Noël selon Luc :
La religion & le salut
(Évangile selon Luc 1:5 à 2:20)
(écouter l'enregistrement - culte entier - voir la vidéo ci-dessous)
Culte de la veillée de Noël 2016
prédication du pasteur Marc Pernot
Pour construire une maison, il est bien utile d’avoir une grue à côté pour
monter les matériaux jusqu’au sommet du toit. Mais comment construit-on un
gratte-ciel, il n’existe pas de grue assez haute ? En fait, c’est très
simple, la grue permet de faire monter les murs autant que possible. La
grue est ensuite montée au sommet des murs déjà construits ce qui lui
permet de les faire monter plus haut encore. En résumé : on monte d’abord
la grue, puis les murs, puis la grue, puis les murs, etc. À la fin, la grue
est démontée car elle ne sert plus à rien et que cela ne ferait pas très
joli d’avoir un bout de grue au sommet du joli gratte ciel.
Luc semble construire son récit sur ce même modèle, avec ces histoires de
la venue de deux enfants, avec d’abord l’annonce de la conception de
Jean-Baptiste, puis l’annonce de la conception de Jésus, puis la rencontre
entre les mères de Jean-Baptiste et Jésus, puis la naissance de
Jean-Baptiste, puis la naissance de Jésus, puis Jean-Baptiste appelant les
foules, pour enfin arriver à Jésus parlant à la foule.
Pourquoi est-ce que Luc a mélangé ces deux récits ? Cela aurait été plus
simple de nous parler seulement de Jésus puisque c’est lui l’essentiel : le
point de rencontre entre Dieu et l’humanité, le sens de la vie humaine et
son but.
Mais quand même, Jean-Baptiste prépare la venue du Christ, il prépare la
venue du salut de Dieu dans notre monde et dans notre propre existence. Il
est donc logique de commencer par lui, et les 4 évangiles que nous avons
dans la Bible racontent effectivement d’abord l’histoire de Jean-Baptiste
avant qu’il disparaisse pour laisser la place à Jésus.
Alors, que veut nous dire Luc en mélangeant ainsi la venue au monde de
Jean-Baptiste et celle de Jésus, en faisant une tresse avec leurs deux
histoires ? Luc nous dit que la construction de notre foi et de notre salut
est un peu comme la grue et le gratte-ciel qui s’élèvent mutuellement. Ici,
la religion prépare la relation à Dieu, qui sert de base à la religion, qui
permet à la foi de s’élever encore...
Jean-Baptiste incarne la religion et Jésus incarne l’Emmanuel « Dieu en nous, parmi nous » : le salut de Dieu. La religion est juste
un outil, comme la grue pour construire la tour. Ce n’est pas très joli,
une grue, elle doit disparaître à la fin mais en attendant c’est assez
utile. La religion ne doit pas être plus que cela, mais pas moins que cela
non plus : un outil qui nous aide à construire une relation vivante avec
Dieu. Luc nous montre ici qu’il doit y avoir comme un va et vient entre la
religion et la foi, avec des avancées progressives de l’une et de l’autre,
par pallier successifs.
Luc commence par l’histoire de Zacharie et Élisabeth, les parents de
Jean-Baptiste. Ils sont l’archétype de la religion bien religieuse, avec le
formidable temple de Jérusalem et cette cérémonie solennelle d’offrande à
Dieu, avec le peuple autour qui chante et qui crie son espérance de Dieu.
Zacharie est prêtre, Élisabeth est même descendante du premier des grands
prêtres de tous les temps, Aaron, le frère de Moïse.
Zacharie et Élisabeth incarnent la religion en tant qu’effort de l’homme
vers Dieu. C’est une ouverture à sa bénédiction, à ses miracles dans notre
vie. Cette recherche a une certaine fécondité puisque Zacharie et Élisabeth
auront finalement un enfant. Une vie va naitre en réponse à leurs efforts
de théologie, de lecture de la Bible et de prière, de culte et d’offrande à
Dieu. Même si ce n’est « que » Jean-Baptiste, cette fécondité est déjà
immense. Jean prépare la venue du salut, il ouvre ainsi ce chantier
d’élévation de notre existence vers Dieu.
