« Ôtez le méchant du milieu de vous » ?

(Lévitique 14:1-20 ; Matthieu 15:7-20)

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Culte du dimanche 5 janvier 2014 à l'Oratoire du Louvre
prédication du pasteur Marc Pernot

Le livre du Lévitique est très indigeste, avec des rites préhistoriques et des ordres totalement contraires à l’Évangile comme d’appliquer la peine de mort pour blasphème (24:16) ! Il comprend un code de pureté assez étrange, avec par exemple, l’idée que le fait d’accoucher d’un garçon rende la femme impure une semaine, c’est déjà curieux, mais accoucher d’une fille la rend impure pendant deux semaines !

Mais nous sommes ici pour chercher ensemble une Parole que Dieu a pour nous dans le choc entre la Bible et notre existence, je vous propose d’ouvrir ce livre ce matin, et de l’ouvrir à une page difficile alors que j’aurais pu prendre une des perles qui sont enfouies dans ce livre, comme le fameux « Aime ton prochain comme toi-même » que reprend Jésus.

On a le droit de faire le tri dans les textes bibliques, car tout n’est pas nécessairement bon (la Bible exprime souvent plusieurs opinions diverses pour nous laisser choisir ou faire notre synthèse), et tout n’est pas nécessairement bon pour nous aujourd’hui. Ces textes, pourtant, nous parlent de la vie, de la foi, ils nous parlent de l’homme et de Dieu. Ils posent en tout cas de bonnes questions que nous nous pouvons relire à la lumière de l’amour de Dieu révélé par Jésus-Christ, ce qui change tout.

Peu avant Noël, je vous avais lu un texte où Jésus invitait des lépreux à aller se montrer aux sacrificateurs. Je ne vous avais alors pas lu le texte biblique fixant le rite auquel Jésus faisait référence, écoutons-le ce matin. J’ajoute, en écho, un texte de l’Évangile du Christ qui parle lui aussi des commandements de Dieu, de notre pureté et de notre impureté.

Nous avons du mal à nous remettre dans cette façon de penser de l’époque. Le fidèle faisait attention à sa vie dans les moindres détails pour bien se garder de ce qui le rendrait impur. Les sacrificateurs devaient veiller à la séparation stricte entre le pur et l’impur, dans la logique du Lévitique, c’est une question de survie. Car l’impur est contagieux et le pur devient impur au moindre contact. Les choses ne sont donc pas symétriques. Cela met l’ensemble du peuple en danger et sans espoir de secours, car Dieu et l’impur sont comme le feu et la glace, ou comme la lumière et les ténèbres, ils ne peuvent entre en contact sans que l’impur soit totalement détruit.

L’impur, c’est ce qui nie la source d’évolution, de beauté et de bonté qu’est Dieu, l’impur salit ce qui est bon, trouble ce qui est limpide, il est synonyme de déconstruction, de retour au tohu-bobu des origines où tout est mêlé.

Jésus n’est pas un doux rêveur, il est bien placé pour savoir qu’il y a de l’impur dans le monde et que cela menace sa survie personnelle et le monde. Mais il nous dit que c’est l’homme en général, c’est tout homme qui a en partie ce cœur impur. En effet, qui n’a jamais eu, nous dit-il ici, jamais la moindre petite mauvaise pensée ? Cela remet totalement en cause l’idée de séparation du Lévitique et le projet de faire un petit club de purs. C’est cette même démonstration qui lui permet de libérer la femme adultère qui allait être lapidée par des personnes croyant bien faire selon la logique de séparation rigoureuse du Lévitique et du Deutéronome. « Ôtez le méchant du milieu de vous » (Dt 17 :7, 1 Cor 5 :13). D’accord, nous dit ici, Jésus, mais le méchant est en chacun de nous, donc mettons-nous au travail tous ensemble, les uns pour les autres et non pour exclure et tuer.

La réflexion du Lévitique sur la pureté et sa relecture par Jésus parlent de nous, de notre monde. Il y a des choses, des forces, des situations et une façon de les vivre qui ont un effet positif. Et il y en a d’autres qui souillent, qui laissent le chaos déconstruire la vie, ou la pourrir.

