Oratoire  du  Louvre .fr Recherche sur oratoiredulouvre.fr

 

Bienvenue

Page d'accueil
Contacts
Accès à l'Oratoire
Agenda des rencontres
Activités pour tous
Activités de Jeunesse
Catéchisme d'adulte
Bulletin
Concerts à l'Oratoire
Patrimoine
Soutenir l'Oratoire
Faire une offrande en ligne
Quelques souvenirs
Blog: réflexions & débats

Réflexion

Questions & Réponses
Prédications
Petit dico de théologie
Articles / Dossiers
Audio / Vidéo
Téléchargements
le Protestantisme
Confessions de Foi
Histoire Protestante
La croix Huguenote
Nuit de l'éthique
Anciennes Prédications

En Relation à Dieu

Prier chez soi
Lire la Bible
Le Culte
Textes pour un Culte
Communion (Ste Cène)
Baptême d'enfant
Baptême d'adulte
Profession de foi
Mariage
Service Funèbre

Ouvertures

Entraide de l'Oratoire
Fondation de l'Oratoire
Chœur de l'Oratoire
Eglise Réformée
Fédération Protestante
Scoutisme
La Clairière
Évangile et liberté
Cantates de Bach
Liens vers d'autres sites

 

 

triangle Liste des articles triangle

 

La séparation des églises et de l'État

 

Il y a presque un siècle, notre Église se trouvait face à un tournant majeur de son histoire : celui de la séparation de l'Église et de l'État. Tournant majeur, car l'Église allait devoir désormais être capable de vivre seule, sans le soutien de l'État. Tournant difficile, mais fondateur d'expériences riches dont nous profitons encore aujourd'hui. -

C'est avec cette page d'histoire que nous ouvrons notre nouvelle rubrique sur les archives de la feuille rose. Nous avons la chance de posséder encore la quasi-totalité des exemplaires de la feuille rose, depuis le numéro 18 qui date de 1903. Dans les prochaines parutions, nous vous proposerons de temps en temps de relire ensemble l'histoire de notre paroisse et de l'Eglise tout au long du XXème siècle.

Ci-dessous, nous vous reproduisons le sermon du pasteur Decoppet du 3e dimanche du mois d'octobre 1905, et qui, bien sûr, est en rapport avec les événements qui se préparent.

« Notre service annuel de rentrée a été célébré, comme de coutume, le troisième dimanche d'octobre. Le passage de la Bible choisi par les pasteurs était celui-ci : " Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais un esprit de force, d'amour et de sagesse " (2 Tim 1,7). Faute de place, nous ne donnons que quelques fragments du discours du pasteur Decoppet.

Roger Pourteau

M. le pasteur Decoppet : Mes Frères, vous l'avez compris, le sujet sur lequel vos pasteurs désirent appeler aujourd'hui votre attention, l'esprit de force, de charité et de prudence, leur a été inspiré par la situation de notre Église à la veille de la Séparation, Le texte que nous avons choisi nous a paru exprimer mieux que tout autre, les sentiments avec lesquels nous devons aller au-devant de ce grand événement, ou pour mieux dire de ce bouleversement. Car ce sera un bouleversement, il n'y a pas à en douter; une révolution qui modifiera profondément les conditions d'existence et l'avenir de notre Église. Dans quel sens ? C'est ce qu'il est impossible de prévoir.

Nous sommes à bien des égards en face de l'inconnu. En tout cas, ce qui importe, c'est que nous soyons à la hauteur des circonstances, C'est que nous soyons calmes, sages et forts, afin que cette crise, loin d'être une cause d'affaiblissement pour notre Église, soit le point de départ d'un renouvellement de son activité et de sa vie. Ce qu'il nous faut, c'est l'esprit de force, de charité et de prudence. Oh ! les trois admirables vertus ! Qui ne sent que, si nous les possédions, nous n'aurions rien à redouter de l'avenir ?