Mais attention, même si Luc commence son Évangile en mettant en scène en
premier la religion, cela ne veut pas dire que la religion serait le point
de départ de tout, comme si c’était l’homme qui réveillait Dieu par ses
rites et lui arrachait sa bénédiction à coup de prières. En effet, les noms
mêmes de Zacharie et d’Élisabeth, ainsi que le nom de leur fils Jean, ces
trois noms affirment que c’est Dieu qui a aimé le premier et que l’effort
de l’homme vers Dieu n’est qu’une réponse à la grâce première de Dieu. En
effet :
-
« Zacharie », en hébreu (Zakar-Yah) signifie « l’Éternel se souvient » : l’Éternel tient sa parole de
bénédiction pour toutes les familles de la terre, parole donnée à
Abraham comme le rappellent aussi bien le cantique chanté par Marie et
celui chanté par Zacharie (Luc 1:55,73). Au point de départ,
il y a donc l’Éternel Dieu qui choisit de nous bénir, tout simplement
parce qu’il a de la tendresse pour nous.
-
« Élisabeth », en hébreu (Éli-Shaba) signifie « mon Dieu est une promesse pour moi » pas seulement pour
l’humanité, mais pour moi aussi.
- Et enfin, leur fils Jean, en hébreu (Yo-ranan), ce nom signifie « l’Éternel est grâce, il est amour gratuit ».
À la base, il y a donc ce Dieu qui est amoureux de nous, ce Dieu qui ne
nous oubliera jamais et qui est pour nous seulement : promesse,
miséricorde, effort pour nous élever, pour faire de nous quelqu’un de bien
et de bienfaisant pour ceux qui nous entourent, comme lui.
La religion est déjà une réponse. La religion est déjà un acte de foi vers
une promesse qui nous a été faite. La religion est comme la réaction du
bébé qui, sentant que sa mère l’a pris dans ses bras, cherche son sein pour
recevoir son lait. Mais la religion n’est ni la mère, ni le lait, ni la
vie. La religion est un simple geste.
Elle est utile comme ouverture à la vie qu’est Dieu, mais la religion est
stérilisante si elle se prend pour l’essentiel. Cela aussi, Luc nous le
montre dans ce récit. Zacharie et Elisabeth se sont épuisés en prière, en
sacrifices et en parfum brûlé dans le temple pendant des années sans la
moindre fécondité. C’est que, peut-être, ils pensaient que la religion est
une formule magique, comme un télécommande pour obtenir les bienfaits de
Dieu ? Et bien non. Ce serait de la superstition. La religion est alors
stérilisante. Elle n’est source de vie que quand elle est une ouverture à
la présence de l’ange, qui symbolise ici le contact avec Dieu lui-même.
Sans cette attente de contact avec Dieu la religion n’est qu’une sorte de
danse de la pluie où l’homme se célèbre lui-même, la beauté de sa liturgie
célèbre alors ses arts et sa culture, ses pirouettes théologiques célèbre
alors sa propre intelligence. Au contraire, tout cela est très bien quand
tout cela, quand le meilleur de nous-mêmes est mobilisé dans une ouverture
vers la transcendance. Alors se mêlent l’élévation et l’humilité.
Et nous ? Nous qui avons fait place à un temps de culte en cette nuit de
Noël, quelle sorte de religion pratiquons nous ? À qui rendons-nous un
culte, en vérité ? À Dieu si nous l’espérons, s’il est le but de notre
aspiration, si dans notre prière nous demandons enfin l’essentiel : si nous
demandons Dieu. Rien de moins. Ce « quelque chose » de plus grand que
l’univers, « quelque chose » qui est la source ultime. Sans cela, notre
religion rend un culte à l’homme seulement et nous resterons indéfiniment à
danser en rond autour de notre nombril.
Mais en réalité, nous sommes plus « croyants » que nous ne le craignons.
Est-ce vraiment Dieu que je cherche quand je prie ? Est-ce vraiment Dieu
que j’attends, que j’écoute et que je rencontre au plus profond de moi-même
dans ma méditation ? Oui, nous dit cette bénéfique pensée de Pascal. Ce
génial philosophe et physicien s’inquiétait aussi de cette question et il
s’entend répondre par Dieu (dans son cœur) : « Console‑toi. Tu ne me chercherais pas si tu ne m’avais trouvé ».
Si nous avons envie d’avoir la foi c’est que nous l’avons déjà. C’est que
nous avons déjà eu comme une première expérience de Dieu, plus ou moins
confuse mais qui est source d’une première inspiration. Ensuite, un peu de
religion permet de se préparer à accueillir ce Dieu que nous avons déjà
effleuré. Un peu de culte comme Zacharie, un peu de prière comme Élisabeth,
un peu d’ascèse comme leur fils Jean. Un peu de religion, la juste dose, ni
prise trop au sérieux ni pas assez, à la façon et au rythme qui nous
correspondent, un peu de religion mais pas comme un but, juste comme une
ouverture à cette réalité essentielle que nous savons ne pas encore
connaître, ou si peu.
