Bulletins de l'Oratoire > N°798 de Pâques 2014

 

« Ils ont enlevé mon Seigneur »
Jean 20/13

 

Joli procès d’intention de la part de Marie qui pleure après son Jésus. Elle pensait le retrouver, gisant dans son sépulcre, mais le tombeau est vide de ce qu’elle était venue chercher.

Pâques est d’abord la déception de Marie. Pâques est toujours, d’abord, une déception. C’est la déception de nos attentes déterminées, de nos espoirs figés. Pâques déçoit ce qui, chez nous, est décevant : des positions aussi arrêtées qu’un messie cloué sur une croix, une vision de la gloire aussi réduite qu’une couronne d’épines sur une tête, un sens de la justice aussi pervers que la mascarade qui tient lieu de procès de Jésus… Pâques est d’abord la déception de tout ce qui, chez nous, déçoit la véritable espérance que proclame l’Evangile : la vie faite de liberté, justice, fraternité, douceur, ténacité, confiance; la vie passée par le feu des béatitudes; la vie qu’on ne retient pas pour soi, mais qui est une dynamique du don; la vie portée par l’infini et l’inconditionnel de la grâce.

Pâques, c’est la mise à mort de nos petitesses et la résurrection de notre grandeur d’âme, de notre humanité authentique, celle que Jésus s’est efforcé de soigner de rencontre en rencontre. Pâques, c’est l’ouverture de notre compréhension étriquée qui nous empêche de penser la vie avec toute la générosité dont nous rend capable la spiritualité chrétienne.

Pâques enlève nos faux seigneurs et fait surgir cette royauté nouvelle, ce règne auquel la prière « Notre Père » nous éduque, où nous sommes rendus capables d’aimer vraiment, de pardonner vraiment, d’être libre, vraiment. Pâques déçoit ce qui nous tient lieu de certitude, mais qui ne se fonde pas dans cette vision de l’homme, ressuscitée par l’Eternel.

James Woody

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couverture du bulletin n°798

« Ô Dieu, nous avons
pensé à ta bonté
au sein de ton temple »
Psaume 48 / 10