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Feuille Rose N°782
de mars 2010

sommaire

 

Edito

La pierre qui était grande,
avait été roulée... Marc 16, 4

Comme elles nous ressemblent ces femmes qui se rendent au tombeau où Jésus a été déposé. Elles sont sorties de chez elles dans le seul but de prendre soin d’un corps dépourvu de vie. Elles sont sorties pour embaumer Jésus comme nous qui sortons de chez nous pour rajouter une couche de quotidien, embaumer une vie sans surprise, sans éclat.

Ces femmes n’ont qu’une question en tête : qui leur roulera la pierre pour accomplir leur devoir. Oui, elles nous ressemblent, lorsque notre matin est assailli par les problèmes que nous aurons à régler dans la journée : les problèmes d’organisation, les conflits à gérer, les dossiers en retard, chercher de quoi survivre. Oui, comme ces femmes qui se rendent au tombeau, il est des matins où nous traînons les pieds.

Comme elles, nous avançons sans nous rendre compte que l’aurore vient de se lever sur notre vie. Nous avançons sans nous rendre compte que la nature est un peu plus verdoyante. Nous avançons sans réaliser que pendant notre nuit des enfants sont venus au monde, qu’autour de nous, des étincelles de bonheur ont enflammé l’existence de bien des personnes.

Alors, comme ces femmes, il se pourrait bien que notre matin soit à l’image du matin de Pâques: finalement vide de l’ennui mortel qu’on s’attend à trouver.

Alors que ces femmes se préparaient à une situation bouchée, verrouillée, les voici face à une situation ouverte : alors qu’elles s’étaient préparées à s’enferrer dans un caveau, les voici appelées à se rendre dans la vaste plaine de Galilée. Voici ce que Dieu fait pour nous : il ouvre notre vie là où elle est bloquée ; il nous dessine un horizon là où nous ne voyons que des murs trop étroits, trop étouffants, mortels. Comme pour ces femmes, Pâques peut offrir à notre vie une dimension nouvelle. Comme les femmes premiers témoins de la résurrection du Christ, nous pouvons être littéralement hors de nous-mêmes, ce qui veut dire « exister », enfin. Notre vision des choses peut être élargie, nos sentiments plus intenses, l’espace de notre tente agrandi.Nous pouvons nous-mêmes être élevés, ressuscités par Dieu. Voilà la joie de Pâques: là où nous pensions nous épuiser un peu plus, Dieu agit de telle sorte que notre vie s’épanouisse et qu’elle devienne existence, qu’elle soit plus grande et plus belle que nous la pensions.

James Woody

 

 

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Marc Pernot

 


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