Zacharie sort muet de cette rencontre avec Dieu. Comme Jacob en sort frappé
à la hanche, et Paul en sort aveugle. Merci du cadeau ! Mais ces troubles
ne sont qu’une petite crise de croissance. La religion mobilise nos
facultés au service d’une ouverture vers ce qui est d’une autre dimension
que nous. Elle est comme un grue toute habituée à élever de la matière à sa
hauteur et qui tout d’un coup est elle-même élevée à un autre niveau. Il y
a un vertige dans ce saut. C’est normal. Pour parler de ce qu’il a vécu, il
faudrait que Zacharie invente des mots nouveaux, sa théologie ancienne y
perd son latin, ou plutôt son hébreu. Il prenait sa théologie, sa religion,
son interprétation des Écritures pour des sommets, et ils l’étaient à
l’époque, mais maintenant ce ne sont qu’un petit escabeau. Bien utile mais
modeste.
La religion est utile mais même pas indispensable nous dit ici Luc à
travers l’histoire de Marie. Contrairement à la famille de Jean, Marie
reçoit la visite de Dieu par surprise, en dehors de tout contexte
religieux. Au contraire, Luc nous dit que l’ange vient faire irruption chez
elle, à domicile, comme une grâce. Tant mieux. C’est vrai que l’être humain
est naturellement spirituel. La religion travaille seulement cette
disposition.
Le nom même de « Marie » évoque le contraire de la religion ce nom
signifie « la rebelle », et c’est bien ce qu’incarne Myriam, la sœur
de Moïse et d’Aaron : elle n’est pas très sage, elle est directement
inspirée par Dieu et elle n’est donc pas vraiment dans la ligne du parti.
C’est une vraie prophète, comme Marie la mère de Jésus, et comme nous, à sa
suite.
La religion est utile mais elle a donc ses limites. L’expérience de la
rencontre avec Dieu a ses limites aussi, bien qu’elle soit un contact avec
l’ultime. Les anges repartent et laissent Zacharie ou Élisabeth à leurs
vies changées, habitées d’une vie nouvelle. La religion prend alors le
relais, avant et après cette expérience. Avant pour s’ouvrir à une étape
supplémentaire. Et après pour relire et intégrer ce que nous avons reçu
avec Dieu, puis le partager, le vivre, et porter les fruits de notre vie
fécondée par la source de vie.
C’est ainsi que Marie, qui n’a apparemment pas eu besoin de la religion
avant cette expérience de Dieu, a besoin de la religion après. Comme
Zacharie, Marie ne peut rester seule avec cette vie nouvelle dans le cœur.
Marie va alors rendre visite à sa cousine Élisabeth, la bien religieuse, la
descendante d’Aaron. Et elle va aider Marie à mieux comprendre et à mettre
des mots sur cette grâce qui lui a été faite par Dieu. Marie va pouvoir
relire son expérience infiniment particulière en lien avec les récits de la
Bible, les antiques promesses.
C’est ainsi que se tisse la religion, malgré ses limites humaines, avec la
relation secrète entre le croyant et son Dieu. Entre chacun de nous et
notre Dieu à tous.
Amen
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Pasteur dans la chaire de
l'Oratoire du Louvre
© France2
Lecture de la Bible
Luc 1:5-25 (Zacharie)
Au temps d'Hérode, roi de Judée, il y eut un sacrificateur, du nom de
Zacharie, de la classe d'Abia ; sa femme était une descendante d'Aaron, et
son nom était Élisabeth. 6 Tous deux étaient justes devant Dieu,
et suivaient d'une manière irréprochable tous les commandements et les
ordonnances du Seigneur. 7 Mais ils n'avaient pas d'enfant,
parce qu'Élisabeth était stérile, et ils étaient l'un et l'autre d'un âge
avancé.
