Quelques exemples de musique et de chants saisis dans l'Oratoire
Au début du XVIe siècle, dans l'Église catholique, la musique religieuse était chantée en latin dans le chœur de l'église par des religieux. Les réformateurs ont voulu rendre la musique au peuple, c'est-à-dire faire chanter l'ensemble des fidèles, hommes et femmes.
Pour que cela soit possible, il fallait des chants en langue du peuple (et non en latin), Les textes sont soit des transcriptions des psaumes de la Bible, soit des compositions nouvelles s'inspirant de la Bible qui sont adaptés pour pouvoir être chantés. Il fallait aussi chanter à l'unisson, avec une seule note par syllabe. Les mélodies ont souvent été reprises des chants populaires de l'époque, ou parfois composées spécialement.
A l'Oratoire, nous chantons des cantiques appartenant à trois répertoires principaux : les Psaumes (issus de la réforme de Calvin à Genève), les chorals (issus de la réforme luthérienne), et des cantiques écrits au XIXe siècle sous l'influence du "Réveil".
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Chorals
Luther aimait la musique et en a même composé. Aussi la réforme luthérienne s'est-elle montrée très accueillante à la musique. Pour Luther, « Dieu annonce l'Évangile aussi par la musique ». Les textes sont souvent très centrés sur la personne du Christ, l'incarnation, la croix et la résurrection. Ce sont les chorals luthériens. Ils étaient sovent chantés à l'unissons mais aussi chantés à 4 voix, et soutenus par des chœurs, des instruments.
Leur air est souvent très connu des amateurs de la musique de Jean-Sébastien Bach, car il a harmonisé ces chorals luthériens les plus réussis, et intégrés à ses cantates, ses passions, ses pièces d'orgue. En voici quelques exemples (les numéros sont ceux du recueil "Louange et Prière")
N°229 (1 à 4) "C’est un rempart que notre Dieu" (Cantique de Luther "Ein feste Burg ist unser Gott" Psaume 46)
1- C’est un rempart que notre Dieu :
Si l’on nous fait injure,
Son bras puissant nous tiendra lieu
Et de fort et d’armure.
L’ennemi contre nous
Redouble de courroux ;
Vaine colère !
Que pourrait l’adversaire ?
L’Éternel détourne ses coups.
2- Seuls, nous bronchons à chaque pas ;
Notre force est faiblesse.
Mais un héros dans les combats
Pour nous lutte sans cesse.
Quel est ce défenseur ?
C’est toi, puissant Sauveur,
Dieu des armées !
Tes tribus opprimées
Connaissent leur libérateur.
3- Que les démons forgent des fers
Pour accabler l’Église,
Ta Sion brave les enfers
Sur le rocher assise.
Constant dans son effort,
En vain avec la mort
Satan conspire.
Pour briser son empire,
Il suffit d’un mot du Dieu fort.
4- Dis-le, ce mot victorieux
Dans toutes nos détresses.
Répands sur nous du haut des cieux
Ta force et ta sagesse.
Qu’on nous ôte nos biens,
Qu’on serre nos liens,
Ta main nous garde ;
Plus loin nos yeux regardent
Car ton royaume est pour les tiens.
N°119 (1 à 3) "Chef couvert de blessures" (Mélodie de Léo Hassler 1601, harmonisée par Jean-Sébastien Bach)
1-Chef couvert de blessure,
Meurtri par nous pécheurs,
Chef accablé d’injures
D’opprobres, de douleurs,
Des splendeurs éternelles
Naguère environné,
C’est d’épines cruelles
Qu’on te voit couronné !
2- C’est ainsi que tu paies
Le prix de ma rançon.
Tes langueurs et tes plaies,
Voilà ma guérison.
Mon âme criminelle
Est à tes pieds Seigneur ;
Daigne jeter sur elle
Un regard de faveur.
3- Au sein de ma misère,
Sauvé par ton amour,
Pour toi que puis-je faire ?
Que t’offrir en retour ?
Ah ! du moins, Dieu suprême,
Prends à jamais mon coeur :
Qu’il te serve et qu’il t’aime,
Plein d’une sainte ardeur.
