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Bulletins de l'Oratoire > N°786 de mars 2011

Editorial

 

La cène, une fraternité active

Dans un contexte particulièrement mortel, la veille de son arrestation qui le conduira à la croix, l’attitude de Jésus interroge. Jésus révèle à ses disciples le complot qui est en train de se jouer et dont l’issue lui sera fatale. Pour autant, Jésus ne fuit pas. Il décide de rester et de faire face. Son attitude peut être qualifiée d’héroïque, il ne faudrait pas la considérer comme suicidaire et encore moins envisager que Jésus se sacrifie comme certains le feront, dans des conflits armés, afin de retarder l’ennemi par exemple. Jésus demeure à Jérusalem, certes, mais il n’attend pas tranquillement d’être arrêté. Il ne va pas au devant des baïonnettes dans un ultime baroud d’honneur en forme d’affront qui en ferait un martyr. Jésus n’est pas un téméraire désarmé qui s’écroule sous les coups de l’ennemi au cri de « vive le Royaume de Dieu ». Jésus agit. Il agit en organisant ce repas pour ses amis. En lieu et place d’une fuite ou d’une violence bien légitime qu’il aurait pu déployer, Jésus organise un repas qui va permettre de faire croître la fraternité au sein du groupe des disciples. Jésus ne répond ni par la fuite, ni par la violence, mais par un geste éminemment fraternel qui fait honneur à l’humanité qu’il a toujours défendue. Plutôt que de céder à la violence qui va s’abattre sur lui en fuyant ou en exerçant une violence encore plus grande, Jésus est fidèle à son enseignement, fidèle au projet de Dieu qu’il a prêché tout au long de son ministère : il crée, inlassablement, les conditions pour que la vie s’épanouisse. En organisant ce repas, Jésus fait en sorte que l’Homme ressemble beaucoup plus à l’être humain.

Un peu de pain, un peu de vin, des paroles qui donnent à ce moment le sens du partage : voilà comment Jésus procède pour orienter ses disciples sur un chemin d’humanité en temps de crise, face à la violence, lorsque tout semble s’écrouler autour de nous. C’est cela, je crois, que Jésus entend fonder par ce repas : une communauté qui a les moyens de se ressourcer et de ne pas abandonner l’espérance que Dieu suscite en chacun de nous.

James Woody

 

 

 

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couverture du bulletin

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


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