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Feuille Rose N°772
d'octobre 2007
sommaire

 

Histoire : le chant « A toi la gloire »
Un élan de vie et de conviction

Il est assez extraordinaire de constater combien le cantique 150 du recueil « Louange et Prière» qui a pour titre « A toi la gloire » induit presque immédiatement l'adhésion à un élan de vie, de conviction affirmée par des mots qui tiennent si bien sur la mélodie. Non seulement ce chant donne le ton à nos cérémonies, mais il le donne en toute circonstance.

Que ce soit dans l'éclatante célébration de la résurrection du Christ dans laquelle la nôtre se cache, que ce soit dans les temps de vie personnelle où nos bonheurs se construisent, comme aussi lorsque ces paroles triomphantes viennent sur nos lèvres alors que la tristesse emplit le cœur et même, paradoxalement quand les larmes coulent de nos yeux.

Ce cantique a une carrière. Il est un des plus connus. Que ce soit dans nos Eglises protestantes qui ont toujours chanté leur foi et la chanteront toujours : que ce soit dans la famille, entre amis ou sur les lèvres d'un chanteur solitaire, on peut vraiment dire qu'il « est » « le » cantique de nos parents et aussi celui de nos enfants.

Nous courrons le risque parfois de le beugler sans prendre garde aux paroles qui nous viennent, comme un poème, de manière quasiment automatique. Il mérite bien sûr plus que cela. En effet, si nous sommes encouragés à nous exprimer avec élan, c'est bien que pour chaque chanteur, il y a une impulsion qui se transmet et pousse en avant.

Lors de la participation au culte à l'Oratoire d'une amie non protestante et venant du Japon, je lui avais demandé si elle avait aimé nos cantiques. Elle me répondit que « A toi la gloire » se chantait dans son pays lorsqu'un sportif remportait une victoire !!! Je lui répondis qu'au fond, chez nous, cela pouvait s'exprimer comme cela aussi. Notre héros à nous (Jésus), ne fait pas que nous réjouir de son succès, mais il nous entraîne à sa suite afin que nous remportions, chacun, une victoire analogue... Nous savons combien la musique est un facteur de communion. « A toi la gloire » est même un cantique de ralliement qui permet de se reconnaître entre nous sans méconnaître Celui dont il est l'emblème.

L'amour parfait bannit la crainte. Craindrais-je encore ?

Werner Burki

L’auteur des paroles : Edmond Louis Budry (1854-1932)

La mémoire d’Edmond Louis Budry s’est perpétuée, entre autres, à travers le cantique À Toi la gloire, encore chanté au XXIe siècle avec la même ferveur. Son auteur, né à Vevey (Suisse), le 30 août 1854, fait ses études générales à Lausanne, puis de Théologie à la Faculté de l’Église Libre de cette même ville. Depuis 1881, il exerce son ministère en Suisse romande dans l’Église Évangélique libre du canton de Vaud —dissidente de l’Église nationale réformée de Suisse— successivement comme pasteur des Églises Libres de Cully, de Sainte-Croix, puis, de 1889 à 1923, de Vevey. Il meurt dans sa ville natale, le 12 novembre 1932.

À côté de ses activités pastorales, il est aussi traducteur et poète. Il adapte en français des hymnes du répertoire allemand, anglais et latin. Certains de ses textes sont d’abord publiés dans le Recueil des Chants évangéliques (paru à Lausanne, en 1885). Ils connaîtront une large diffusion jusqu’à nos jours, par exemple :

•en France, dans le Recueil de Cantiques à l’usage des Églises évangéliques de France (nouv. éd., 1923) ; Sur les Ailes de la Foi (1930) ; Louange et Prière (1938, 11 occurences) ; Nos cœurs te chantent (1979), Arc-en-Ciel (1988) -dont certains textes ont été révisés en 1977 - ; À Toi la Gloire (sic)(1988); Ensemble (2002).

•en Suisse, dans : Chants joyeux (5e éd., 1942) ; Psaumes et Cantiques (1976, 7 occurrences) ; Vitrail (1992), entre autres…

Les sources d’inspiration du pasteur-poète

Les mélodies associées à ses poèmes ont été empruntées non seulement à G. Fr. Haendel et W. A. Mozart (Les cieux et la terre célèbrent en chœur la gloire du Père, du Dieu créateur…, Louange & Prière n°74), mais encore au fonds hymnologique issu de la RÉFORME : Loys Bourgeois (1510/15-1560), Bartholomeus Gesius (v. 1562-1613), Johann Schop (v. 1590-1667) ; issu du RÉVEIL : César Malan (1787-1864) ; Hans G. Nägeli (1773-1836), musicien, pédagogue et théoricien suisse alémanique, influencé par la méthode de Johann Heinrich Pestalozzi (1746-1827), et fondateur du Zürcher Singinstitut (Institut de chant de Zurich), sans oublier quelques SOURCES POPULAIRES : ancien air hollandais et Noël français du XVIIIe siècle.

Parmi les thèmes traités par le pasteur-poète, figurent la Passion, la gloire du Ressuscité, l’Esprit Saint ; le service, les missions… Ils se situent dans la mouvance et le prolongement des Réveils, et dans la perspective de l’année liturgique.

