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Une Eglise pour les jeunes...
et pour les moins jeunes...
J'ai assisté, il y a quelque
temps, à un savant exposé sur la place des jeunes
dans l'Eglise. L'orateur, un pasteur fort distingué, a fait
part à son auditoire de ses inquiétudes dans ce domaine
délicat, vous en conviendrez. Les jeunes, disait-il en substance,
ne trouvent plus dans l'Eglise une réponse à leurs
besoins spirituels. Bien plus, ils ne pensent pas que l'Eglise puisse
répondre à leurs aspirations les plus légitimes
sur le plan de la vie sociale. Dans leur esprit l'Eglise locale
est reléguée au musée des accessoires plus
on moins utiles. De là, la nécessité d'une
Eglise de jeunes, par les jeunes et pour les jeunes ; de là,
l'obligation d'ouvrir certains ghettos, de supprimer certains tabous,
de dépoussiérer les sacristies et d'ouvrir largement
les fenêtres et surtout les portes des maisons presbytérales
; de là, l'importance d'éviter de se retrouver en
serre chaude ou de se diluer dans un monde où notre témoignage
sera étouffé; de là aussi, l'urgence de relire
intelligemment les Sain tes-Ecritures pour revenir à la source
authentique de notre foi.
Toutes les personnes de bon, sens seront sans doute d'accord. Une
remarque et une question s'imposent pourtant. Les jeunes ne sont
pas seulement l'avenir de l'Eglise. Ils en sont le présent.
Il ne s'agit donc pas de savoir ce que nous ferons avec eux plus
tard, mais ce que nous allons faire ensemble tout de suite. Voici
maintenant la question : Qu'est-ce qu'un jeune ? Jusqu'à
quel âge peut-on être considéré comme
jeune ? Il y a un moment inconfortable dans l'existence où
l'on est un jeune pour les vieux et un vieux pour les jeunes. Il
y a des personnes âgées qui sont restées jeunes
de cœur, d'Une Eglise pour les jeunes... et pour les moins
jeunes...
Il y a des personnes âgées qui sont restées
jeunes de cœur, d'esprit et fort actives. Il y a des garçons
et des filles, incontestablement jeunes par rapport à l'état
civil, qui sont vieux de caractère. Contrairement à
ce que l'on dit parfois, les jeunes sont souvent tout aussi intéressés
par la vie du protestantisme que les moins jeunes. Notre Eglise
de l'Oratoire ne doit-elle pas être le lieu privilégié
où, par delà les divergences qui séparent inévitablement
les générations, nous avons la possibilité
d'être à l'écoute les uns des autres ?
N'est-ce pas la perspective que nous propose l'Evangile ?
Philippe VASSAUX
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