Ce soir, je voudrais vous soumettre une thèse, ou une hypothèse, avec ce que cela peut entraîner d’inattendu dans l’allure du discours. Mais je préfère ne pas la formuler d’emblée. J’indique seulement le champ où elle s’applique : la question de l’Histoire (humaine, mondiale) dans son rapport avec le thème de la Révélation.
Nous allons examiner ce rapport par chacun de ses deux bouts – premièrement depuis l’histoire, puis à partir de la révélation. Ce qui traduit notre double manière d’interroger les choses, d’abord d’un œil philosophique, ensuite sous le regard de la théologie, en vue de nous demander à nouveau ce qui associe, ou dissocie, ces deux disciplines.
Sur l’Histoire, je voudrais partir d’une remarque, souvent faite en philosophie, selon laquelle ce mot recouvre deux notions différentes. D’une part, il désigne ce que l’on raconte, à un enfant ou à des adultes ; une forme de discours particulière, qui agence des actions et les enchaîne : c’est l’histoire au sens narratif. D’autre part, nous nommons Histoire le processus réel qui a lieu dans le monde, et que le récit essaie de saisir ou de relater... suite du texte