4- Pour ta longue agonie,
Pour ta mort sur la croix,
Je veux toute ma vie
Te louer, Rois des rois !
Ta grâce est éternelle,
Et rien jusqu’à la fin
Ne pourra, Dieu fidèle,
Me ravir de ta main.
°143 (1 à 3) "Ô Jésus ta croix domine" (Mélodie de Jean-Sébastien Bach, parole de Ruben Saillens)
1- Jésus sort de la tombe,
Il vit, il est vainqueur.
Enfin la mort succombe
Devant le seul Seigneur.
Chrétiens, chantons sa gloire,
Célébrons sa grandeur.
Saluons la victoire
Du Christ libérateur.
2- Pourrions-nous craindre encore
Le sommeil du tombeau ?
Non, la mort est l’aurore
D’un jour clair et nouveau.
Christ est la délivrance,
Le seul consolateur,
Triomphante assurance
Pour qui croit au Sauveur.
3- Que la ferme espérance
D’un éternel bonheur
Domine les souffrances,
Rassure tous les cœurs
Et qu’à la dernière heure
Jésus soit notre appui
Car son amour demeure
Et nous garde avec lui.
N°149 (1 à 3) "Mon rédempteur est vivant" (Mélodie de Johann Crüger (1598-1662))
1- Mon Rédempteur est vivant,
C’est en lui seul que j’espère.
La mort le tenait gisant
Dans l’étreinte de la terre.
Mais Dieu reste le plus fort,
Jésus a vaincu la mort.
2- Je ne craindrai désormais
Aucun pouvoir de ce monde
Car tu nous donnes ta paix
Où toute autre paix se fonde.
Garde-nous dans ta clarté,
Ô Jésus ressuscité.
3- Dans ma vie de chaque jour,
Je partagerai ta gloire ;
Je vivrai dans ton amour
Le bonheur de ta victoire
Et dans ton éternité,
Nous chanterons ta beauté.
N°172 (1 à 4) "Célébrons l'Éternel" (Mélodie du recueil de Stralsund 1665 "Loben den Herren...")
1- Célébrons l'Eternel, notre Dieu, notre seul Père
Tout-puissant créateur des cieux et de la terre!
Ce Dieu d'amour, De Ses enfants, chaque jour
Veut exaucer la prière.
2- Célébrons Jésus-Christ, le chef béni de l'Eglise!
Qu'à sa divine loi toute âme enfin soit soumise
Ce bon Seigneur, Pour notre plus grand bonheur,
Répand Sa grâce promise.
3- Célébrons l'Esprit Saint, lui qui, sur toute la terre,
Assemble ses enfants et de Ses dons les éclaire,
Et les unit En un seul corps, qu'Il bénit
Pas Sa force et Sa lumière.
4- Seigneur Dieu trois fois Saint, que chaque chrétien fléchisse
Devant Toi les genoux, et T'adore et Te bénisse!
D'un même cœur Célébrons tous le Seigneur
O grand Dieu, sois-nous propice!
N° 175 (1 et 2) "Adorons Dieu Notre-Père" (Mélodie du recueil de Magdebourg 1540, harmonisée par J.S. Bach)
1-Adorons Dieu notre Père !
Célébrons, enfants de lumière,
Celui qui règne au saint séjour.
Que tout ici nous rappelle
Sa bonté tendre et paternelle,
Gloire a son immortel amour !
Béni soit l'Eternel !
Qu'en ce jour solennel
Tout fidèle,
Plein de ferveur,
Ouvre son cœur
À la voix de son Créateur
2- Fais sur nous luire ta face,
Dieu tout puissant, Père de grâce,
Et viens nous somettre à ta Loi.
Que ta Parole de vie
Nous éclaire, nous fortifie,
Et guide nos cœurs par la foi !
Comble-nous à jamais
Des trésors de ta paix,
Sanctifie
Tous nos désirs,
Tous nos plaisirs,
Et daigne exaucer nos soupirs.
N° 289 (1 à 3) "Bienheureux qui t’aime" (Mélodie de Johann Crüger (1598-1662), harmonisée par J-S Bach)
1-Bienheureux qui t’aime,
Jésus, bien suprême,
Source du bonheur;
Verse dans mon âme,
De ta sainte flamme
La divine ardeur.
