David choisit dans le torrent cinq pierres polies
et les mit dans son sac de berger
(1 Samuel 17 :1-11 ;16 ;32-50)
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Culte du dimanche 14 septembre 2014
prédication du pasteur Marc Pernot
La Bible est le livre le plus vendu au monde depuis que l’imprimerie existe en Europe. Il y a bien le catalogue Ikéa qui dépasse depuis quelques années la Bible en nombre d’exemplaires imprimés mais ce catalogue est ensuite jeté à la poubelle, alors que la Bible est précieusement rangée dans la bibliothèque. Peut-être trop précieusement rangée, alors qu’elle est faite pour devenir toute fatiguée par l’usage que nous en faisons.
Mais ce n’est pas si facile de lire la Bible. Ce n’est pas que ce soit si difficile techniquement, mais plusieurs personnes m’ont dit être gênées de prendre la Bible pour la lire et l’étudier devant les autres. Quand on est vu lire un roman, ça va. Si on lit l’Illiade et l’Odyssée, ça fait sérieux. Mais si quelqu’un attrape sa Bible et la lit, la scrute, l’étudie, il arrive qu’il subisse des regards un peu en biais.
Comment est-ce possible, alors que la Bible est certainement une des 7 merveilles de la littérature mondiale. C’est un livre de philosophie et de théologie riche et profond, c’est aussi un outil absolument génial pour mieux se connaître soi-même, pour se poser d’excellentes questions qui aident à avancer, mais aussi pour nourrir notre foi et notre prière...
Pourquoi est-ce que ce semblerait bizarre de lire la Bible dans le métro, à la récréation ou après le dîner ? Ce n’est pas que la Bible ait moins de valeur qu’il y a 100 ans. Mais à mon avis c’est notre faute à nous, chrétiens. Car le christianisme a changé, depuis quelques dizaines d’années, deux courants principaux se développent dans le christianisme :
- Il y a les fondamentalistes, hyper motivés pour Jésus, considérant que la Bible est à la lettre près la Parole même de Dieu au point que quand leur lecture traditionnelle contredit la science, ils affirment que c’est la science qui se trompe, pas leur lecture de la Bible.
- Et puis il y a les libéraux, qui ont une façon d’interpréter la Bible qui est proche de celle que tout le monde utilise pour lire par exemple l’Illiade et l’Odyssée, personne ne croyant qu’il existe des cyclopes ou des sirènes au sens littéral du terme, mais lisant ces textes comme une figure du réel.
Alors quel est le problème ?
- Les fondamentalistes ont un bel enthousiasme pour pratiquer la Bible, mais le risque c’est qu’ils la ridiculisent en voulant forcer les gens à prendre à la lettre des récits qui ne sont pas faits pour être lus comme cela, motivant leurs fidèles par la menace d’un Dieu plus féroce encore que Goliath.
- Les libéraux ont parfois une lecture très intelligente de la Bible, mais à force de la désacraliser, ils risquent de ne plus s’investir dans l’étude de la Bible en y mettant leurs tripes, leur être, leur espérance et leur vie même. À quoi bon puisque Dieu nous aime et nous aimera de toute façon, comme le dit et le montre le Christ par sa vie.
Il y a donc du bon et du mauvais dans les deux courants les plus vivants du christianisme. Ce qu’il faudrait, c’est qu’il y ait plus de personnes pour combiner le meilleur des deux courants : avec à la fois l’ardeur des fondamentalistes pour travailler la Bible et la liberté de recherche des progressistes.
Cela existe.
Par exemple Paul Ricœur. Il est reconnu en France et à l’étranger comme un des plus grands philosophes du XXe siècle, ayant lu, compris et assimilé tout ce qui a pu exister comme philosophie de l’antiquité jusqu’à nos jours. Et bien Paul Ricœur lisait sa Bible et il allait au culte, bien que complètement débordé par ses cours, conférences et l’écriture de ses livres. Et c’est à la faculté de théologie protestante qu’il a légué tous ses manuscrits, pas à la Sorbonne. Que pouvait-il trouver, lui, à encore creuser ainsi la Bible, passionnément ? Certainement quelque chose que rien d’autre ne peut apporter.
Nous pouvons donc allier une vraie réflexion et un enthousiasme pour lire la Bible.