Un esprit dont nous devons nous revêtir n'est pas un esprit d'agitation et de crainte, mais de calme, de confiance et dé courage. Ce n'est pas un regard tremblant et timide que nous devons jeter sur l'avenir, mais un regard ferme et paisible. La timidité ne vaut jamais rien dans aucun domaine: elle ôte à l'esprit tous ses moyens et à la volonté toutes ses énergies. C'est une anémie de l'âme. Ah la magnifique occasion qui va nous être donnée de nous montrer fermes et vaillants ! Ah la belle page d'histoire nous allons pouvoir, écrire et le noble exemple que nous allons léguer à nos enfants !

Nous sommes à bien des égards en face de l'inconnu. En tout cas, ce qui importe, c'est que nous soyons à la hauteur des circonstances, C'est que nous soyons calmes, sages et forts, afin que cette crise, loin d'être une cause d'affaiblissement pour notre Église, soit le point de départ d'un renouvellement de son activité et de sa vie. Ce qu'il nous faut, c'est l'esprit de force, de charité et de prudence. Oh ! les trois admirables vertus ! Qui ne sent que, si nous les possédions, nous n'aurions rien à redouter de l'avenir ?

Un esprit dont nous devons nous revêtir n'est pas un esprit d'agitation et de crainte, mais de calme, de confiance et dé courage. Ce n'est pas un regard tremblant et timide que nous devons jeter sur l'avenir, mais un regard ferme et paisible. La timidité ne vaut jamais rien dans aucun domaine: elle ôte à l'esprit tous ses moyens et à la volonté toutes ses énergies. C'est une anémie de l'âme. Ah la magnifique occasion qui va nous être donnée de nous montrer fermes et vaillants ! Ah la belle page d'histoire nous allons pouvoir, écrire et le noble exemple que nous allons léguer à nos enfants !

Nous sommes à bien des égards en face de l'inconnu. En tout cas, ce qui importe, c'est que nous soyons à la hauteur des circonstances, C'est que nous soyons calmes, sages et forts, afin que cette crise, loin d'être une cause d'affaiblissement pour notre Église, soit le point de départ d'un renouvellement de son activité et de sa vie. Ce qu'il nous faut, c'est l'esprit de force, de charité et de prudence. Oh ! les trois admirables vertus ! Qui ne sent que, si nous les possédions, nous n'aurions rien à redouter de l'avenir ?

Un esprit dont nous devons nous revêtir n'est pas un esprit d'agitation et de crainte, mais de calme, de confiance et dé courage. Ce n'est pas un regard tremblant et timide que nous devons jeter sur l'avenir, mais un regard ferme et paisible. La timidité ne vaut jamais rien dans aucun domaine: elle ôte à l'esprit tous ses moyens et à la volonté toutes ses énergies. C'est une anémie de l'âme. Ah la magnifique occasion qui va nous être donnée de nous montrer fermes et vaillants 1 Ah la belle page d'histoire nous allons pouvoir, écrire et le noble exemple que nous allons léguer à nos enfants !

Nous sommes à bien des égards en face de l'inconnu. En tout cas, ce qui importe, c'est que nous soyons à la hauteur des circonstances, C'est que nous soyons calmes, sages et forts, afin que cette crise, loin d'être une cause d'affaiblissement pour notre Église, soit le point de départ d'un renouvellement de son activité et de sa vie. Ce qu'il nous faut, c'est l'esprit de force, de charité et de prudence. Oh ! les trois admirables vertus ! Qui ne sent que, si nous les possédions, nous n'aurions rien à redouter de l'avenir ?

Un esprit dont nous devons nous revêtir n'est pas un esprit d'agitation et de crainte, mais de calme, de confiance et dé courage. Ce n'est pas un regard tremblant et timide que nous devons jeter sur l'avenir mais un regard ferme et paisible. La timidité ne vaut jamais rien dans aucun domaine: elle ôte à l'esprit tous ses moyens et à la volonté toutes ses énergies. C'est une anémie de l'âme. Ah la magnifique occasion qui va nous être donnée de nous montrer fermes et vaillants ! Ah la belle page d'histoire nous allons pouvoir, écrire et le noble exemple que nous allons léguer à nos enfants !