Avec toi tout est à moi.
Accorde-moi ta présence,
Et ton assistance.
2- Au sein de l’épreuve,
Ton esprit m’abreuve
D’un calme divin.
En toi, mon asile,
Mon âme est tranquille
Et mon coeur serein.
Avec toi tout est à moi.
Accorde-moi ta présence,
C'est mon espérance.
3- Ô Jésus que j’aime !
Au moment suprême,
Prends-moi dans tes bras;
Soutiens ma faiblesse,
Change en allégresse
Mes derniers combats.
Avec toi tout est à moi.
Accorde-moi ta présence,
C'est ma délivrance.
N° 308 (1,2, 3,5) "Confie à Dieu ta route" (Mélodie de Léo Hassler 1601, harmonisée par Bach, paroles de Ch. Dombre)
1- Confie à Dieu ta route,
Dieu sait ce qu’il te faut ;
Jamais le moindre doute
Ne le prend en défaut.
Quand à travers l’espace
Il guide astres et vents,
Ne crois-tu pas qu’il trace
La route à ses enfants ?
2- Tout chemin qu’on t’impose
Peut devenir le sien ;
Chaque jour il dispose
De quelque autre moyen.
Il vient, tout est lumière ;
Il dit, tout est bienfait ;
Nul ne met de barrière
À ce que sa main fait.
3- Consens à lui remettre
Le poids de ton souci.
Il règne, il est le maître,
Maintenant et ici.
Captif, pendant tes veilles,
De vingt soins superflus,
Bientôt tu t’émerveilles
De voir qu’ils ne sont plus.
5- Bénis, ô Dieu, nos routes,
Nous les suivrons heureux,
Car toi qui nous écoutes,
Tu les sais, tu les veux.
Chemins riants ou sombres,
J’y marche par la foi :
Même au travers des ombres,
Ils conduisent à toi.
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Psaumes
Calvin a repris de Luther cette idée de laisser une grande place au chant des fidèles lors du culte. Mais il est allé plus loin que Luther dans cette réforme, laissant la place pleine et entière au peuple dans ces chants, qui sont chantés sans souten d'instruments (a capella), et uniquement à l'unisson (entout cas au cours du culte, il existait aussi des versionsà plusieurs voix pour être chantés dans les salons et les familles). Les textes étaient presque exclusivelent des Psaumes de la Bible. En effet, la théologie réformée insiste sur la place de la Bible, et que le livre des Psaumes leur a semblé ainsi l'idal pour rendre un culte à Dieu et nourrir notre prière. La théologie réformée insiste plus sur la grâce de Dieu que sur le Christ (qui nous a révélé cette grâce). Les psaumes leurs convenaient ainsi bien aux protestanst réformés alors que les luthériens se sont sentis obligés de composer de nouvelles paroles plus centrées sur la personne du Christ.
Calvin va confier à des poètes reconnus (Clément Marot et Théodore de Bèze) d'adapter les psaumes au chant, et il va demander à des musiciens de les mettre en musique : cela va donner le Psautier Français (de Genève) que nous chantons encore. Comme Jean-Sébastien Bach va reprendre les chorals luthériens pour les harmoniser, des musiciens comme Pascal de l’Estocart, Claude Goudimel, Claude le Jeune, ou Loys Bourgeois vont reprendre à la fin du XVIe siècle ce psautier pour en créer des versions plus ornées, à trois ou quatre voix, pour les musiciens et pour chanter en famille.
Voici quelques exemples de Psaumes chantés au cours du culte (les numéros sont ceux du recueil "Le Psautier Français")
Ps 25 (1,3) "À toi mon Dieu, mon cœur monte" (Mélodie L. Bourgeois 1551, paroles d'après Clément Marot 1543)
1- A toi, mon Dieu, mon cœur monte,
Ton amour est mon appui.
Serai-je couvert de honte,
Au gré de mes ennemis ?
Jamais ne sera déçu
Qui te prend pour espérance ;
Mais qu’ils soient tous confondus
Ceux qui rompent ton alliance.