La Bible n’est donc pas un livre réservé aux fous de Dieu, ni aux personnes qui croient encore aux contes de fées. Ce n’est pas seulement un livre plein de massacres et de miracles absurdes. C’est un livre génial qui peut apporter une force et un enrichissement extraordinaire à toute personne, même la moins cultivée et la moins intellectuelle jusqu’au plus grand des philosophes. Comme le dit Saint Augustin, la Bible est un livre qui veut grandir avec les petits, il n’y a qu’à ceux qui se croient déjà assez grands qu’elle n’apporte rien.
C’est vrai qu’il existe malheureusement des interprétations de la Bible qui tentent de la faire passer pour un conte de fée. Par exemple ce récit de David et Goliath peut donner l’occasion de dire : le Dieu tout puissant vous donnera la victoire contre tout mal en ce monde à condition d’avoir assez de foi, avec pour preuve que David, un simple petit berger a pu battre un géant qui fait 3 mètres, surentraîné et suréquipé.
Le problème, c’est que cette interprétation est fausse et cruelle pour ceux qui souffrent. Même avec la plus grande foi, même avec des prières incessantes et hyper sincères, des catastrophes peuvent s’abattre sur nous et sur ceux que l’on aime. Et cette théorie du Dieu tout puissant participe ainsi à ridiculiser Dieu. Des athées comme Michel Onfray, qui font mine de ne connaître la Bible que par les pires de ses lecteurs, ont beau jeu ensuite de ridiculiser l’étude de la Bible et la foi en Dieu.
Mais la Bible est bien plus fine que cette théorie simpliste.
Oui, cette histoire de David dit que Dieu agit dans le monde, il guide des Samuel, et il nous permet de remporter de vraies victoires contre le mal comme David. Cette histoire nous dit qu’avec l’aide de Dieu nous sommes capables, tel que nous sommes, de faire des miracles qui auraient été hors de notre portée sans Dieu. Cette expérience de l’aide de Dieu face au mal n’est pas une vague promesse, c’est une expérience que fait l’être humain depuis que l’homme n’est plus seulement une sorte de singe.
Mais cette histoire de David nous dit aussi la faiblesse de Dieu. Loin de gouverner toute chose, nous le voyons tâtonner dans cette histoire. Il se laisse surprendre par des événements non prévus, et son plan met du temps à se réaliser… quand il se réalise. Si ce livre de Samuel avait voulu mettre en scène un Dieu qui sait tout, qui prévoit tout et qui peut tout, cette histoire aurait montré un Dieu qui impose au peuple hébreu de ne pas avoir de rois puisque Dieu ne le voulait pas (1 Samuel 8), et bien non, Dieu cède devant le peuple. Mais même alors, un Dieu tout puissant aurait au moins choisi quelqu’un de bon et non ce pauvre Saül qui devient fou de pouvoir. Pourtant, Dieu l’avait couvert de sa bénédiction, il avait été oint d’huile sainte par Samuel lui-même… Au contraire, la Bible nous dit que Dieu reconnaît avoir fait une erreur en ayant nommé Saül (1 Samuel 15:11). Et Quand Dieu veut désigner David comme roi, il a de la peine à guider vers lui Samuel qui regarde plus aux apparences qu’au cœur (1 Samuel 16:7). Si Dieu avait été tout puissant pour faire avancer le bien, il aurait pu envoyer sa bénédiction du ciel directement sur David dans un événement spectaculaire avec des effets de flamme, de voix céleste et de tremblement de terre, avec aussi un millier d’anges couverts de plumes… et les choses auraient été réglées en deux minutes, même les philistins seraient tombés à genoux, seraient devenus gentils et tout le monde se serait embrassé au lieu de s’entre tuer férocement.
Mais non, ce texte nous montre un Dieu qui aime, qui écoute et qui accompagne, qui fait tout pour faire avancer les choses avec nous. D’ailleurs David sait bien, lui, que Dieu est une vraie force, mais que la prière ne suffit pas face à un lion, un ours ou un immense guerrier des forces spéciales. David sait que Dieu est à ses côtés, il va quand même s’équiper, lui aussi, à sa façon. Et il se porte volontaire pour améliorer le monde. Lui, le petit, même si ça fait rigoler les Saül, ceux qui se prennent pour le roi des rois, rois de la théologie, rois de la vérité ultime et éternelle, roi de la vraie religion du bon Dieu, du Christ & des prophètes.
