autres et donnaient tour à tour un festin, et ils invitaient leurs trois soeurs à manger et à boire avec eux.

5 Et quand les jours de festin étaient passés, Job appelait et sanctifiait ses fils, puis il se levait de bon matin et offrait pour chacun d’eux un holocauste; car Job disait: Peut-être mes fils ont-ils péché et ont-ils offensé Dieu dans leur coeur. C’est ainsi que Job avait coutume d’agir.

6 Or, les fils de Dieu vinrent un jour se présenter devant l’Eternel, et Satan vint aussi au milieu d’eux.

7 L’Eternel dit à Satan: D’où viens-tu? Et Satan répondit à l’Eternel: De parcourir la terre et de m’y promener.

8 L’Eternel dit à Satan: As-tu remarqué mon serviteur Job? Il n’y a personne comme lui sur la terre; c’est un homme intègre et droit, craignant Dieu, et se détournant du mal.

9 Et Satan répondit à l’Eternel: Est-ce d’une manière désintéressée que Job craint Dieu?

10 Ne l’as-tu pas protégé, lui, sa maison, et tout ce qui est à lui? Tu as béni l’oeuvre de ses mains, et ses troupeaux couvrent le pays.

11 Mais étends ta main, touche à tout ce qui lui appartient, et je suis sûr qu’il te maudit en face.

12 L’Eternel dit à Satan: Voici, tout ce qui lui appartient, je te le livre; seulement, ne porte pas la main sur lui. Et Satan se retira de devant la face de l’Eternel.

13 Un jour que les fils et les filles de Job mangeaient et buvaient du vin dans la maison de leur frère aîné,

14 il arriva auprès de Job un messager qui dit: Les boeufs labouraient et les ânesses paissaient à côté d’eux;

15 des Sabéens se sont jetés dessus, les ont enlevés, et ont passé les serviteurs au fil de l’épée. Et je me suis échappé moi seul, pour t’en apporter la nouvelle.

16 Il parlait encore, lorsqu’un autre vint et dit: Le feu de Dieu est tombé du ciel, a embrasé les brebis et les serviteurs, et les a consumés. Et je me suis échappé moi seul, pour t’en apporter la nouvelle.

17 Il parlait encore, lorsqu’un autre vint et dit: Des Chaldéens, formés en trois bandes, se sont jetés sur les chameaux, les ont enlevés, et ont passé les serviteurs au fil de l’épée. Et je me suis échappé moi seul, pour t’en apporter la nouvelle.

18 Il parlait encore, lorsqu’un autre vint et dit: Tes fils et tes filles mangeaient et buvaient du vin dans la maison de leur frère aîné;

19 et voici, un grand vent est venu de l’autre côté du désert, et a frappé contre les quatre coins de la maison; elle s’est écroulée sur les jeunes gens, et ils sont morts. Et je me suis échappé moi seul, pour t’en apporter la nouvelle.

20 Alors Job se leva, déchira son manteau, et se rasa la tête; puis, se jetant par terre, il se prosterna,

21 et dit: Je suis sorti nu du sein de ma mère, et nu je retournerai dans le sein de la terre. L’Eternel a donné, et l’Eternel a ôté; que le nom de l’Eternel soit béni!

22 En tout cela, Job ne pécha point et n’attribua rien d’injuste à Dieu.

1 Or, les fils de Dieu vinrent un jour se présenter devant l’Eternel, et Satan vint aussi au milieu d’eux se présenter devant l’Eternel.

2 L’Eternel dit à Satan: D’où viens-tu? Et Satan répondit à l’Eternel: De parcourir la terre et de m’y promener.

3 L’Eternel dit à Satan: As-tu remarqué mon serviteur Job? Il n’y a personne comme lui sur la terre; c’est un homme intègre et droit, craignant Dieu, et se détournant du mal. Il demeure ferme dans son intégrité, et tu m’excites à le perdre sans motif.

4 Et Satan répondit à l’Eternel: Peau pour peau! tout ce que possède un homme, il le donne pour sa vie.

5 Mais étends ta main, touche à ses os et à sa chair, et je suis sûr qu’il te maudit en face.

6 L’Eternel dit à Satan: Voici, je te le livre: seulement, épargne sa vie.

7 Et Satan se retira de devant la face de l’Eternel. Puis il frappa Job d’un ulcère malin, depuis la plante du pied jusqu’au sommet de la tête.

8 Et Job prit un tesson pour se gratter et s’assit sur la cendre.

9 Sa femme lui dit: Tu demeures ferme dans ton intégrité! Maudis Dieu, et meurs!

10 Mais Job lui répondit: Tu parles comme une femme insensée. Quoi! nous recevons de Dieu le bien, et nous ne recevrions pas aussi le mal! En tout cela Job ne pécha point par ses lèvres.

Job 42:7-17

Après que l’Eternel eut adressé ces paroles à Job, il dit à Eliphaz de Théman: Ma colère est enflammée contre toi et contre tes deux amis, parce que vous n’avez pas parlé de moi avec droiture comme l’a fait mon serviteur Job.

8 Prenez maintenant sept taureaux et sept béliers, allez auprès de mon serviteur Job, et offrez pour vous un holocauste. Job, mon serviteur, priera pour vous, et c’est par égard pour lui seul que je ne vous traiterai pas selon votre folie; car vous n’avez pas parlé de moi avec droiture, comme l’a fait mon serviteur Job.

9 Eliphaz de Théman, Bildad de Schuach, et Tsophar de Naama allèrent et firent comme l’Eternel leur avait dit: et l’Eternel eut égard à la prière de Job.

10 L’Eternel rétablit Job dans son premier état, quand Job eut prié pour ses amis; et l’Eternel lui accorda le double de tout ce qu’il avait possédé.

11 Les frères, les soeurs, et les anciens amis de Job vinrent tous lui rendre visite, et ils mangèrent avec lui dans sa maison. Ils le plaignirent et le consolèrent de tous les malheurs que l’Eternel avait fait venir sur lui, et chacun lui donna un kesita et un anneau d’or.

12 Pendant ses dernières années, Job reçut de l’Eternel plus de bénédictions qu’il n’en avait reçu dans les premières. Il posséda quatorze mille brebis, six mille chameaux, mille paires de boeufs, et mille ânesses.

13 Il eut sept fils et trois filles:

14 il donna à la première le nom de Jemima, à la seconde celui de Ketsia, et à la troisième celui de Kéren-Happuc.

15 Il n’y avait pas dans tout le pays d’aussi belles femmes que les filles de Job. Leur père leur accorda une part d’héritage parmi leurs frères.

16 Job vécut après cela cent quarante ans, et il vit ses fils et les fils de ses fils jusqu’à la quatrième génération.

17 Et Job mourut âgé et rassasié de jours.

 

Traduction NEG