Noël selon Matthieu : Joseph et les mages
(Matthieu 1:18-25 ; Matthieu 2:1-12)
(écouter l'enregistrement - culte entier - voir la vidéo ci-dessous)
Culte du jour de Noël 2016 à l'Oratoire du Louvre
prédication à deux voix par Marc Pernot & Martine Lecoq
Sur cette page :
- Prédication de Marc Pernot sur Joseph (Matthieu 1:18-25)
- Prédication de Martine Lecoq sur les mages (Matthieu 2:1-12)
1. Avec Joseph
(Matthieu 1:18-25)
prédication de Marc Pernot
Il est possible d’y apprendre à reconnaître les actes de Dieu dans
l’histoire et dans notre propre histoire, pour nous ouvrir à ces
miracles de résurrection dont Dieu est la source.
Il est possible de faire une lecture spirituelle de ce texte, nous
aidant à découvrir combien le souffle de Dieu est fécond dans notre
existence, faisant naître et grandir un enfant de Dieu dans notre être.
Mais pour ce Noël, je vous propose de faire une lecture éthique de ce
commencement d’Évangile, en regardant comment Joseph réagit face à une
situation totalement imprévue pour lui. Son amoureuse est enceinte et
il sait qu’il n’y est pour rien. C’est évidemment très choquant. La vie
n’est pas toujours simple. Joseph n’était pas du tout préparé à cela.
Comment va-t-il se comporter ?
Une solution existe dans sa religion, sa culture : selon le livre du
Deutéronome 22:23-24, Marie mérite d’être lapidée. Et puisque le texte
nous dit que Joseph est quelqu’un de « juste », normalement cela
devrait dire qu’il colle scrupuleusement à la volonté de Dieu. Pourtant
il ne va pas suivre ce que dit la Bible sur ce cas. Cela veut dire que
la notion même de ce qu’est « être juste » aux yeux de Dieu n’est pas
l’obéissance aux commandements, mais une façon d’être qui va être
développée dans la suite de ce récit. Ce commencement d’Évangile y va
fort.
Deux mots décrivent la première étape du cheminement de Joseph, celui
de volonté et de réflexion. C’est un juste mélange de dignité et
d’humilité : honneur de celui qui se sent appelé à décider par
lui-même, et humilité de celui qui prend le temps de tourner la
question dans sa tête et dans son cœur afin de ne pas décider à la
légère. Et c’est ainsi qu’au lieu de s’en remettre à l’intransigeance
de sa culture et de sa religion, au lieu de se laisser guider par une
tristesse et une colère bien compréhensibles, Joseph se met à prendre à
penser à l’avenir de Marie. Il considère la femme, la personne, et non
seulement les faits. Il respecte profondément la personne même si les
faits sont choquants, et blessants pour lui.
Il est parfois dit que l’éthique chrétienne est une éthique de la
responsabilité, oui, mais c’est même plus que cela, c’est une éthique
du questionnement avant de choisir personnellement, c’est une éthique
de la personne, privilégiant la personne humaine, et pas que sa seule
petite personne mais aussi la personne de l’autre, quand bien même elle
serait coupable.
Ce questionnement et cette ouverture aux autres se prolonge ensuite,
comme naturellement, à une ouverture à Dieu, directement, figurée par
la visite d’un ange. Le fait de chercher une solution nouvelle par
lui-même le dispose à cette ouverture à la source ultime de nouveauté
qu’est Dieu, qui est comme au-delà de notre conscience et pourtant qui
va réveiller Joseph de son sommeil, littéralement le ressusciter, le
rendre plus conscient. Cette ouverture à Dieu peut se manifester au
moins par une méditation de notre idéal, au cœur de nos difficultés à
trancher dans une situation difficile. Même s’il convient ensuite
d’être pragmatique en cherchant la moins mauvaise des solutions, au
moins garder ce regard vers cet idéal parfait qu’est Dieu pour nous
réveiller.