Pourtant, le petit David que nous sommes est digne de sa vocation personnelle. Et il s’y prépare. Il ramasse 5 pierres. Comme le remarquent des théologiens depuis des millénaires, le nombre de 5 est une allusion à la Bible elle-même, à la Torah qui a 5 livres. Si ce n’était pour nous donner cette piste, pourquoi ce récit aurait précisé ce nombre de 5 pierres alors qu’une seule va finalement servir ?
C’est pour nous donner une piste d’interprétation.
Pour se préparer, David fréquente la Bible, il choisit avec soin, lui-même, ces 5 pierres polies par les années. Et c’est exact qu’une des grandes richesses de la Bible, outre le fait que bien de ses textes soient géniaux, c’est qu’ils sont polis par des milliers d’années de réflexion, de discussions, d’interprétations multiples. Mais c’est ensuite à nous à piocher dedans, à choisir, sélectionner les bonnes pierres, celles qui vont bien pour notre main, pour notre fronde, pour nous-mêmes et pour la situation. Une autre personne en choisira d’autres, ou d’autres interprétations, d’autres styles. Mais nous sommes invité ici à un travail biblique personnel.
C’est d’ailleurs de telles armes que Jésus va utiliser dans son combat contre la tentation au tout début des évangiles. Jésus, comme nous tous, est assailli par la tentation de se prendre pour dieu au-dessus de Dieu, et même de prendre son estomac pour dieu. Mais il est armé, comme notre David ici, d’une bonne connaissance de la Bible (Mt 4:1-11).
Ce qu’il a retenu de la Bible ce jour-là, il le place dans son sac de berger et dans sa poche, nous dit le texte, mais c’est ensuite bien précisé que c’est finalement du sac de berger et non de sa poche qu’il va prendre la pierre qui lui donnera la victoire. C’est que le métier de berger n’est pas n’importe quel métier, dans la Bible. Le berger est réputé pour sa compassion pour chacune de ses brebis, même la plus mal en point, nourrissant, soignant, aimant, gardant chacune. Et le berger est connu pour sa relation directe avec Dieu, sa prière simple, sa louange libre et sincère. Nous sommes donc invités à creuser la Bible, à choisir et retenir ce qui nous convient à un moment donné, à en mettre une partie en réserve dans notre poche, mais à en faire passer une partie aussi dans notre sac de berger, dans un travail de prière et de compassion, de louange à Dieu et de pensée aimante pour ceux qui nous sont confiés.
Et puis nous pouvons comme David nous équiper de notre bâton de marche, car c’est à cela que lui sert ce bâton. Goliath, lui, fait du sur place. Le peuple hébreu aussi est comme figé de stupeur face à cet insurmontable danger qui le menace, pendant 40 jours, comme Jésus face à ses tentations. Et si David avait accepté la magnifique armure de Saül, il n’aurait pas pu avancer. Bien des lourdeurs de l’église, des religions et de nos codes sont magnifiques mais nous empêchent d’avancer. David reste léger pour être mobile.
S’équiper d’un bâton de marche c’est être conscient que l’on va peut-être trébucher en marchant, que nous nous sentirons parfois déstabilisé dans cette marche, mais que ça vaut le coup d’avancer car cette mobilité est essentielle. Ce bâton de marche est à l’image de la grâce de Dieu qui nous garde, nous pourrons toujours nous appuyer dessus, comme le fait David, comme lui, dont le nom signifie « le bien aimé », nous pouvons nous appuyer sur le fait d’être certainement le bien aimé de Dieu, qu’il nous a reconnu, choisi, béni personnellement. Nous ne sommes pas « bien aimé parce que », ni « bien aimé pour faire quelque chose », mais « bien aimé » tout court, et c’est fort de cela que David a le courage d’avancer et d’affronter Goliath.
Mais comment David a t-il appris à trouver ainsi la bonne pierre et à la lancer avec tant de forces et d’adresse pile là où il faut ? Il l’a appris dans son travail de berger, nous dit-il, face à des lions et des ours. C’est dans son travail de berger, dans ce travail de prière simple et vraie, dans ce travail de la compassion pour les plus petits que David, a appris cela. Ou plutôt il l’a appris dans les limites extrêmes de ce travail de berger.