Jésus garde quelque chose du Lévitique puisqu’il reprend les catégories de pur et d’impur, à l’occasion il envoie aussi les lépreux vers les sacrificateurs pour accomplir le rite, mais Jésus change profondément la compréhension de notre rapport à l’impureté.

L’impureté de la lèpre

Le livre du Lévitique propose de chasser hors du camp celui qui est réputé être frappé de lèpre, il suffit de pas grand chose, une calvitie sur l’arrière du crâne plutôt que sur le devant, la peau un peu trop rouge ou trop blanche, l’homme devra habiter seul, en dehors de la communauté des humains, et crier en se déplaçant « Impur ! Impur ! » (13 :45-46). Jésus dénonce ces chasses aux sorcières des intégristes

La lèpre n’est ici que le symptôme générique de l’impureté qui peut se manifester aussi bien sur le corps, le vêtement que sur la maison de l’homme. Ce n’est pas la maladie qui rend impur, mais l’impureté qui rend malade. Ce n’est pas la contagion de la lèpre qui est crainte, mais celle de l’impureté qui pourrait gangrener notre être et notre monde, notre société.

Les deux cas les plus connus de lèpre sont ceux de Moïse lui-même, d’abord, puis de sa sœur Myriam.

  • Moïse est envoyé par Dieu vers les siens pour leur annoncer que Dieu va les libérer de leur esclavage. Moïse répond : « Ils ne me croiront pas. »(Exode 4:1) Moïse doute ainsi de Dieu et il accuse ses frères d’être bouchés.
  • Myriam se met à critiquer Moïse d’avoir pris une femme étrangère, une de plus, puis elle continue en disant « Est-ce seulement par Moïse que l’Éternel parle? N’est-ce pas aussi par nous qu’il parle ? » (Nom 12:1-2)

Moïse et Myriam sont alors frappés temporairement de lèpre, révélant leur impureté(Exo 4 :6, Nom 12 :10). Comment ont-ils donc été source de chaos ? Ils ont mal parlé contre Dieu et contre leurs frères. Ils n’ont pourtant rien dit de terrible. Comme le dit Moïse, il est bien possible que le peuple n’écoute pas. Mais Moïse accuse par avance et prend cela comme prétexte pour ne pas marcher avec les autres ni pour les autres. Myriam a raison de dire que c’est contre la Loi d’épouser une étrangère, c’est contraire au code de pureté qui impose, par précaution de se tenir à l’écart afin de ne pas se laisser contaminer par l’impureté des gens de l’extérieur (Deut 7:3, Exo 34:16) Myriam a donc raison selon la lettre de la Loi, mais elle humilie Moïse, qui est abattu. C’est elle qui a été source de chaos. Et elle en profite pour dire qu’elle aussi et Aaron sont prophètes et ont leur mot à dire. Ce qui est parfaitement vrai, mais ce n’était pas à elle de le revendiquer.

La mauvaise parole qui provoque la lèpre est ainsi une parole qui diminue l’autre, une parole qui nous compare aux autres ou qui nous désengage de notre responsabilité vis-à-vis des autres, une parole qui est une graine de chaos. Ce qui est intéressant, c’est que dans ces épisodes de Moïse et de Myriam qui forment l’archétype de l’impureté, ce n’est pas un geste comme un meurtre, ou une trahison comme un adultère ou une calomnie. Nous avons ici une parole qui dissout la communauté par le doute, la jalousie, la parole méchante. Et ce qui est bien c’est que ce sont des personnages par ailleurs extraordinaires comme Moïse et Myriam qui sont ici les symboles de l’impureté, cela peut nous rendre modeste et nous encourager en même temps.

Jésus reprend cette façon de voir quand il dit que « c’est ce qui sort de la bouche qui rend l’homme impur. » car « ce qui sort de la bouche vient du cœur » et que c’est du cœur que viennent les mauvaises choses qui rendent l’homme impur, l’homme en général, et donc tout homme.

Le Lévitique invite à chasser du camp l’homme marqué par la lèpre, il invite à lapider, à isoler l’impureté. L’impureté de l’homme est un problème, c’est une question qui se pose à nous, à notre église, à notre société. Une des réponses possibles est en effet de chercher à se serrer les coudes dans un petit club de justes.