Et c’est comme cela que nous sommes amenés à réviser la notion d’homme
juste. C’est celui qui cherche à s’ajuster à la situation, s’ajuster à
l’autre, s’ajuster au meilleur qu’est Dieu. Pour cela, Joseph prend sur
lui, cela lui demande un effort de volonté et de bouillonnement
intérieur d’arguments et de sentiments contradictoires dans une
situation troublante car ne correspondant pas à l’idéal.
C’est ainsi que la question n’est pas de savoir si Joseph a un
comportement juste, mais le texte nous dit que Joseph EST un homme
juste. La question fondamentale est plus la transformation de la
personne, dont les actes ne sont ensuite que des fruits. C’est sur
l’être intérieur que Dieu veut travailler, et que nous pouvons
travailler avec lui en y mettant notre volonté et notre bouillonnement
intérieur. Cela demande d’avoir reçu l’assurance que nous sommes dignes
de décider du juste chemin dans la vie... tout en gardant l’humilité de
chercher un plus juste possible, et donc de suspendre notre jugement le
temps de former notre projet. C’est toute la différence avec la façon
d’être d’Adam et Ève qui mangent l’arbre de la connaissance du bien et
du mal, se laissant gouverner par leur seul désir qui prend ainsi la
place de Dieu. Ils ont pourtant la vocation de cultiver le jardin
d’Éden, et donc de faire œuvre de créativité, donc d’esprit de
décision, donc la vocation de faire leurs propres arbitrages.
Joseph, lui, sait qu’il doit décider par lui-même et il prend la peine
de suspendre son jugement le temps de former cette décision sur autre
chose que son seul petit lui-même et son seul désir. Il prend en compte
la complexité de la situation, la vie des autres, et Dieu. C’est ainsi
que Joseph évite l’aliénation qui consiste à être sous la coupe d’un
dieu-tyran, ou pire sous la coupe d’une religion qui se prend pour la
voix de ce Dieu. Et c’est ainsi que Joseph évite aussi l’orgueil,
l’hubris de se prendre pour Dieu.
Un ange apparaît qui va bien l’aider. Mais pour situer cette
intervention divine dans le processus de décision évoqué par ce récit,
il faut remarquer que l’ange apparait, nous dit le texte, au cœur de
cette intense réflexion de Joseph pour chasser sa peur. Il ne s’agit
donc pas d’un viol de sa propre réflexion. Mais un accompagnement dans
ce qu’il avait déjà projeté pour avoir un courage supplémentaire, et
aller plus loin.
D’ailleurs, c’est le propre de la figure de l’ange dans la Bible, il
n’envoie pas dans la figure de Joseph une table de pierre avec gravé
dessus en lettres de feu son ordre de mission assorti d’une menace de
tortures éternelle en cas de problèmes. Mais l’ange porte au contraire
une parole qui met fin à toute crainte, à toute menace de la part de
Dieu, une parole qui permet de transgresser les codes et donc d’avoir
un mouvement novateur et créatif.
L’ange, c’est Dieu qui nous accompagne et qui nous bénit, c’est Dieu
qui vient visiter notre intelligence, notre volonté, notre recherche de
solutions possibles. L’ange c’est Dieu qui nous donne le courage d’être
prophète dans notre temps dans notre monde pour faire avancer la
justice au-delà de ce qui a été connu avant. L’ange c’est ce courage
qui nous permet de prendre une décision et donc de renoncer aux autres
solutions envisagées et assumer la décision prise même si elle est
difficile et imparfaite.
Cette liberté est géniale, mais évidemment dangereuse. Car qui nous dit
que cette voix qui s’exprime en nous est celle de l’ange de Dieu ou
celle du serpent de notre tentation nous faisant prendre des vessies
pour des lanternes, ou plus généralement nous faisant prendre nos peurs
pour de la sagesse, nos préjugés pour de la justice, et nos désirs pour
le souffle de Dieu ?
C’est pourquoi il est salutaire que l’ange de Joseph s’exprime au sein
même du bouillonnement de questions et de réflexions de Joseph. Toutes
nos intuitions spirituelles ne sont pas prophétiques. Elles doivent
être, elles aussi questionnées, recoupées. C’est pourquoi il est utile
d’avoir une conscience riche de multiples champs de recherche, par
l’observation de la situation, par l’écoute de Dieu dans la prière, par
le questionnement salutaire de la Bible et par celui de l’intelligence,
par l’écoute de points de vue multiples.