C’est ainsi que l’on se forge une expertise dans la lecture de la Bible, dans la prière, et dans notre cheminement. C’est en poussant nos limites, peu à peu. Lisant, creusant la Bible, rapprochant les textes, passant notre interprétation à l’épreuve de la compassion et de la prière, méditant sans cesse l’amour de Dieu. Et ce travail passionné, ardent, c’est à chacun de le faire pour lui-même, pour s’équiper non de l’armure d’un autre, mais de son simple bâton de marche et savoir choisir sa propre collection de pierres qui seront bonnes pour lui. De retravailler ces textes dans notre sac de berger, avant de pouvoir sortir la pensée efficace face au mal quotidien que nous affrontons, ou peut-être face à un terrible Goliath que nous croiserons peut-être un jour, malheureusement. Et de taper exactement à la source de ce mal. Bien sûr ce sera aussi grâce à Dieu, car à tous les stades il a accompagné David pour qu’il puisse être ce qu’il est, et avoir le courage qui l’anime.
Il nous faudrait donc l’ardeur des « évangéliques » se passionner pour la Bible, pour les autres et pour Dieu comme si notre vie en dépendait. Et combiner cette ardeur à la l’expertise des « progressistes » pour avancer d’une façon toute personnelle dans la liberté que donne la confiance que Dieu.
Les Goliath feraient alors bien de partir en courant plutôt que de rigoler du Dieu vivant et du petit David que nous sommes.
Amen.
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Note :
Confessions de Saint-Augustin, Livre 3, chapitre 5 :
« Je pris la résolution d’appliquer mon esprit à la sainte Ecriture, et de connaître ce qu’elle était. Je le sais aujourd’hui : une chose qui ne se dévoile ni à la pénétration des superbes, ni à la simplicité des enfants; entrée basse, voûtes immenses, partout un voile de mystères! Et je n’étais pas capable d’y entrer, ni de plier ma tête à son allure. Car alors je n’en pensais pas comme j’en parle aujourd’hui: elle me semblait indigne d’être mise en parallèle avec la majesté cicéronienne. Mon orgueil répudiait sa simplicité, et mon regard ne pénétrait pas ses profondeurs. Et c’était pourtant cette Ecriture qui veut croître avec les petits: mais je dédaignais d’être petit; et enflé de vaine gloire, je me croyais grand.
« Aussi, je rencontrai des hommes, au superbe délire, charnels et parleurs; leur bouche recélait un piége diabolique, une glu composée du mélange des syllabes de votre nom, et des noms de Notre-Seigneur Jésus-Christ et du Paraclet notre consolateur, l’Esprit-Saint. Ces noms résidaient toujours sur leurs lèvres, mais ce n’était qu’un son vainement articulé; leur coeur était vide du vrai. Et ils disaient: Vérité, vérité; ils me la nommaient sans cesse, et jamais elle n’était en eux. Ils débitaient l’erreur, non-seulement sur vous, qui êtes vraiment la vérité, mais sur ce monde élémentaire, votre ouvrage, où, par delà les vérités mêmes connues des philosophes j’ai dû m’élancer, grâce à votre amour, ô mon Père, ô bonté souveraine, beauté de toutes les beautés! »
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Pasteur dans la chaire de
l'Oratoire du Louvre
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Lecture de la Bible
1 Samuel 17
1 Les Philistins réunirent leurs armées pour faire la guerre, … 3 Les Philistins étaient vers la montagne d’un côté, et Israël était vers la montagne de l’autre côté: la vallée les séparait.
4 Un homme sortit alors du camp des Philistins et s’avança entre les deux armées. Il se nommait Goliath, il était de Gath, et il avait une taille de six coudées et un empan.
5 Sur sa tête était un casque de bronze, et il portait une cuirasse à écailles du poids de cinq mille sicles de bronze.
6 Il avait aux jambes une armure de bronze, et un javelot de bronze entre les épaules.
7 Le bois de sa lance était comme une ensouple de tisserand, et la lance pesait six cents sicles de fer. Celui qui portait son bouclier marchait devant lui.
8 Le Philistin s’arrêta; et, s’adressant aux troupes d’Israël rangées en bataille, il leur cria: Pourquoi sortez-vous pour vous ranger en bataille? Ne suis-je pas le Philistin, et n’êtes-vous pas des esclaves de Saül? Choisissez un homme qui descende contre moi! 9 S’il peut me battre et qu’il me tue, nous vous serons assujettis; mais si je l’emporte sur lui et que je le tue, vous nous serez assujettis et vous nous servirez.