Ôtez le méchant du dedans de vous

Jésus réagit différemment. Le danger pour nous ne vient pas de l’extérieur comme une impureté contagieuse, mais le danger est de toute façon à l’intérieur de nous-mêmes. Comment réagir ? Jésus parle aux lépreux, et il les envoie non encore guéris se montrer aux sacrificateurs (Luc 17:14). Jésus réintègre dans le camp malgré les signes d’impureté. Nous sommes tous plus ou moins impur, la vraie source de chaos est de vouloir chasser l’homme impur au lieu de s’unir contre l’impureté. Il va même vers ces lépreux sans le savoir que sont ces intégristes avec leur dévouement extrême et leur extrême exigence pour chacun. Leur méchanceté est un symptôme de la véritable impureté, celle du cœur.

Pourtant, selon Jésus, l’impureté reste mauvaise, elle reste contagieuse, elle est un poison pour l’homme qui la vit et pour ceux qu’il agresse. Mais c’est une question de méthode. Celle de Jésus consiste à travailler sur le cœur, pas sur le symptôme. De lutter en semant du bien plutôt qu’en chassant le méchant.

Cela dit, attention. Je ne vous dit pas qu’il nous faille toujours et partout aller vers tous les méchants de la terre. Nous ne sommes pas Jésus. Il faut sentir, précisément, avec le cœur, comprendre avec notre propre intelligence quelle est notre capacité de digestion des choses mauvaises. En tout cas, nous pouvons savoir que Dieu est comme ça pour nous, et nous pouvons commencer par faire cela pour nous-mêmes, être attentif aux symptômes, sans nous exclure hors du camp, sans nous culpabiliser mais comme un médecin se penche sur un blessé.

C’est alors que nous pourrions reprendre la méthode de purification du Lévitique. Mais « à la Jésus », sans attendre la disparition des symptômes pour traiter l’impureté, au contraire.

Il n’est pas question de prendre deux poulets vivants d’en égorger un au-dessus d’eau vivante, d’y mêler de la poudre de cochenille et un bout de bois de cèdre, et un peu de lichen ou d’hysope… mais ce rite nous appelle à vivre intimement et personnellement, ce rite du Yom Kippour qui est aussi dans le Lévitique et qui nous dit le pardon de Dieu, qui nous dit que nous ne sommes pas seulement le méchant de l’histoire, que nous sommes pas seulement mort comme le premier oiseau mais aussi vivant comme le second. Nous ne sommes pas seulement en ce monde une source de mort comme pour le premier oiseau mais aussi potentiellement une source de libération pour le second oiseau qui peut s ‘élever dans les hauteurs.

L’aspersion du sang avec l’hysope nous invite à nous ouvrir intimement, personnellement le récit de la Pâque, que la mort passe sans nous tuer, que les choses mauvaises, quelle qu’elles soient, qui sont dans notre cœur, nous lâchent enfin comme Pharaon laisse partir les hébreux au travers de l’eau avec Moïse.

Le bout de bois rouge évoque le temple de Jérusalem fait en cèdre massif, lieu de la purification possible, le brin de cramoisi évoque la tente de la rencontre, évoquant la présence de Dieu au milieu de nous, en nous, pour nous faire évoluer.

Dans le Lévitique, ce rite n’est pas un rite d’exorcisme, ni de la sorcellerie, ni de la magie puisque ceux qui en bénéficient ont déjà été guéris de la lèpre. Ce rite est un rite qui ouvre à une évolution venant de Dieu. Dans la conception du Lévitique, la personne impure est indigne d’entrer en contact avec Dieu, le lépreux ne peut donc en bénéficier et le prêtre ne peut pas l’approcher sans perdre ses pouvoirs.

Pour Jésus, au contraire, notre indignité nous qualifie au contraire aux yeux de Dieu pour qu’il vienne nous aider. Nul n’est privé du secours de Dieu s’il ne s’en prive lui-même. Et encore, Jésus est du style à aller le chercher comme le berger va chercher la brebis perdue, jusqu’à la nuit des temps.