C’est ainsi que Joseph prend une décision incroyable. Il adopte
l’enfant qui n’est pas le sien. Il n’y a pas de plus grand amour de
Marie et amour de cet enfant. D’où lui vient cette force surnaturelle ?
Où trouverons-nous la force du geste qui fait vivre ? Et la force du
pas suivant ?
Jésus est ainsi fils de Marie, et fils du pardon de Joseph, fils de son
bon cœur, fils de sa foi humble et sage, fils de Dieu.
Marc Pernot
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Pasteur dans la chaire de
l'Oratoire du Louvre
© France2
Lecture de la Bible
Matthieu 1:18-25
Voici quelle fut l’origine de Jésus Christ.
Marie, sa mère, était accordée en mariage à Joseph ; or, avant qu’ils aient
habité ensemble, elle se trouva enceinte par le fait de l’Esprit Saint.
19 Joseph, son époux, qui était un homme juste et ne voulait pas la diffamer
publiquement, résolut de la répudier secrètement.
20 Il avait formé ce projet, et voici que l’ange du Seigneur lui apparut en
songe et lui dit : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez
toi Marie, ton épouse : ce qui a été engendré en elle vient de l’Esprit
Saint, 21 et elle enfantera un fils auquel tu donneras le nom de
Jésus, car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. »
22 Tout cela arriva pour que s’accomplisse ce que le Seigneur avait dit par le
prophète : 23 Voici que la jeune fille concevra et enfantera un
fils auquel on donnera le nom d’Emmanuel, ce qui se traduit : « Dieu avec
nous ».
24 A son réveil, Joseph fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit : il
prit chez lui son épouse, 25 mais il ne la connut pas jusqu’à ce
qu’elle eût enfanté un fils, auquel il donna le nom de Jésus.
(Cf. Traduction Colombe) |
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prédication Prédication de Martine Lecoq
1. Avec les mages
(Matthieu 2:1-12)
Il n’est pas facile de suivre son étoile, même lorsqu’on la voit. Il n’est
pas facile non plus d’y croire au point qu’elle efface toutes les autres
étoiles, celles que la société de consommation nous propose, et parfois,
nous impose. Avec ses vitrines, ses étalages de richesse, de strass... Que
de désirs artificiels et tentateurs ! Que de désirs qui ne sont pas nôtres
et que nous croyons nôtres ! Que de faux désirs qui recouvrent nos désirs
réels, légitimes !
On le voit bien à une époque comme Noël. Ce qui devrait être un moment de
dépouillement, d’élévation, puisque la lumière à sa source recommence son
ascension, est un des moments de nos vies le plus chargé de corvées
domestiques, d’encombrement par le superflu. Tout nous retient à terre,
alors que nous devrions ouvrir des ailes. Tout devient excessivement
matériel, alors que nous sommes dans une aube spirituelle. Tout devient
lourd, alors que nous devrions ne plus rien peser.
Qui sont ces mages ? Des Babyloniens, c’est-à-dire des savants de
l’ancienne Mésopotamie située entre le Tigre et l’Euphrate, donc loin, très
loin de la Palestine. Des astronomes et des astrologues (les deux mots vont
ensemble alors) qui scrutent le ciel. Ils ne se contentent pas de le
scruter d’ailleurs. Ils s’y regardent. Pour eux, le ciel est le miroir de
l’homme. Est-ce la raison pour laquelle ils comprennent si vite combien
cette nouvelle étoile est différente des autres ? Qu’on peut la suivre ?
Ils se mettent en marche. Ils ne pensent pas au but, qu’ils ignorent. Ils
ne se soucient pas de ce qu’ils laissent derrière eux. Peu de gens de nos
jours oseraient marcher ainsi, croire ainsi. Peu de gens sauraient ainsi
distinguer la foi imitée avec ses désirs éphémères, avides, banals, de la
vraie foi dont on ne sait ni d’où elle vient ni où elle va. La plus sûre
pourtant, car en elle le ciel, celui que tous voient, et notre ciel, se
rejoignent. En effet, pour suivre une étoile, il est nécessaire qu’elle
brille d’abord en nous. Sinon on ne se mettra pas en route ou bien, si on
le fait, on se perdra. C’est en cela que les mages sont remarquables.
