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Judaïsme et Christianisme :
de l’enseignement du mépris à l’enseignement de l’estime

 

La séparation entre l’Eglise et la synagogue au 1er siècle de notre ère fut douloureuse et polémique, comme l’attestent le livre des Actes ainsi que les Evangiles, rédigés à partir de l’an 70. Les relations difficiles entre juifs et chrétiens, aboutirent à la persécution des premiers par les seconds, à partir du moment où le christianisme devint religion officielle. Pendant des siècles, ces persécutions se sont largement nourries de l’antijudaïsme professé par les Eglises et les théologiens, dénonçant le peuple juif dans son ensemble comme peuple déicide et lisant ses malheurs et son errance comme un châtiment divin destiné à éclairer la vérité chrétienne.

L’impact décisif des Lumières

Blaise Pascal écrivait encore au 17ème siècle : « C’est une chose étonnante et digne d’une étrange attention, de voir ce peuple juif subsister depuis tant d’années et de le voir toujours misérable : étant nécessaire pour la preuve de Jésus-Christ et qu’il subsiste pour le prouver, et qu’il soit misérable, puisqu’ils l’ont crucifié : et quoiqu’il soit contraire d’être misérable et de subsister, il subsiste néanmoins toujours, malgré sa misère... ».

Même si cette histoire tragique a connu des exceptions et que des amitiés, du travail en commun, du voisinage ont également lié des juifs et des chrétiens, il a fallu attendre l’impact des Lumières et la mise en valeur de la vertu de tolérance pour qu’un premier pas, décisif, soit franchi sur le plan social et politique et que les juifs trouvent dans la société une place autre que le ghetto et le mépris.

En 1941, une position courageuse

En France, le judaïsme s’est officiellement organisé en même temps que le protestantisme, au XIXème siècle, à partir du moment où la liberté de culte a été reconnue. Et même l’affaire Dreyfus, au tournant du XXème siècle, ne devait pas empêcher de significatives vagues d’immigration juive de Russie et de Pologne, non seulement pour fuir les pogroms qui s’y déroulaient, mais avec l’idée qu’un pays, où une partie de l’opinion se levait pour défendre un juif, était un pays merveilleux.

L’histoire a, néanmoins, montré que le glissement d’un antijudaisme plutôt religieux à un antisémitisme plutôt social allait déboucher sur un paroxysme de persécution avec la solution finale mise en œuvre par Hitler. Ceux qui s’opposèrent aux lois de Vichy en France et aidèrent les juifs menacés le firent pour des raisons d’humanité, d’amitié, de solidarité avec les victimes, y mêlant parfois aussi des raisons théologiques.

Dès 1941, par exemple, les thèses de Pomeyrol, rédigées par quelques pasteurs et fidèles, déclaraient à l’intention des Eglises de la Réforme « Fondée sur la Bible, l’Eglise reconnaît en Israël le peuple que Dieu a élu pour donner un Sauveur au monde et pour être au milieu des nations un témoin permanent du mystère de sa fidélité. C’est pourquoi, tout en reconnaissant que l’Etat se trouve devant un problème auquel il est tenu de donner une solution, elle élève une protestation solennelle contre tout statut rejetant les Juifs hors des communautés humaines.» (thèse n°7).

L’ouverture de Vatican II

C’est cette dimension théologique qui sera reprise à nouveau frais après la guerre et la découverte de la Shoah. En 1947, l’Amitié judéo-chrétienne ouvrit une époque de connaissance mutuelle et de réflexion en commun en se donnant pour tâche de « travailler à réparer les iniquités dont les juifs et le judaïsme ont été victimes depuis des siècles, à en éviter le retour et à combattre l’antisémitisme et l’antijudaïsme dans toutes leurs manifestations », tout en excluant « de son activité toute tendance au syncrétisme et toute espèce de prosélytisme ».

Par ailleurs, ’Eglise catholique inaugura un changement profond dans ses relations avec le judaïsme à partir du Concile Vatican II. L’article IV du document « Noestra Aetate » opéra une rupture radicale avec les thèses séculaires de l’antijudaïsme en reconnaissant au peuple juif une vocation toujours actuelle. Pour l’affirmer, il s’appuyait sur cette parole de Paul dans l’épître aux Romains : « Les dons gratuits et l’appel de Dieu sont irrévocables. »(Ro.11,29). Les implications de cette ouverture allaient être importantes : non seulement l’affirmation des racines juives du christianisme mais aussi le lien vivant, actuel et privilégié qu’il doit entretenir avec son « frère aîné ».

Le travail accompli par les protestants

Côté protestant, un grand travail a été également accompli depuis la fin de la seconde guerre mondiale dans les différents pays d’Europe. Entre 1996 et 2000, la communion ecclésiale de Leuenberg, qui réunit depuis 1973 les Eglises luthériennes et réformées d’Europe, a élaboré un document « Eglise et Israël », dans lequel sont reconnues « les interprétations fautives de certaines affirmations et traditions bibliques », responsables pour une grande part de la malveillance des chrétiens à l’égard du peuple d’Israël.

Ce document propose tout un chantier théologique pour repenser les relations entre judaïsme et christianisme à partir de la reconnaissance du judaïsme comme voie de salut, fondée sur l’Alliance irrévocable de Dieu avec son peuple. Une autre affirmation essentielle est que la relation du christianisme au judaïsme va bien au-delà du dialogue avec d’autres religions, car elle concerne le christianisme de l’intérieur. Elle est nécessaire à la compréhension que l’Eglise a d’elle-même. Juifs et chrétiens sont donc fortement encouragés les uns et les autres à la connaissance mutuelle et au dialogue.

Ce document européen n’est pas encore très connu de nos Eglises. C’est pourquoi un petit groupe de pasteurs a cru bon d’organiser un colloque pour en expliquer les apports et poursuivre le travail de réflexion. Ce colloque aura lieu du jeudi 21 septembre à 14h au samedi midi 23 septembre. Y interviendront le Professeur Joosten de Strasbourg, le Professeur Tomson de Bruxelles, le Pasteur Massini, responsable de la Commission « Chrétiens et Juifs à la Fédération protestante de France, et le Rabbin Rivon Krygier. Le Cardinal Lustiger apportera sa contribution, et une grande conférence publique aura lieu à l’Oratoire avec le Professeur Elisabeth Parmentier de Strasbourg et le Rabbin Krygier. Evénement à ne pas rater !

Florence Taubmann

 

 

 

 

 

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Article tiré du bulletin de l'Oratoire du Louvre à Paris

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


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