8 Or, dans l'exercice de ses fonctions devant Dieu, selon le tour de sa
classe, 9 il fut désigné par le sort, suivant la coutume du
sacerdoce, pour entrer dans le temple du Seigneur et pour y offrir le
parfum. 10 Toute la multitude du peuple était dehors en prière à
l'heure du parfum. 11 Alors lui apparut un ange du Seigneur,
debout à droite de l'autel des parfums. 12 Zacharie fut troublé
en le voyant, et la crainte s'empara de lui. 13 Mais l'ange lui
dit : Sois sans crainte Zacharie ; car ta prière a été exaucée. Ta femme
Élisabeth t'enfantera un fils, et tu l'appelleras du nom de Jean. 14 Il sera pour toi un sujet de joie et d'allégresse, et
beaucoup se réjouiront de sa naissance. 15 Car il sera grand
devant le Seigneur, il ne boira ni vin, ni boisson enivrante, il sera
rempli de l'Esprit Saint dès le sein de sa mère 16 et ramènera
beaucoup des fils d'Israël au Seigneur, leur Dieu. 17 Il
marchera devant lui avec l'esprit et la puissance d'Élie pour ramener le
cœur des pères vers les enfants, et les rebelles à la sagesse des justes,
et pour préparer au Seigneur un peuple bien disposé.
18 Zacharie dit à l'ange : A quoi reconnaîtrai-je cela ? Car je suis vieux, et
ma femme est d'un âge avancé. 19 L'ange lui répondit : Moi, je
suis Gabriel, celui qui se tient devant Dieu ; j'ai été envoyé pour te
parler et t'annoncer cette bonne nouvelle. 20 Voici : tu seras
muet, et tu ne pourras parler jusqu'au jour où cela se produira, parce que
tu n'as pas cru à mes paroles qui s'accompliront en leur temps.
21 Cependant, le peuple attendait Zacharie, et s'étonnait qu'il s'attarde dans
le temple. 22 A sa sortie, il ne put leur parler, et ils
comprirent qu'il avait eu une vision dans le temple ; il se mit à leur
faire des signes, et demeurait muet.
23 Lorsque ses jours de service furent achevés, il retourna dans sa maison. 24 Quelque temps après, sa femme Élisabeth devint enceinte. Elle
se cacha pendant cinq mois, en disant : 25 Voilà ce que le
Seigneur a fait pour moi, au temps où il a décidé d'enlever ce qui était ma
honte parmi les hommes.
Luc 1:26-56 (Marie)
Au sixième mois, l'ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de
Galilée du nom de Nazareth, 27 chez une vierge fiancée à un
homme du nom de Joseph, de la maison de David ; le nom de la vierge était
Marie. 28 Il entra chez elle et dit : Je te salue toi à qui une
grâce a été faite ; le Seigneur est avec toi. 29 Troublée par
cette parole, elle se demandait ce que signifiait une telle salutation. 30 L'ange lui dit : Sois sans crainte, Marie ; car tu as trouvé
grâce auprès de Dieu. 31 Voici : tu deviendras enceinte, tu
enfanteras un fils, et tu l'appelleras du nom de Jésus. 32 Il
sera grand et sera appelé Fils du Très-Haut, et le Seigneur Dieu lui
donnera le trône de David, son père. 33 Il règnera sur la maison
de Jacob éternellement et son règne n'aura pas de fin. 34 Marie
dit à l'ange : Comment cela se produira-t-il, puisque je ne connais pas
d'homme ? 35 L'ange lui répondit : Le Saint-Esprit viendra sur
toi, et la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre. C'est pourquoi,
le saint qui naîtra sera appelé Fils de Dieu. 36 Voici
qu'Élisabeth ta parente a conçu, elle aussi, un fils en sa vieillesse, et
celle qui était appelée stérile est dans son sixième mois. 37 Car avec Dieu il faut s’attendre à tout. 38 Marie dit : Voici la
servante du Seigneur ; qu'il me soit fait selon ta parole. Et l'ange
s'éloigna d'elle.
39 En ces jours-là, Marie se leva et s'empressa d'aller vers les montagnes
dans une ville de Juda. 40 Elle entra dans la maison de Zacharie
et salua Élisabeth. 41 Dès qu'Élisabeth entendit la salutation
de Marie, son enfant tressaillit dans son sein. Élisabeth fut remplie
d'Esprit Saint 42 et s'écria d'une voix forte : Tu es bénie
entre les femmes, et le fruit de ton sein est béni. 43 Comment
m'est-il accordé que la mère de mon Seigneur vienne chez moi ? 44 Car voici : aussitôt que la voix de ta salutation a frappé
mes oreilles, l'enfant a tressailli d'allégresse dans mon sein. 45 Heureuse celle qui a cru à l'accomplissement de ce qui lui a
été dit de la part du Seigneur.