2- Montre-moi, Seigneur, la route,
Guide-moi dans la clarté,
Ouvre à celui qui t’écoute
Un chemin de vérité.
Je regarde à ton amour,
Au salut qu’en toi j’espère ;
Je le verrai chaque jour
S’étendre sur cette terre.
3- Mon Dieu, dans ta grâce immense
Qui dure éternellement,
Regarde en ta bienveillance
Et pardonne à ton enfant.
Mets loin de ton souvenir
Les péchés de ma jeunesse ;
Chaque jour viens m’affermir,
Seigneur, selon ta promesse.
4- Dieu d’amour, tu fais connaître
Au plus humble tes secrets ;
Et pour lui tu es un maître
Qui te plais à l’enseigner ;
Ta parole est son appui,
Le bonheur son héritage ;
Et ses enfants comme lui
Auront la terre en partage.
1- Réjouis-toi, peuple fidèle,
Acclame Dieu à pleine voix !
Sa louange est séante et belle
Dans la bouche des hommes droits.
Sur un air de fête Sonnent les trompettes
Pour un chant nouveau ;
Les cors, les cithares, Les voix les plus rares,
Les sons les plus beaux.
2- Ta parole agit sur la terre
Avec droiture et vérité.
Partout son oeuvre de lumière
Y fait rayonner ta bonté.
Que ta voix résonne, Le chaos s’ordonne,
Le ciel resplendit ;
Sources et rivières Arrosent la terre,
Le désert fleurit.
3- Tu brises l’orgueil des puissances
Et tous leurs plans sont renversés.
Mais tu poursuis sans défaillance
Les projets que tu as formés.
Si cherchant sa route, Un peuple t’écoute,
Il vivra heureux ;
Il verra les signes Qui déjà désignent
La Cité de Dieu.
5- Seigneur, notre âme est confiante,
Ta parole est son bouclier ;
En toi elle a mis son attente
Et sur ton nom veut s’appuyer.
Ton amour habite L’homme qui médite
Ta promesse, ô Roi,
Et ta bonté garde Qui vers toi regarde,
Qui espère en toi.
Ps 36 (1 à 3) "Ô Seigneur, ta fidélité" (Mélodie Mat. Greiter vers 1525, paroles d'après Clément Marot 1543)
1- Ô Seigneur, ta fidélité
Remplit les cieux et ta bonté
Dépasse toute cime.
Ta justice est pareille aux monts,
Tes jugements sont plus profonds
Que le plus grand abîme.
De la puissance du néant,
Tu veux sauver tous les vivants,
Toute chair, toute race ;
Les hommes se rassembleront,
Autour de toi ils trouveront
Leur paix devant ta face.
2- Que précieux est ton amour !
Dans ta demeure nuit et jour
La table est toujours prête ;
Et tu nourris ceux qui ont faim
De l’abondance de tes biens
En un repas de fête.
Ta joie est comme un flot puissant ;
À la fraîcheur de ce torrent
Nos cœurs se désaltèrent.
La source de vie est en toi,
Par ta lumière l’homme voit
Triompher la lumière.
3- Maintiens ta grâce aux hommes droits ;
Donne à celui qui vient vers toi
L’appui de ta justice.
Garde-moi de tomber aux mains
De ces méchants, de ces hautains,
De peur que je faiblisse.
Car ils voudraient chasser les tiens,
Les séparer de leur soutien,
De leur seule assurance.
C’est fait ! Tu les as renversés ;
Ils ne pourront se relever.
Gloire à ta délivrance !
Ps 47 (1 à 3) "Frappez dans vos mains" (Mélodie Genève 1551, paroles d'après Théodore de Bèze 1551)
1- Frappez dans vos mains,
Vous, tous les humains !
À cris redoublés,
Peuples assemblés,
Exultez de joie
Car voici le Roi.
Redoutable et doux,
Dieu veille sur vous ;
Son bras souverain,
Sa puissante main
Étend à jamais
Son règne de paix.
2- Si Dieu a choisi
Israël pour fils,
S’il l’a secouru,
S’il l’a maintenu,
C’est pour proclamer
Par son bien-aimé :
“En moi s’uniront
Toutes les nations ;
Il faut maintenant
Que s’ouvre tout grand
Partout, pour toujours,
Mon règne d’amour !”