L’étoile, ils l’ont en eux.
La Bible, on le sait, dans son premier testament, n’est pas toujours tendre
avec les étrangers. Peu s’en faut. Et dans les évangiles, elle continue
quelquefois d’avoir la dent dure. Malgré l’exemple de Jésus qui choisit les
frontières comme le terrain préféré de sa prédication. Or ici, justement,
la vérité profonde, ce sont des extérieurs au pays, des extérieurs à la
fratrie, à la famille, qui l’apportent. Et ils ne l’apportent pas avec
leurs cadeaux d’opulence symbolique : l’or, l’encens, la myrrhe. Non, le
cadeau, c’est eux-mêmes, leur arrivée, leur joie. Leur regard complètement
neuf.
On me dira peut-être que j’inverse les choses. Après tout, les Mages ne
sont que le dernier chaînon de l’histoire de la Nativité. Le vrai cadeau,
évidemment, c’est le Christ, sa naissance. Et la joie, on peut supposer
qu’avant les Mages, Marie, Joseph, l’ont éprouvée. Et les bergers.
Pourtant, le regard des Mages est tout autre. Il vient de très loin et il
va très loin. Le cadeau du Christ, ils le reçoivent bien sûr, mais ils ne
se contentent pas de le recevoir, ils le redonnent immédiatement. Ils le
transforment.
La reconnaissance d'un enfant par des étrangers fait de lui un être à part,
qu’on le veuille ou non. Elle fait de lui un autre, un autre véritable. Un
enfant est l'enfant de ses parents, bien sûr, mais il n'est pas que cela.
Il est aussi un inconnu. Jésus est le fils de Marie, et elle le connaît
mieux que personne puisqu'elle l'a fait. Mais il n'est pas seulement son
fils et elle le connaît moins bien que Dieu. Avant d'appartenir à un
contexte particulier, un enfant appartient à son étoile. Les mages ont
suivi la leur ; il suivra la sienne. Beaucoup de problèmes entre parents et
enfants viennent de cette méconnaissance. Avant les mages, la naissance du
Christ était l'histoire de quelques personnes entre elles. Les mages, en
arrivant, ne voient pas l'enfant de ces personnes-là, ils en voient un
autre. Ils voient l’autre, l’autre au sens fort du terme. Ils voient
l'inconnu. Involontairement, d’un seul regard, ils décalent l'enfant de son
intimité. Ils le déracinent. Ils l'universalisent. Ils l'affranchissent,
l'émancipent. Ils le prennent, s'en emparent comme s'il était seul,
orphelin.
Nous pouvons comprendre facilement cela. Il arrive, en effet, que le regard
de ceux qui nous connaissent de longue date, nous réduise ou nous minimise,
oublie l'essentiel. Et il faut alors un regard neuf, celui d'un étranger
bienveillant, pour nous rétablir dans notre intégrité. Nous avons sans
arrêt besoin de ce double regard. Besoin du regard de nos proches, car il
nous réconforte ; nous nous retrouvons en lui tels que nous nous
connaissons. Et besoin de l'autre regard, celui posé sur nous pour la
première fois. Regard stimulant, dynamique, dans lequel nous sentons un
appel à devenir tels que nous ne nous connaissons pas encore. Tels que nous
serons.
On voit souvent inscrite dans des lieux protestants, sur leurs murs ou dans
les bureaux des pasteurs, cette phrase : « il n’y a pas d’étrangers sur
cette terre », ou celle-ci : « rien de ce qui est sur terre ne nous est
étranger ». Belles formules mais qui portent en elles-mêmes leur revers
indispensable qu’on dit moins, et sans lequel pourtant elles cesseraient
d’être vraies. Un revers que l’on peut exprimer ainsi : nous sommes tous
des étrangers sur terre, et tous des étrangers les uns pour les autres.
