Pâques nous pose la question de ce qui est essentiel pour nous. Que cherchons-nous ? Sur quoi voulons-nous mettre la main, à la manière de la cohorte qui va à la rencontre de Jésus ? Qu’est-ce qui nous motive suffisamment au point de nous lever le matin, à la manière des femmes qui se rendent au tombeau de Jésus pour accomplir leur devoir religieux.
De même que Jésus interroge explicitement ceux qui veulent l’arrêter dans la course de son ministère : « qui cherchez-vous ? », le tombeau vide de Pâques nous interroge : que cherchons-nous ? Qu’espérons-nous ? Quel sens à notre travail ? Quel sens à nos engagements ou à nos renoncements ? La question que pose Jésus, qu’il soit présent ou non, dépasse largement le moment de son arrestation. Cette question nous rejoint dans notre vie quotidienne : c’est la question que le Christ nous offre pour que nous prenions conscience de ce qui nous anime, de ce qui nous préoccupe de la manière la plus fondamentale qui soit : pourquoi faisons-nous famille ou préférons-nous le célibat ? Quelle est la société que nous souhaitons bâtir et quel est le projet politique qui le permettra ? Qu’est-ce qui est priorité dans notre vie ? Que cherchons-nous à obtenir en nous attachant à ceci ou à cela, en nous liant à tel ou telle, en nous rendant ici ou là ? Christ, c’est notre quête personnelle mise en question.
Le tombeau vide, pour sa part, nous permet de nous interroger en l’absence de réponse toute faite, sans le maître de l’Evangile pour répondre à notre place, pour nous tenir lieu de conscience auxiliaire. Mais sa question demeure pour ressusciter le sens de notre vie.