Bulletins de l'Oratoire > N°796 de Septembre 2013
Nous sommes confrontés à la dimension cyclique de la vie. Nuits et jours se succèdent. Les saisons tournent en boucle. Les actes de la vie sont autant de marées qui ponctuent notre quotidien. Le fait même d’une « rentrée » souligne le caractère répétitif de ce qui occupe notre temps. Tout cela contribue à faire de notre vie un vaste rond-point et de notre histoire un sens giratoire. La vie serait-elle un éternel recommencement ? Pour certains le temps cyclique est rassurant, pour d’autres cela donne à la vie le goût désagréable d’une histoire écrite à l’avance, déterminée, qui ne nous laisse, au mieux, qu’un faible degré de liberté. Qohéleth, ce livre de sagesse, ne cède pas à cette fatalité implacable. Il repère des temps déterminés, nécessaires, mais qui ne constituent pas notre horizon ultime. Au lieu de se soumettre à ce temps implacable qui conduit tout le monde vers le même destin, la mort, Qohéleth commence son propos en affirmant que chaque temps vécu est l’occasion de vivre également ce qu’il y a de désirable dans la vie : il est possible d’habiter le temps, de le convertir pour qu’il soit au service de ce que nous estimons souhaitable d’accomplir. Mieux que cela, Qohéleth révèle que si le cours de notre existence peut être marqué du sceau du déterminisme, en plaçant notre vie sous d’autres cieux que la seule matérialité s’ouvre devant nous une palette de possibles depuis naître jusqu’à faire la paix. La rentrée est répétition d’une entrée en matière, mais pas pour reproduire ce qui a déjà été fait. Ce désir de justice, ce désir de joie, d’amour, ce désir de résurrection que la vie spirituelle nous aide à développer, peuvent ré-enchanter notre quotidien, l’orienter vers ce que les textes bibliques nomment la terre promise ou encore le Royaume de Dieu. Notre liberté est d’injecter ce désir élaboré à hauteur du divin pour relever la platitude de la chronique de notre vie ordinaire et la rendre extraordinaire. James Woody Réagissez sur le blog de l'Oratoire . |
« Je marcherai au milieu de vous,
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