L’heure des résolutions viriles va sonner. Ceignons nos reins pour de nobles efforts. N'attendons pas l'impulsion et la force des autres ; ne l'attendons pas uniquement des pasteurs ; ne l'attendons pas d'une organisation quelconque, commission, assemblée ou synode; ne l'attendons pas d'un règlement ou d'une institution quelconque. Que chacun prenne simplement et courageusement sa part de responsabilité, sa part de sacrifices et d'activité dans la réorganisation de nos Églises et tout ira bien, Le sentiment de cette responsabilité personnelle est la première force que nous devons acquérir Nous allons être appelés à un grand acte de confiance en nous-mêmes. Il s'agit de vouloir vivre, et cette résolution de vivre, c'est à chacun de nous à la prendre.

La séparation des Églises et de l'État sera ce que nous la ferons : une oeuvre d'affaiblissement et de destruction, ou un instrument de rénovation et de progrès. Écoutez ce que dit Vinet à ce sujet :

« Cette épreuve (il s'agit pour la religion de la perte de l'appui de l'État) elle doit toujours être nprête à la subir ; si elle n'y était pas toujours prête, elle ne serait pas de Dieu ; je comprends bien qu'après qu'elle a été longtemps incorporée au pouvoir, on la redoute pour elle. Mais si cette inquiétude va jusqu'au point de croire l'existence même de la religion menacée par la Séparation, grand Dieu 1 quel aveu vient-on nous faire, et quelle idée faut-il avoir d'une religion qui n'a point de racine dans l'humanité, point de force en elle-même, et qui tombe aussitôt que l'État l'abandonne ? Ah 1 dans ce cas, plus vivement on s'opposera à cette épreuve, plus hautement nous a réclamerons. Il faut qu'on sache ce que c'est que cette religion , si elle a une base ou si elle n'en a point; il faut qu'on sache ce que c'est que ces croyants : s'ils croient en Dieu ou s'ils croient à J'État, il faut qu'ils le sachent eux-mêmes ; il faut que, sans autre préoccupation que celle de la vérité, loin des menaces et des encouragements du pouvoir ils s'éprouvent eux-mêmes afin de connaître si ce que, jusqu'à ce jour ils appelèrent leur religion était un besoin ou une habitude, une conviction ou un préjugé; il faut qu'ils refassent leur religion sous ces favorables auspices, sous ces conditions sérieuses ».

(Essai sur la Manifestation des convictions religieuses, p. 337,338).

Mes frères, les idées qu'exprimait si éloquemment Vinet sont la vérité même: elles ont pénétré dans tous les esprits, elles font partie de notre patrimoine intellectuel ; elles sont depuis longtemps celles de notre Église elle-même. N'ayons donc pas peur de leur réalisation, réjouissons-nous en plutôt, car ce qui est conforme à la vérité ne saurait être dangereux ou nuisible.

C'est pourquoi, si l'on nous A-mande avec le poète » De quoi demain sera-t-il fait ? Répondons hardiment : Il sera fait, en ce qui concerne notre Église, d'un magnifique développement de l'esprit de sacrifice. Il sera fait de toutes nos bonnes volontés et de toutes nos énergies réunies. Il sera fait d'un amour plus dévoué que jamais à notre Église et d'une union plus réelle de ses membres. Une espérance est une vertu dans le sens étymologique du mot, c'est-à-dire une force. Revêtons-nous de cette force. Ayons confiance dans l'avenir de notre Église. Dieu l'a soutenue et conservée jusqu'ici à travers tant de périls et de persécutions parce qu'elle a une grande mission à accomplir dans notre patrie, celle de lui donner l'Évangile. Nous ne sommes qu'une infime minorité, sans doute, mais Dieu a toujours fait son oeuvre dans le monde par des minorités, voulant à dessein se servir des choses faibles pour confondre les fortes ' des choses viles et méprisées et même de celles qui ne sont point, pour anéantir celles qui sont.