Le rite du Lévitique nous invite donc à nous ouvrir personnellement les promesses de la Bible, dans l’écoute et la compréhension, comme le propose Jésus au v.10 et entendre cette Parole qui nous « déclare pur » (v.7). Mais le rite n’est pas fini, il reste à se laver extérieurement dans les moindres détails… C’est seulement en second lieu que nous pouvons ainsi purifier nos actes et nos paroles et ne plus être un animal sauvage. Mais là encore, comment y arriverions-nous par nos seules forces ? Tenir la moindre bonne résolution est déjà un miracle. Jésus reprend pour ses disciples quelque chose de ce rite de purification extérieure lors de son dernier repas. Mais il s’agit juste de se laisser laver les pieds par le Christ. C’est à dire de compter sur lui pour purifier notre cheminement, notre propre dynamique d’évolution (Jn 13 :10, 14 :6). C’est la clef. Encore une fois, travailler non sur les symptômes mais sur le cœur.

Mais le rite n’est pas encore fini à cette opération de lavage. L’opération de purification est terminée. Reste deux sacrifices et une onction. Là encore, ce n’est pas pour acheter une place dans le cœur de Dieu, il a déjà tout donné, mais pour s’en saisir et pour le remercier. Et pour que la reconnaissance nous motive pour se mettre au service. Le sacrifice du Christ non plus n’achète pas le pardon de Dieu, comme dans ce rite, il avait déjà tout donné avant.

La méthode du Lévitique est de chasser l’impur hors du camp. C’est la méthode intégriste. L’impur est chassé hors du groupe et tant que les symptômes visibles persistent, il n’est pas question qu’il entre. L’homme impur est déjà malade, il est de plus considéré comme indigne de faire partie de la communauté. Quand il a fait une faute morale ou théologique, il est stigmatisé comme Myriam le fait en croyant bien faire, en dénonçant la faute de son frère. Mais c’est en faisant cela, c’est elle qui est impure et source d’impureté, de chaos.

Les intégristes que critique ici Jésus ont mille dogmes extraordinairement raffinés qu’il faut croire, des choses à faire ou à ne pas faire au risque d’être déclaré impur et chassé de la communion.

Au contraire, Jésus nous dit d’avoir confiance, d’écouter Dieu directement et de réfléchir avec notre intelligence, de comprendre, d’y mettre le cœur.

C’est par grâce que nous sommes servis par Christ, nous ne lui devons donc rien, c’est par grâce que nous pouvons un peu servir l’impur qui se coupe de Dieu et de tous. S’il ne veut bien.

Sinon, « laissez-les », ces plantes que Dieu n’a pas semées, elles sècheront par elles-mêmes et seront déracinées. « Laissez-les », nous dit Jésus en parlant des intégristes, nul n’est exclu de la communauté s’il ne s’exclut lui-même. Mais vous, « écoutez et comprenez ».

Amen.

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Pasteur dans la chaire de l'Oratoire du Louvre - © France2

Pasteur dans la chaire de
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Lecture de la Bible

Lévitique 14:1-20

L’Eternel parla à Moïse, et dit: 2 Voici quelle sera la Torah pour le lépreux, pour le jour de sa purification. On l’amènera devant le sacrificateur. 3 Le sacrificateur sortira du camp, et il examinera le lépreux. Et voici : la plaie de la lèpre du lépreux est guérie, 4 le sacrificateur ordonnera que l’on prenne, pour celui qui se purifie, deux oiseaux vivants et purs, du bois de cèdre, du cramoisi et de l’hysope. 5 Le sacrificateur ordonnera qu’on égorge l’un des oiseaux sur un vase de terre, sur de l’eau vive. 6 Il prendra l’oiseau vivant, le bois de cèdre, le cramoisi et l’hysope; et il les trempera, avec l’oiseau vivant, dans le sang de l’oiseau égorgé sur l’eau vive. 7 Il en fera sept fois l’aspersion sur celui qui se purifie de la lèpre. Puis il le déclarera pur, et il lâchera dans les champs l’oiseau vivant.