10 Le Philistin dit encore: Je jette en ce jour un défi à l’armée d’Israël! Donnez-moi un homme, et nous nous battrons ensemble.
11 Saül et tout Israël entendirent ces paroles du Philistin, et ils furent effrayés et saisis d’une grande crainte….
16 Le Philistin s’avançait matin et soir, et il se présenta pendant quarante jours…
32 David dit à Saül: Que personne ne se décourage à cause de ce Philistin! Ton serviteur ira se battre avec lui.
33 Saül dit à David: Tu ne peux pas aller te battre avec ce Philistin, car tu es un enfant, et lui, il est un homme de guerre depuis son enfance.
34 David dit à Saül: Ton serviteur faisait paître les brebis de son père. Et quand un lion ou un ours venait en enlever une du troupeau, 35 je courais après lui, je le frappais, et j’arrachais la brebis de sa gueule. S’il se dressait contre moi, je le saisissais par la gorge, je le frappais, et je le tuais. 36 C’est ainsi que ton serviteur a terrassé le lion et l’ours, et il en sera du Philistin, de cet incirconcis, comme de l’un d’eux, car il a insulté l’armée du Dieu vivant.
37 David dit encore: L’Éternel, qui m’a délivré de la griffe du lion et de la patte de l’ours, me délivrera aussi de la main de ce Philistin. Et Saül dit à David: Va, et que l’Éternel soit avec toi!
38 Saül fit mettre ses vêtements à David, il plaça sur sa tête un casque de bronze, et le revêtit d’une cuirasse. 39 David porta l’épée de Saül par-dessus ses habits, et voulut marcher, car il n’avait pas encore essayé. Mais il dit à Saül: Je n’arrive pas à marcher avec cette armure, je n’y suis pas habitué. Et il s’en débarrassa. 40 Il prit en main son bâton de berger, il choisit dans le torrent cinq pierres polies, et les mit dans sa gibecière de berger et dans sa poche. Puis, sa fronde à la main, il s’avança contre le Philistin.
41 Le Philistin s’approcha peu à peu de David, et l’homme qui portait son bouclier marchait devant lui. 42 Le Philistin regarda, et lorsqu’il aperçut David, il le méprisa, ne voyant en lui qu’un enfant, blond et d’une belle figure. 43 Le Philistin dit à David: Suis-je un chien, pour que tu viennes à moi avec des bâtons? Et, après l’avoir maudit par ses dieux, 44 il ajouta: Viens vers moi, et je donnerai ta chair aux oiseaux du ciel et aux bêtes des champs.
45 David dit au Philistin: Tu marches contre moi avec l’épée, la lance et le javelot; et moi, je marche contre toi au nom de l’Eternel des puissances, du Dieu de l’armée d’Israël, que tu as insultée. 46 Aujourd’hui l’Eternel te livrera entre mes mains, je t’abattrai et je te couperai la tête; aujourd’hui je donnerai les cadavres du camp des Philistins aux oiseaux du ciel et aux animaux de la terre. Et toute la terre saura qu’Israël a un Dieu. 47 Et toute cette multitude saura que ce n’est ni par l’épée ni par la lance que l’Éternel sauve. Car la victoire appartient à l’Eternel. Et il vous livre entre nos mains.
48 Aussitôt que le Philistin se mit en mouvement pour marcher au-devant de David, David courut sur le champ de bataille à la rencontre du Philistin. 49 Il mit la main dans sa gibecière, y prit une pierre, et la lança avec sa fronde; il frappa le Philistin au front, et la pierre s’enfonça dans le front du Philistin, qui tomba le visage contre terre. 50 Ainsi, avec une fronde et une pierre, David fut plus fort que le Philistin; il le terrassa et lui ôta la vie, sans avoir d’épée à la main.
51 Il courut, s’arrêta près du Philistin, se saisit de son épée qu’il tira du fourreau, le tua et lui coupa la tête. Les Philistins, voyant que leur héros était mort, prirent la fuite.
52 Et les hommes d’Israël et de Juda poussèrent des cris, et allèrent à la poursuite des Philistins jusque dans la vallée et jusqu’aux portes d’Ekron. |
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