46 Et Marie dit : Mon âme exalte le Seigneur 47 Et mon esprit a de
l'allégresse en Dieu, mon Sauveur,48 Parce qu'il a jeté les yeux
sur la bassesse de sa servante. Car voici : désormais toutes les
générations me diront bienheureuse. 49 Parce que le Puissant a
fait pour moi de grandes choses. Son nom est saint, 50 Et sa
miséricorde s'étend d'âge en âge Sur ceux qui le craignent.
51 Il a déployé la force de son bras ; Il a dispersé ceux qui avaient dans le
cœur des pensées orgueilleuses, 52 Il a fait descendre les
puissants de leurs trônes, Élevé les humbles, 53 Rassasié de
biens les affamés, Renvoyé à vide les riches.
54 Il a secouru Israël, son serviteur, Et s'est souvenu de sa miséricorde, 55 — comme il l'avait dit à nos pères —, envers Abraham et sa
descendance pour toujours.
56 Marie demeura avec Élisabeth environ trois mois. Puis elle retourna chez
elle.
Luc 1:57-80 (Élisabeth)
Le temps où Élisabeth devait accoucher arriva, et elle enfanta un fils. 58 Ses voisins et ses parents apprirent que le Seigneur avait
manifesté envers elle sa miséricorde, et se réjouirent avec elle. 59 Le huitième jour, ils vinrent circoncire le petit enfant, et
ils l'appelaient Zacharie, du nom de son père. 60 Mais sa mère
prit la parole et dit : Non, il sera appelé Jean. 61 Ils lui
dirent : Il n'y a dans ta parenté personne qui soit appelé de ce nom. 62 Et ils faisaient des signes à son père pour savoir comment il
voulait l'appeler. 63 Zacharie demanda une tablette et il
écrivit : Jean est son nom. Et tous furent dans l'étonnement. 64 Au même instant, sa bouche s'ouvrit et sa langue se délia ;
il parlait et bénissait Dieu. 65 La crainte saisit tous les
habitants d'alentour, et, dans toutes les montagnes de la Judée, on
s'entretenait de tous ces événements. 66 Tous ceux qui en entendaient
parler les prirent à cœur et dirent : Que sera donc ce petit enfant ? En
effet la main du Seigneur était avec lui.
67 Zacharie, son père, fut rempli d'Esprit Saint et prophétisa en ces termes :
68 Béni soit le Seigneur, le Dieu d'Israël, De ce qu'il a visité et racheté
son peuple, 69 Et nous a procuré une pleine délivrance Dans la
maison de David, son serviteur, 70 Comme il en avait parlé par
la bouche de ses saints prophètes depuis des siècles, 71 La
délivrance de nos ennemis et de la main de tous ceux qui nous haïssent.
72 Ainsi fait-il miséricorde à nos pères Et se souvient-il de sa sainte
alliance. 73 Selon le serment qu'il a juré à Abraham, notre
père.
74 Ainsi nous accorde-t-il, après avoir été délivrés de la main de nos
ennemis, de pouvoir sans crainte 75 Lui rendre un culte dans la
sainteté et la justice, en sa présence, tout au long de nos jours.
76 Et toi, petit enfant, tu seras appelé prophète du Très-Haut ; Car tu
marcheras devant le Seigneur pour préparer ses voies, 77 Pour
donner à son peuple la connaissance du salut par le pardon de ses péchés, 78 Grâce à l'ardente miséricorde de notre Dieu. C'est par elle
que le soleil levant nous visitera d'en haut 79 Pour éclairer
ceux qui sont assis dans les ténèbres et dans l'ombre de la mort Et pour
diriger nos pas dans le chemin de la paix.
80 Or le petit enfant grandissait et se fortifiait en esprit. Il demeurait
dans les déserts, jusqu'au jour où il se présenta devant Israël.
Luc 2:1-6 (Jésus)
En ces jours-là parut un décret de César Auguste, en vue du recensement de
toute la terre. 2 Ce premier recensement eut lieu pendant que
Quirinius était gouverneur de Syrie. 3 Tous allaient se faire
recenser, chacun dans sa propre ville.
4 Joseph aussi monta de la Galilée, de la ville de Nazareth, pour se rendre
en Judée dans la ville de David appelée Bethléhem, parce qu'il était de la
maison et de la famille de David, 5 afin de se faire inscrire
avec Marie, sa fiancée, qui était enceinte.
6 Pendant qu'ils étaient là, le temps où Marie devait accoucher arriva, 7 et elle enfanta son fils premier-né. Elle l'emmaillota et le
coucha dans une crèche, parce qu'il n'y avait pas de place pour eux dans
l'hôtellerie.
Amen
(Cf. Traduction Colombe) |
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