8 Celui qui se purifie : lavera ses vêtements, rasera tout son poil, et se baignera dans l’eau; et il sera pur.

Ensuite il pourra entrer dans le camp, mais il restera sept jours hors de sa tente. 9 Le septième jour, il rasera tout son poil, sa tête, sa barbe, ses sourcils, il rasera tout son poil; il lavera ses vêtements, et baignera son corps dans l’eau, et il sera pur.

10 Le huitième jour, il prendra deux agneaux sans défaut et une brebis d’un an sans défaut, trois dixièmes d’un épha de fleur de farine en offrande pétrie à l’huile, et un log d’huile. 11 Le sacrificateur qui fait la purification présentera l’homme qui se purifie et toutes ces choses devant l’Eternel, à l’entrée de la tente d’assignation. 12 Le sacrificateur prendra l’un des agneaux, et il l’offrira en sacrifice de culpabilité, avec le log d’huile; il les agitera de côté et d’autre devant l’Eternel. 13 Il égorgera l’agneau dans le lieu où l’on égorge les victimes expiatoires et les holocaustes, dans le lieu saint; car, dans le sacrifice de culpabilité, comme dans le sacrifice d’expiation, la victime est pour le sacrificateur; c’est une chose très sainte.

14 Le sacrificateur prendra du sang de la victime de culpabilité; il en mettra sur le lobe de l’oreille droite de celui qui se purifie, sur le pouce de sa main droite et sur le gros orteil de son pied droit. 15 Le sacrificateur prendra du log d’huile, et il en versera dans le creux de sa main gauche. 16 Le sacrificateur trempera le doigt de sa main droite dans l’huile qui est dans le creux de sa main gauche, et il fera avec le doigt sept fois l’aspersion de l’huile devant l’Eternel. 17 Le sacrificateur mettra de l’huile qui lui reste dans la main sur le lobe de l’oreille droite de celui qui se purifie, sur le pouce de sa main droite et sur le gros orteil de son pied droit, par-dessus le sang de la victime de culpabilité. 18 Le sacrificateur mettra ce qui lui reste d’huile dans la main sur la tête de celui qui se purifie; et le sacrificateur fera pour lui l’expiation devant l’Eternel. 19 Puis le sacrificateur offrira le sacrifice d’expiation; et il fera l’expiation pour celui qui se purifie de sa souillure.

20 Ensuite il égorgera l’holocauste. Le sacrificateur offrira sur l’autel l’holocauste et l’offrande; et il fera pour cet homme l’expiation, et il sera pur.

Matthieu 15:7-20

(Jésus dit :) « Hypocrites, Ésaïe a bien prophétisé sur vous, quand il a dit : 8 ‘Ce peuple m’honore des lèvres, Mais son cœur est éloigné de moi. 9 C’est en vain qu’ils m’honorent, en enseignant des lois qui sont des commandements d’hommes’. »

10 Ayant appelé à lui la foule, il lui dit: « Écoutez, et comprenez. 11 Ce n’est pas ce qui entre dans la bouche qui rend impur l’homme, mais c’est ce qui sort de la bouche qui rend l’homme impur. »

12 Alors ses disciples s’approchèrent, et lui dirent : « Sais-tu que les pharisiens ont été scandalisés des paroles qu’ils ont entendues ? »

13 Il répondit : « Toute plante que n’a pas plantée mon Père céleste sera déracinée. 14 Laissez-les : ce sont des aveugles qui conduisent des aveugles ; si un aveugle conduit un aveugle, ils tomberont tous deux dans une fosse. »

15 Pierre, prenant la parole, lui dit : « Explique-nous cette parabole. »

16 Et Jésus dit : « Vous aussi, êtes-vous encore sans intelligence ? 17 Ne comprenez-vous pas que tout ce qui entre dans la bouche va dans le ventre, puis est jeté dans les toilettes ? 18 Mais ce qui sort de la bouche vient du cœur, et c’est ce qui rend impur l’homme. 19 Car c’est du cœur que viennent les mauvaises pensées, les meurtres, les adultères, les débauches, les vols, les faux témoignages, les calomnies. 20 Voilà les choses qui rendent l’homme impur, mais manger sans s’être lavé les mains, cela ne rend pas l’homme impur. »