3- Peuple racheté,
Viens ici chanter !
De tes oppresseurs
Voici le vainqueur !
Fais sonner du cor,
Dieu est juste et fort.
Chantez tous, chantez
Sa grande bonté.
Il vient rétablir,
Il fait resplendir
Plus haut que les cieux
Le règne de Dieu.
Ps 65B (1,2,3) "Vers toi, Seigneur, vont nos louanges" (Mélodie L. Bourgeois 1543, paroles d'après Théodore de Bèze 1554)
1- Vers toi, Seigneur, vont nos louanges
Dans ta maison de paix.
Ô Dieu, reçois cette humble offrande
Où ton amour se plaît.
Vers toi qui entends la prière Tout homme un jour viendra ;
Du poids trop lourd de sa misère, Tu le déchargeras.
2- Heureux celui que tu appelles
À partager ton pain,
Dans la maison où tes fidèles
Rassasieront leur faim,
Sauveur dont les actes répondent Au cri de notre espoir,
Ainsi qu’au désir de ce monde Qui aspire à te voir.
3- Tu ceins de force les montagnes ;
Tu viens calmer, Seigneur,
Le bruit des flots et le vacarme
Des peuples en fureur ;
Et si ton grand pouvoir éveille La crainte des puissants,
La terre exulte et s’émerveille Du levant au couchant.
4- Tu as visité notre terre,
Le sol est abreuvé,
Tu as rendu nos champs prospères
Et joyeux nos vergers.
Oui, le ruisseau de Dieu déborde, Détrempant les sillons,
Faisant lever le blé des hommes Pour l’éclat des moissons.
Ps 72 (1,2,3) "Revêts Seigneur de ta justice" (Mélodie L. Bourgeois 1543, paroles d'après Théodore de Bèze 1562)
1- Revêts, Seigneur, de ta justice
Le Prince de la paix
Et parmi nous qu’il établisse
Son royaume à jamais.
En lui, les plus humbles du peuple
Trouvent un défenseur,
Délivrant les fils de la veuve
Et brisant l’oppresseur.
2- Qu’il règne sur toute la terre,
Sur tous les océans,
Tant que le soleil les éclaire
Jusqu’à la fin des temps.
Des sommets qu’il fasse descendre
La paix et la bonté,
Sur les coteaux qu’il vienne étendre
Le droit et l’équité.
3- Comme l’ondée il renouvelle,
Il reverdit nos prés.
Il donne au droit vigueur nouvelle ;
Le monde en est paré.
Dans son royaume sans frontières
Les grands s‘inclineront ;
Et tous les peuples qu’il libère
En paix le serviront.
4- Il est l’appui dans leur détresse
Des plus abandonnés.
Sa main guérit, son bras redresse
Le faible méprisé.
Il vient sauver dans son épreuve
L’esprit du malheureux ;
Plus que le sien, le sang du pauvre
À du prix à ses yeux.
Ps 92 (1,2,4) "Oh ! Que c’est chose belle" (Mélodie Psautier de Genève 1562, paroles d'après Théodore de Bèze 1562)
1- Oh ! que c’est chose belle
De te louer, Seigneur,
De chanter ta splendeur
Au milieu des fidèles ;
Quand le jour vient de naître,
D’annoncer ta bonté
Et ta fidélité
Quand la nuit va paraître.
2- Tes oeuvres surprenantes
Ont réjoui mon cœur
Et je dirai, Seigneur,
Leur sagesse étonnante.
Tes pensées sont profondes ;
Plus il les étudie,
Plus l’homme est interdit :
Ta main garde le monde.
3- Si les méchants fleurissent
Comme l’ivraie des champs
Et si des arrogants
Les projets réussissent,
C’est pour qu’ils disparaissent
Par la mort emportés
Et que soient dévoilés
Les plans de ta sagesse.
4- Tu oins d’une huile fraîche
Le front de ton enfant ;
On le voit rayonnant,
Vigoureux comme un cèdre.