Cela semble moins positif, moins amical, mais seulement en apparence. Car
c’est justement parce que nous sommes des étrangers, tous, absolument tous,
que nous pouvons nous rencontrer, nous aider, nous aimer. Nous sentir uns.
Que nous pouvons nous sentir les membres d’une seule et même famille,
quelle que soit notre famille d’origine, notre lieu de naissance ou
d’implantation.
Si j’ignore l’étranger que je porte en moi ou l’étrangère, je ferme mon
pays, ma maison. Je ne partage rien. Je m’attache à ce que je possède,
comme si mes possessions étaient moi-même. Si j’oublie que j’ai de
l’inconnu aux deux bouts de ma vie, je rejette l’être inconnu qui
s’approche, me tend la main. Si j’oublie que ma vie est une escale, un
voyage sans fin, je ne me reconnais pas dans l’exilé ou dans le migrant. Je
ne me reconnais pas dans l’humanité entière. Elle cesse d’avoir pour moi un
visage humain. Mon ciel devient un plafond peint, une illusion d’optique.
Je ne peux plus m’y regarder.
Le voyage des mages est un peu le voyage de notre vie, de toute notre vie.
Il semble avoir une date de départ, une date d’arrivée, mais en réalité,
c’est entre les dates qu’il se vit. La vie, on la prend en marche, on la
quitte en marche. Elle nous précède et elle nous suit. L’enfant-Christ est
le but que les mages se sont fixé, mais le Christ adulte les accompagne
pendant tout leur chemin, et il accompagnera leur retour.
On sent bien qu’il ne leur arrivera rien, que leur foi les sauve. Mais
d’une certaine manière, le regard qu’ils ont posé sur l’enfant est lui
aussi protecteur. C’est le regard du monde, du monde entier. Son regard
favorable, compréhensif, ému. Le Christ recevra plus tard du monde, le
monde cette fois pris en mauvaise part, un tout autre regard. De haine, de
cruauté, d'indifférence. Et ce n’est justement pas des étrangers qu’il le
recevra ! Pourtant je dirai que le regard posé sur lui par les mages dans
la crèche de Bethléem ne s’est pas effacé. Il perdure, émerveillé, jusqu'à
la croix.
Martine Lecoq
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Lecture de la Bible
Matthieu 2:1-12
1 Jésus était né à Bethléhem en Judée, au temps du roi Hérode. Des mages
d'Orient arrivèrent à Jérusalem 2 et dirent : Où est le roi des
Juifs qui vient de naître ? Car nous avons vu son étoile en Orient, et nous
sommes venus l'adorer. 3 A cette nouvelle le roi Hérode fut
troublé, et tout Jérusalem avec lui. 4 Il assembla tous les
principaux sacrificateurs et les scribes du peuple, pour leur demander où
devait naître le Christ. 5 Ils lui dirent : A Bethléhem en
Judée, car voici ce qui a été écrit par le prophète :
6 Et toi, Bethléhem, terre de Juda Tu n'es certes pas la moindre Parmi les
principales villes de Juda ; Car de toi sortira un prince, Qui fera paître
Israël, mon peuple.
7 Alors Hérode fit appeler en secret les mages, et se fit préciser par eux
l'époque de l'apparition de l'étoile. 8 Puis il les envoya à
Bethléhem, en disant : Allez, et prenez des informations précises sur le
petit enfant ; quand vous l'aurez trouvé, faites-le-moi savoir, afin que
j'aille moi aussi l'adorer.
9 Après avoir entendu le roi, ils partirent. Et voici : l'étoile qu'ils
avaient vue en Orient les précédait ; arrivée au-dessus (du lieu) où était
le petit enfant, elle s'arrêta. 10 A la vue de l'étoile, ils
éprouvèrent une très grande joie. 11 Ils entrèrent dans la
maison, virent le petit enfant avec Marie, sa mère, se prosternèrent et
l'adorèrent ; ils ouvrirent ensuite leurs trésors, et lui offrirent en
présent de l'or, de l'encens et de la myrrhe. 12 Puis,
divinement avertis en songe de ne pas retourner vers Hérode, ils
regagnèrent leur pays par un autre chemin.
(Cf. Traduction Colombe) |
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