La victoire de la résurrection du Christ

Ce cantique -bien enlevé, énergique, évoque l’ange qui roule « la pierre du tombeau vaincu » et affirme la victoire et la Résurrection du Christ-, a connu un succès international. Ayant connu une très large diffusion, il se trouve encore au XXIe siècle dans presque tout le répertoire officiel et traditionnel, dans les recueils œcuméniques de chants chrétiens multilingues : Cantate Domino (Kassel, nouvelle éd., 1974), publié sous le patronage du Conseil œcuménique des églises, et Unisono (Graz, 1997), à l’initiative des hymnologues suisses, le regretté Markus Jenny et Andreas Marti ; de Franz Karl Praßel et du Cercle international d’études hymnologiques. Il est chanté en de nombreuses langues que nous recensons par ailleurs (voir encadré)

Edmond Budry a écrit en 1885 le texte français qui passera à la postérité. La mélodie, irrésistible grâce à son élan contagieux, est empruntée à l’Oratorio de Georg Friedrich Haendel (1685-1759): Judas Maccabaeus, sur le livret de Thomas Morell, créé à Londres à Covent Garden, le 1er avril 1747. Elle est extraite du chœur : See the conqu’ring hero comes ! (3e acte), et se trouve aussi dans l’Oratorio Joshua.

Voici la première strophe (L&P n°150), avec sa structure mélodique répétitive :

1. À toi la gloire, O Ressuscité, A
2. À toi la victoire pour l’éternité ! B
3. Brillant de lumière, l’ange est descendu, C
4. Il roule la pierre du tombeau vaincu. D
5. À toi la gloire, O Ressuscité, A’
6. À toi la victoire pour l’éternité ! B’

Une puissante affirmation chrétienne

Le cantique À Toi la gloire a largement dépassé le cadre du culte du Dimanche de Pâques -c’est-à-dire sa destination liturgique première affirmant la Résurrection du Christ- pour gagner d’autres circonstances. Toujours dans l’optique de la Résurrection, il peut être chanté lors de services funèbres. Sa puissante affirmation chrétienne et œcuménique convient parfaitement à de grands rassemblements ; parfois soutenu à la trompette, il gagne encore en force. Il est aussi chanté traditionnellement, le Dimanche proche du 24 août célébrant le massacre de la Saint-Barthélémy et, notamment, à l’Oratoire du Louvre, lors du dépôt d’une gerbe devant le Monument de Gaspard de Coligny (érigé en 1889, situé au chevet du Temple, rue de Rivoli).

Qui, de nos jours, parmi les Chrétiens, chanterait par cœur : « See the conqu’ring Hero comes ! » ? Dans l’adaptation d’Edmond Louis Budry, l’incontournable mélodie originelle —célébrant la victoire du héros Josué— sert à glorifier la victoire de Jésus, le Ressuscité. Rarement, un cantique chrétien n’aura connu un tel retentissement.

Édith Weber
(Musicologue)

* Remaniement d’un article d’Edith Weber paru dans la rubrique « Musique et Protestantisme », in : Bulletin-Chronique de la Société Royale du Protestantisme belge n°44 Bruxelles, mars 2007.

Chanté dans de nombreuses langues :

  • A toi la gloire, O Ressuscité (français, Edmond Budry, 1885)
  • Thine be theGlory, risen conqu’ring song (anglais, Birche Hoyle, 1923)
  • Yours be the Glory, yours O risen friend (idem, F.Pratt Green, 1971)
  • Herr, der dem Grabe seiggekrönt entstieg (allemand, Johanna Meyer 1921)
  • Die Auferstandner, seir de Lobgesang (idem, Fritz Gafner, 1989)
  • A ti la gloria, o muestro Senor ! (espagnol anonyme)
  • Christ è risorto, alleluia ! (italien, Mario Piatti)
  • Bud’tobê slava, jenz jsi z mrt-vych vstal (tchèque, Samuel Verner)
  • U zij de glorie, opgestane heer ! (néerlandais, anonyme)

Autres textes de E.L.Budry

  • Comme un enfant qui sert son père (Loys Bourgeois, air des commandements), n°256 ;
  • Le Maître est là (vieil air hollandais), n°378 ; Les cieux et la terre (W. A. Mozart), n°74 ;
  • O Seigneur ! ta voix m’appelle (F. A. Schultz), n°254 ;
  • Que la moisson du monde est grande ! (César Malan), n°222 ;
  • Rends-toi maître de nos âmes (Johannes Schop), n°171 ;
  • Seigneur, à ton regard de flamme (G. Joseph, 1657), n°284 ;
  • Sur la croix où tu meurs (mélodie provenant du recueil de Bartholomeus Gesius, 1604), n°132 ;
  • Ton regard est sur moi (recueil de König, 1738), n°273 ;
  • Voici venir l’orage (Noël français du XVIIIe s.), n°458 ;
  • Viens à la croix, âme perdue (L&P, supplément belge), n°617.

Le cantique 150, que nous reproduisons ci-dessus, est extrait de la 5ème édition du recueil « Louange et Prière » éditée en 1962. C’est en 1929 que la décision fut prise de réaliser un recueil unique et une « Sous-Commission du Recueil commun » fut constituée mais ce n’est qu’en 1938 que parut la première version de ce recueil de « Psaumes, Chorals, Cantiques et Répons liturgiques adoptés par les églises évangéliques de France et de Belgique ». Trois autres éditions ont suivi, dont la 2ème en 1945 et la 4ème en 1957. Dans l’édition de 1945, le pasteur Marc Boegner soulignait que « l’écoulement de « Louange et Prière » ne s’est jamais ralenti au cours des années tragiques que nous avons traversées ». Ce recueil est toujours en usage à l’Oratoire (avec le « Psautier français »), mais nous avons dû en récupérer de nombreux exemplaires en provenance d’églises qui l’avaient abandonné. Vous pourrez ainsi trouver sur la page de garde de ceux que vous utilisez le dimanche divers tampons, dont ceux de l’Eglise de la Confession d’Augsbourg d’Alsace-Lorraine et du temple d’Arcachon. Dans « Louange et Prière », le cantique 150 fait partie de la liturgie de Pâques ; il est utilisé pour les louanges au Fils et il est adapté aux cultes et réunions de jeunesse.

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