Sa gloire et sa richesse
Sont d’orner ta maison ;
Tes fruits chaque saison
Combleront sa vieillesse.
Ps 95B (1 à 3) " Réjouissons-nous au Seigneur " (Mélodie L. Bourgeois 1542, paroles d'après Théodore de Bèze 1562)
1- Réjouissons-nous au Seigneur,
Égayons-nous en son honneur ;
Lui seul est notre délivrance.
D’un même élan, venons à lui,
Il sera toujours notre appui ;
Chantons notre reconnaissance.
2- Lui seul est grand, lui seul est Dieu.
Il pose sur les monts neigeux
Sa main qui gouverne le monde.
Il a creusé les océans,
Tiré les terres du néant ;
Partout sa puissance est féconde.
3- En sa présence inclinons-nous ;
Venez, fléchissons les genoux.
Il nous a fait à son image.
Sur nous il veille et jour et nuit.
Il est le berger qui conduit
Le troupeau de son pâturage.
4- Dieu nous appelle en sa bonté ;
Il dit : “Puissiez-vous m’écouter,
Que votre cœur ne s’endurcisse.
Nul ne sera de mon troupeau,
Nul n’entrera dans mon repos
S’il ne croit pas en ma justice”.
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Cantiques du XIXe
Sous l'influence de missionnaires anglais venus en France après la défaîte de Napoléon, un "réveil" va se faire sentir dans le protestantyisme français, avec une priété plus romantique. Les paroles ne sont pas bibliques mais sont des poèmes exprimant la foi, l'espérance et la confiance des fidèles. Une importante production va se faire, le Psaume est en recul alors devant ces cantiques. Les auteurs sont nombreux et divers : Ruben Saillens, les Frères Wesley, César Malan, les moraves, les poèmes d'Alexandre Vinet, les cantiques populaires de la Mission McAll et de l'Armée du Salut, les cantiques de Théodore Monod ou de Charles Dhombres...
Sous l'influence du pasteur Eugène Besier, des réponds vont être intégrés au culte réformé, sous la forme de chants dits "spontanés" car étant les mêmes dimanche après dimanche, ils n'ont pas besoin d'être annoncés mais les fidèles les trouvent dans un livret donnant le déroulement du culte, livret inséré au début du Psautier).
Voici quelques exemples de Cantiques issus de ce répertoire, chantés au cours du culte (Les numéros sont ceux du recueil "Louange et Prière")
N°69 (1,7,10) " Grand Dieu, nous te bénissons (Te deum)" (Mélodie catholique romaine Sogan 1772, H. Empaytaz 1817)
1- Grand Dieu, nous te bénissons ;
Nous célébrons tes louanges !
Éternel, nous t’exaltons
De concert avec les anges,
Et prosternés devant toi,
Nous t’adorons, ô grand roi !
2- Sauve ton peuple, Seigneur,
Et bénis ton héritage !
Que ta gloire et ta splendeur
Soient à jamais son partage !
Notre espérance est en toi,
En toi, Jésus, notre roi.
3- Puisse ton règne de paix
Venir enfin sur le monde !
Dès maintenant, à jamais,
Que sur la terre et sur l’onde
Tous les peuples se saluent
Au nom du Seigneur Jésus.
4- Gloire soit au Saint-Esprit !
Gloire soit à Dieu, le Père !
Gloire soit à Jésus-Christ,
Notre Sauveur, notre frère !
Son immense charité
Dure pour l’éternité.
N°150 (1,2,3) "A toi la Gloire, ô ressuscité" (Mélodie Georg Friedrich Haendel 1746, paroles Edmond Budry 1885)
1- A toi la gloire, O ressuscité !
À toi la victoire Pour l’éternité.
Brillant de lumière, L’ange est descendu ;
Il roule la pierre Du tombeau vaincu.
À toi la gloire, O ressuscité !
À toi la victoire Pour l’éternité.
2- Vois-le paraître : C’est lui, c’est Jésus,
Ton Sauveur, ton Maître ; Oh ! ne doute plus !
Sois dans l’allégresse, Peuple du Seigneur,
Et redis sans cesse Que Christ est vainqueur.
À toi la gloire, O ressuscité !