L’esprit de force est fait de confiance en la vérité, de foi en Dieu et e~ soi-même, d'énergie, d'optimisme et d'espérance. Il est donc un autre nom de l'esprit chrétien. Et il est aussi l'esprit protestant par excellence. Nos réformateurs, nos martyrs, nos héros, nos pères dans la foi étaient des hommes forts, des hommes d'un courage et d'une endurance extraordinaires.

Ce n'était pas un esprit de timidité, mais de force que celui de notre grand Calvin quand, le ler mai 1561 il écrivait à l'Église d’Aix persécutée : « Le temps est que nous travaillions d'un côté et que nous souffrions de l'autre. Nous appelons travailler nous porter virilement et passer par-dessus tous obstacles quand il est question de faire notre devoir Car plus tost cent fois mourir que de fléschir ».

Ce n'était pas un esprit de timidité, mais de force, qui animait les pauvres femmes qui ont langui, les unes vingt ans, les autres trente ou quarante ans, à cause de leur foi, dans la Tour de Constance, et qui avaient gravé, à côté de leurs noms, sur un des murs de leur affreuse prison, ce mot héroïque qu'on y lit encore :

Résistez

Ce n'était pas un esprit de timidité, mais de force que celui de Bernard Palissy, dans l'entrevue qu'il eut dans son cachot de la bastille avec le roi Henri Ill. Ce roi le menaça, s'il ne se convertissait, de le faire brûler comme devaient l'être bientôt deux jeunes filles, Radegonde et Claude Foucault. Il ajouta qu'il était contraint à cette rigueur « par ceux de Guise et par son peuple ». - « Sire, réplique l'illustre vieillard, vous m'avez dit plusieurs fois que vous aviez pitié de moy; mais moy, j'ai pitié de vous... qui avez prononcé ces mots : j'y suis contraint. Ce n'est pas parier en roy. Ces filles et moy, qui avons part au royaume des cieux, nous vous apprendrons ce langage royal que les Guisarts, tout votre peuple ny vous, ne sauriez contraindre un potier à fléchir les genoux devant des statues ».

Ce n'était pas un esprit de timidité, mais de force que celui des Farel, des Coligny, des Duplessis , Mornay, des Paul Rabaut, des Antoine Court, et de toute cette légion de martyrs qui allaient en prison ou au supplice en chantant nos vieux psaumes.

Vénérables et grandes figures de nos pères, votre souvenir nous remplit d'admiration et nous rend jaloux de vous ressembler. C'est grâce à la fermeté de votre foi, à votre indomptable énergie, à votre patience, que rien n'a pu lasser, que nous sommes encore debout, nous, vos indignes enfants, après tant d'épreuves et de persécutions. Ah 1 que votre esprit, l'esprit de force, revive en nous, et nous serons capables de traverser victorieusement les épreuves de l'heure présente. Que sont-elles en comparaison des souffrances que vous avez endurées ? Que sont les sacrifices qui nous sont demandés en comparaisons des vôtres ?

Cet esprit de force, mes frères, c'est Dieu qui nous le donnera. Confions-nous en lui dans la crise qui se prépare. La foi en nous-mêmes, à laquelle je vous exhortais tout à l'heure, nous viendra de la foi en lui. Il n'a pas abandonné nos pères dans des conditions autrement graves et douloureuses que les nôtres ; il ne nous abandonnera pas non plus. La question de force est une question de foi. La véritable victoire, celle par laquelle le monde est vaincu, c'est notre foi.

Amen

 

 

 

Réagissez sur le blog de l'Oratoire, faites profiter les autres de vos propres réflexions…
Si vous voulez remercier ou soutenir l'Oratoire : il est possible de faire un don en ligne…

 

 

Article tiré du bulletin de l'Oratoire du Louvre à Paris

 


Eglise Réformée de l'Oratoire du Louvre
temple : 1 rue de l'Oratoire et 145 rue Saint Honoré 75001 Paris
secrétariat : 4 rue de l'Oratoire 75001, téléphone : 01 42 60 21 64 (international : +33 142 602 164)
mail : pasteur@oratoiredulouvre.fr