À toi la victoire Pour l’éternité.
3- Craindrais-je encore ? Il vit à jamais,
Celui que j’adore, Le prince de paix.
Il est ma victoire, Mon puissant soutien,
Ma vie et ma gloire : Non, je ne crains rien.
À toi la gloire, O ressuscité !
À toi la victoire Pour l’éternité.
N° 372 (1,2,4,6) "Reste avec nous, Seigneur (Mélodie W-H. Monk 1847, paroles Chaponnière, traduites de l'anglais 1881)
1- Reste avec nous, Seigneur, le jour décline,
La nuit s’approche et nous menace tous.
Nous implorons ta présence divine :
Reste avec nous, Seigneur, reste avec nous !
2- Dans nos combats, si ta main nous délaisse,
Satan vainqueur nous tiendra sous ses coups.
Que ta puissance arme notre faiblesse ;
Reste avec nous, Seigneur, reste avec nous !
3- Sous ton regard, la joie est sainte et bonne ;
Près de ton cœur, les pleurs mêmes sont doux.
Soit que ta main nous frappe ou nous couronne,
Reste avec nous, Seigneur, reste avec nous !
4- Et quand, au bout de ce pélerinage,
Nous partirons pour le grand rendez-vous,
Pour nous guider dans ce dernier passage,
Reste avec nous, Seigneur, reste avec nous !
N° 417 (1 à 4) "Debout, Sainte Cohorte" (Mélodie G.J. Webb1858, paroles R. Saillens 1878)
1- Debout, sainte cohorte,
Soldats du Roi des rois !
Tenez d'une main forte
L'étendard de la croix.
Au sentier de la gloire
Jésus-Christ nous conduit ;
De victoire en victoire
Il mène qui le suit.
2- Debout ! le clairon sonne :
Debout ! vaillants soldats !
L'immortelle couronne
Est le prix des combats.
Si l'ennemi fait rage,
Soyez fermes et forts ;
Redoublez de courage
S'il redouble d'efforts.
3- Debout pour la bataille !
Partez, n'hésitez plus ;
Pour que nul ne défaille,
Regardez à Jésus.
De l'armure invincible,
Soldats, revêtez-vous !
Le triomphe est possible
Pour qui lutte à genoux.
4- Debout, debout encore !
Luttez jusqu'au matin.
Déjà brille l'aurore
À l'horizon lointain.
Bientôt, jetant nos armes
Aux pieds du Roi des rois
Les chants après les larmes,
Le trône après la croix.
N° 190 (1 à 3) "Roi des anges" (Mélodie de Johann Gottfried Schicht, paroles d'Alexandre Vinet )
1- Roi des anges, nos louanges
Montent elles jusqu’à toi,
Et toi même, Dieu suprême,
Descends tu jusques à moi?
O mystère, ô mystère,
Insondable sans la foi!
2- Tendre Père! ma prière
Irait elle jusqu’à toi,
Si toi même, Dieu suprême,
Ne descendais jusqu’à moi?
O mystère, ô mystère,
Adorable pour ma foi!
3- De l’abîme, vers la cime,
Vers le trône de mon Roi,
Ma prière, ô mon Père,
S’élève jusques à toi.
O Dieu tendre, daigne entendre
La requête de ma foi!
4- C’est toi même, Dieu suprême,
Toi que je demande à toi.
Ta présence, ton absence,
C’est vie ou c’est mort pour moi.
Que ta grâce en moi fasse
A jamais régner mon Roi!
N° 204 (1 à 2) "Seigneur dirige et sanctifie" (Mélodie Georg Friedrich Haendel 1746, paroles de Jules Aeschimann 1861)
1- Seigneur, dirige et sanctifie
Toute la vie
De ces enfants.
Que ta lumière
Sur leur carrière
Brille en tout temps !
Que, sous ta garde et sous tes ailes,
Ils soient fidèles,
Forts et constants !
2- Soumets leur âme à l’Évangile,
Au joug facile,
Plein de douceur.
Fais-leur entendre
L’appel si tendre
De leur Sauveur.
Que, pour répondre à sa promesse,
Ils aient sans cesse
Le même cœur !